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un village hmong vert du haut laos

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exerck par Z., agent de Y., et de X. sur <strong>un</strong> des circuits de l'opium. Comme il habitait au harneau<br />

de Houay Khi-Khang et se trouvait souvent en dtplacement pour affaires il avait dtltguk son autoritt<br />

dans le hameau le plus important de Petit Pha-Hok B O., pkre de sa bru et qui se chargeait de contrbler<br />

les affaires de ceux <strong>du</strong> Haut. Les rtfugits nouveaux-venus acceptkrent l'ordre des choses pendant<br />

les quatre premikres anntes, puis, pour des raisons que nous verrons plus tard, ils dtnonckrent l'ordre<br />

ttabli qu'ils jugeaient dkfavorable B leurs intkrCts, pour porter au pouvoir deux autres parmi les plus<br />

anciens des notables. Sans vouloir entrer dks maintenant dans la question politique, on peut imaginer<br />

quel tremplin le commerce peut apporter B l'essor d'<strong>un</strong> leader.<br />

Un des hommes les plus en vue de la province chez les Hmong n'est qu'<strong>un</strong> commerqant avec<br />

pignon sur rue <strong>du</strong> centre de Saiyaboury. Nus Khai, qui quitta son <strong>village</strong> encore dans sa je<strong>un</strong>esse,<br />

est devenu par le ntgoce <strong>un</strong>e des personnalitts <strong>hmong</strong> en vue de la province et sa rtputation (ses<br />

affaires aussi) porte jusqu'8 Louang Phrabang et Vientiane. Porte-parole reconnu de son <strong>village</strong> d'ori-<br />

gine : Ban Houay Soi, il est devenu peu B peu <strong>un</strong>e personnalitt Cminente dont on recherche l'arbitrage<br />

dans des conflits qui dtbordent largement le cadre <strong>du</strong> <strong>village</strong>. Tout ce prestige n'est que la ranqon de la<br />

rtussite. Ignorant <strong>un</strong>e bonne part de la tradition orale, pour s2tre depuis longtemps vout B d'autres<br />

occupations;il n'en demeure pas moins <strong>un</strong> arbitre tcoutt des coutumes et des mcleurs.<br />

On a vu dans <strong>un</strong> autre chapitre que le commerce l'avait men6 en compagnie de deux comp2res<br />

de Pha-Hok jusqu72 Chiengmai et meme jusqu'h Bangkok. En ce temps-12 le colportage ttait plus<br />

facile. I1 suffisait de mener son opium en ThaYlande pour trouver tout de suite <strong>un</strong> dtboucht et acheter<br />

en retour des pro<strong>du</strong>its importts pour pas cher. C'ttait l'tpoque oh Tsu Yob aussi faisait <strong>du</strong> commerce.<br />

a Mon pkre, disait son fils Xaiv Kaub, avant de s'adonner B I'opium ttait <strong>un</strong> fin marchand ... en ce<br />

temps-18 nous ttions riches, bien plus a l'aise qu'i prtsent ! > ("). A de rares exceptions prks<br />

(Nus Khai investit d'<strong>un</strong>e faqon moderne <strong>un</strong>e partie de ses btntfices) le commerce ne va pas au-del8<br />

<strong>du</strong> colportage. Les btnkfices, si grands puissent-ils etre, restent bien en deq8 de ce que peut apporter<br />

<strong>un</strong>e boutique. En dehors de Nus Khai, seul Txawj Yeeb, le beau-frkre de Neej Huas, semble l'avoir<br />

compris. En s'ktablissant mercier-tailleur il semble avoir choisi <strong>un</strong>e fois pour toutes entre deux modes<br />

de vie : celui des paysans qui, s'instaurant vendeurs de leurs pro<strong>du</strong>its, suppriment les intermtdiaires,<br />

accroissent leurs btnkfices, mais n'en demeurent pas moins dependants d'<strong>un</strong>e certaine base agricole,<br />

et celui <strong>du</strong> citadin qui tourne dtfinitivement le dos a son support agricole, ne comptant plus que<br />

sur l'tconomie mercantile pour assurer sa subsistance. Nchaav Xeeb, qui passait le plus clair de son<br />

temps 2 Saiyaboury ou en voyage pour ses affaires, n'avait pas encore franchi ce pas malgrt les<br />

apparmces. Ses arrikres Ctaient assurCes par ses deux femmes et son fils laissks 8 la maison pour y<br />

continuer l'tconomie de subsistance ...<br />

L'organisation <strong>du</strong> commerce dtpend, bien sar, <strong>du</strong> gtnie de chac<strong>un</strong>. Parmi ceux qui se sont<br />

installts B Nala, par exemple, on trouve <strong>un</strong> commerqant-forgeron. I1 s'est trks intelligemment spicia-<br />

list dans la pro<strong>du</strong>ction et la vente des tire-lignes pour dessiner les batiks et des couteaux B inciser<br />

les pavots. Ses activitts comportent a la fois les tourntes de colporteur et la vie skdentaire <strong>du</strong><br />

boutiquier-artisan.<br />

Neej Huas, lui, tendait B se constituer <strong>un</strong>e clienthle 2 l'inttrieur <strong>du</strong> <strong>village</strong>, devenant peu B peu<br />

l'intermtdiaire autorisk pour les tchanges avec l'exttrieur. Son ntgoce consistait B ramener au <strong>village</strong><br />

des objets convoitts par les <strong>village</strong>ois, comme la toile, le fil, des postes de radio, des montres, etc.,<br />

et i les vendre contre de l'opium, soit au comptant, soit B crtdit jusqu'8 la rtcolte. I1 se procurait<br />

aussi dans le <strong>village</strong> des cochons qu'il vendait B des marchands de passage, et qu'il con<strong>du</strong>isait lui-m&me<br />

B Louang Phrabang. Nous avons pu Ctre ttmoin de l'augmentation de ses activitCs commerciales<br />

(12) Les montagnards continuent B cultiver et B vendre l'opium en Thailande malgrC les premihres tentatives<br />

de prohibition par le gouvernement. La traite de l'opiurn, est cependant devenue plus ou moins clandestine et<br />

n'attire plus les ressortissants des pays comme le Laos qui ont leurs propres voies d'acheminement. Le trafic<br />

se poursuit par contre avec les Etats Shan de Birmanie.

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