30.01.2013 Views

un village hmong vert du haut laos

un village hmong vert du haut laos

un village hmong vert du haut laos

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

VOIES DE COMMUNICATION ET TRANSPORTS 135<br />

tlevte, cette porte (2 <strong>haut</strong>eur d'homme) est faite de bambous glissts dans des montants de bois. On<br />

en trouve en gCntral 4 ou 5 superpos6 qu'on fait glisser <strong>un</strong> B <strong>un</strong> pour l'ouvrir. Ailleurs, on trouvera<br />

<strong>un</strong>e Cchelle qui permettra de franchir la porte sans interrompre sa marche. I1 ne s'agit pas B proprement<br />

parler de porte de <strong>village</strong>. Les <strong>village</strong>s <strong>hmong</strong> n'en connaissent point. D'ailleurs celles-ci sont trop<br />

CloignCes de l'agglomkration. Ces portes ne sont pas destintes B autre chose qu'B empkcher les<br />

animaux d'aller saccager les cultures. C'est pourquoi, elles sont loin <strong>du</strong> <strong>village</strong> mais prb des rays.<br />

Parfois aussi elles servent 2 stparer des buffles vindicatifs qui passeraient leur temps B se combattre<br />

si on ne Ies en empkhait. Ainsi <strong>un</strong> buffle appartenant B Paaj Tswb qui habite Pha-Hok Haut s'ttait pris<br />

de querelle avec <strong>un</strong> congtnkre, proprittt de Nees Huas, sis B Houay Khi Khang. Pour les stparer,<br />

Paaj Tswb et ses fils avaient relevt la barrikre qui coupe le chemin de Pha-Hok Haut a Houay Khi-<br />

Khang. Et pour que nu1 n'ignore les raisons prhises et graves pour lesquelles cette porte devait rester<br />

fermk, ils avaient laisst <strong>un</strong> panneau d'affichage sur lequel Ctait inscrit en code l'essentiel de l'a<strong>vert</strong>is-<br />

sement :<br />

a On rappelle B quiconque ouvre cette barrikre aux quatre buffles de Paaj Tvwb, parti B Louang<br />

Phrabang, qu'il s'engage B payer 30 000 kips par tete pour les deux buffles de Neej Huas et Xeeb Suuv B<br />

(fig. 36).<br />

Ce systkme de signes de pistes permet de transmettre <strong>un</strong> certain nombre de messages qui ne<br />

peuvent l'ktre oralement, pour <strong>un</strong>e raison ou pour <strong>un</strong>e autre. 11s servent parfois de missives entre<br />

correspondants 6loignts, qui confient <strong>un</strong>e petite planchette B <strong>un</strong> voyageur de passage.<br />

Les Hmong ont <strong>un</strong>e rkputation de voyageurs. A vrai dire, le goOt <strong>du</strong> commerce peut les entrafner<br />

assez loin de leur <strong>village</strong>. Imaginerait-on qu'<strong>un</strong> <strong>village</strong>ois de Pha-Hok puisse avoir vu Bangkok et ses<br />

merveilles ? Et bien, en dtpit des apparences, cela se trouve. I1 y a de cela quelques anntes, au moment<br />

oii le gouvernement de ThaT n'avait pas encore interdit la vente libre de l'opium, dew compkres de<br />

Pha-Hok, Tsu Yob et Ntsuab Looj, (ils habitaient en ce temps-18 Nam Ne<strong>un</strong> (Naj Neeb) de l'autre<br />

c6tt <strong>du</strong> MSlchong), accompagnCs d'<strong>un</strong> commerGant bien connu de Saiyaboury, Nus Khai, s'ttaient mis<br />

en tkte d'aller vendre leur opium B Chiengmai, oii les prix s'annon~aient meilleurs. 11s partirent de<br />

Saiyaboury B pied, franchirent la frontikre en contrebande, marchkrent jusqu7B Muang-Nan, puis de 18<br />

frkt2rent <strong>un</strong> taxi pour atteindre Chiengmay. LB, I'idte leur vint d'aller voir Bangkok. Ignorant que le<br />

pays posskdait des transports publics par chemin de fer, ou tout au moins, les moyens d'y acctder,<br />

ils louhent B nouveau <strong>un</strong> taxi jusqu'8 Bangkok. Htlas, les tripidations de la vie urbaine les effraytrent<br />

et ils ne stjournkrent pas plus de deux jours dans la grande ville.<br />

Sans aller aussi loin que les protagonistes de cette fabuleuse aventure, le comm<strong>un</strong> des mortels B<br />

Pha-Hok prtf2re le march6 de Louang Phrabang B celui de Saiyaboury. En dtpit de la distance, les<br />

avantages, B la vente comme B l'achat, justifient le dCplacement. On voyage presque toujours en bande.<br />

On prend le bateau B Thadeua ou B Pak Phai. Si on n'a pas de relations en ville, on s'arrange avec<br />

le batelier pour coucher dans le bateau.<br />

Auc<strong>un</strong> dtplacement ne se fait sans bagage; il faut voir les familles partir au ray, les femmes<br />

portant de lourdes hottes, lub kawm, oh s'empilent le riz, les couchages, les outils, le tout surmontt<br />

par le mattriel de cuisine. Elles reviennent chargtes de ltgumes et de courges ... Pour les corvtes de<br />

bois de chauffage, c'est B <strong>un</strong> crochet de portefaix, kaab cuam (V), tus khib (B), (fig. 37), qu'on arrime<br />

la charge. I1 sert aussi pour ramener de l'herbe aux chevaux, et des cmurs de bananiers aux cochons.<br />

Lorsqu'il s'agit de transporter de grandes quantitts de riz, on fait, pour <strong>un</strong>e fois, appel au cheval. Le<br />

bit, lub nraa neeg, n'est fix6 qu'au poitrail par le harnais khab txa et sous la queue par <strong>un</strong>e croupikre,<br />

klabtw. On ignore l'usage de la sous-ventribre (fig. 38). La charge est portte dans des hottes de bst,<br />

tawb neeg, attachCes au b2t par des cordes de cuir phi; chob. Enfin, les Hmong ont adoptt le sac<br />

de toile des Khmou et des Tha'i, lub hnaab mas, qu'ils fabriquent eux-m&rnes ou qu'ils ach2tent B leurs<br />

voisins.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!