un village hmong vert du haut laos
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soit en <strong>hmong</strong> : dlaim nyaj (V), choj nyiaj (B), barre d'argent 2. La barre d'argent, dans le systbme<br />
chinois farnilier aux Hmong, est tquivalente a 10 onces. L'once elle-mtme tquivaut B 10 ts'ien,<br />
a dtcimes >> de l'once chinoise. Les Hmong les appellent txaj (V) ou txiaj (B). Bien enten<strong>du</strong>, on ne<br />
trouve plus maintenant de l'ancien systbme monttaire chinois, qui <strong>du</strong>t avoir <strong>un</strong>e longue survivance dans<br />
les zones frontibres, que les lingots d'argent, pro<strong>du</strong>its encore actuellement par des argentiers chinois.<br />
Cette notion est importante pour comprendre l'actuel systbme de la monnaie chez les Hmong. En effet,<br />
lorsque la piastre indochinoise fut lancte sur le marcht, elle vint s'inttgrer Q <strong>un</strong> systbme dtjh constitut,<br />
celui de la monnaie en argent chinois. Comme les titrages de la nouvelle monnaie ne correspondaient<br />
pas exactement aux titrages de la monnaie ancienne, il fallut ttablir <strong>un</strong> systbme d'tquivalences. On avait<br />
d'<strong>un</strong> c6tt :<br />
1 choj (barre) = 10 lag (onces) = 10 txaj (dtcimes),<br />
et de l'autre :<br />
1 muuj (piastre) = 5 pibces de 20 cent. = 10 pibces de 10 cent. = 20 pibces de 5 cent.<br />
I1 s'ttablit peu Q peu <strong>un</strong>e tchelle mixte et l'on eut :<br />
1 choj = 14 maaj (piastre) (27 g x 14 = 378 g) + 3 pibces de 10 cent.<br />
1 lag = 1 maaj et 4 pibces de 10 cent.<br />
Une difficult6 suppltmentaire surgit avec l'emploi <strong>du</strong> mot txiaj (dtcime <strong>du</strong> lag) pour dtsigner la<br />
pike de 10 cent., dtcime de la piastre. I1 apparut alors <strong>un</strong>e nouvelle tgalitt :<br />
1 lag (once) = 14 txaj (pibces de 10 centimes) C).<br />
Un autre trait, et non des moindres, de cette monnaie en argent est d'avoir servi de poids pour<br />
la vente de l'opium. On a reconnu dtjii l'once chinoise. Une quantitt d'opium Cgale Q 10 onces sera<br />
dtnommte <strong>un</strong> choj d'opium, soit <strong>un</strong>e'barre. .Le lag d'opium se subdivisera en 10 txag et le txag en<br />
10 fiub (B), on dit encore feeb (V), oh on reconnait le fen a centibme de l'once B des Chinois (6).<br />
Toutes ces mesures se font normalement avec <strong>un</strong>e balance Q opium, d'origine chinoise, raab teev,<br />
<strong>du</strong> chinois teng tseu. C'est <strong>un</strong>e balance romaine (fig. 39) composte d'<strong>un</strong> fltau, en os ou en ivoire,<br />
stpart en deux parties intgales, par le fil auquel il est suspen<strong>du</strong>. A la partie courte, tus kaav teev est<br />
accrocht <strong>un</strong> plateau, lub phaj tee yeeb, oh prendra place l'opium, tandis que la partie longue se<br />
prtsente sous fome d'<strong>un</strong>e rbgle gra<strong>du</strong>te, tw teev, le long de laquelle glisse <strong>un</strong> fil lest6 d'<strong>un</strong> peson, lub<br />
thauj teev, le poids se lit directement sur la rbgle.<br />
La constquence principale de l'emploi des mesures de la monnaie en argent pour peser l'opium<br />
fut <strong>un</strong>e dtsorganisation <strong>du</strong> systbme lors de l'adoption de la piastre indochinoise. Cependant, Chinois<br />
et Hmong se rendirent vite compte <strong>du</strong> parti Cnorme qu'on pouvait en tirer. Le titrage invariable de<br />
la piastre leur fournissait enfin <strong>un</strong> ttalon in<strong>du</strong>bitable grlce auquel on pourrait rttvaluer toutes les<br />
autres mesures. Dortnavant les piastres furent utilistes autant comme poids que comme monnaie. Une<br />
peste prtliminaire avec des piastres dans la balance tliminait tout risque d'erreur dans la peste de<br />
l'opium.<br />
D'autre part, habitub Q le transposer en sa valeur argent, les <strong>village</strong>ois <strong>hmong</strong> ont fini par<br />
considtrer l'opium comme <strong>un</strong>e sorte de monnaie d'tchange. Puisque par ailleurs on rtpugne Q se<br />
dtm<strong>un</strong>ir de l'argent en barre ou en piastre pour les transactions B l'inttrieur <strong>du</strong> <strong>village</strong>, ne vaut-il pas<br />
mieux donner <strong>un</strong>e contrepartie en opium ? La valeur tlevie de l'opium pour <strong>un</strong> volume relativement<br />
petit favorise cet usage. Des menus services, des achats de riz, d'outils agricoles etc., sont rttributs<br />
directement en opium, de mtme que certains services rituels. Cependant, dans les occasions<br />
(5) On a donc <strong>un</strong>e confusion entre txiaj, piice et mesure chinoises dans le systkme antirieur et txiaj, pikce<br />
de 10 centimes dont le poids ne correspond plus B la mesure chinoise.<br />
(6) fiab provient itymologiquement de fen, en chinois. I1 s'est formi sur le modtle de txiaj, provenant de<br />
ts'ien. Les mots d finissant par ien ont it6 empr<strong>un</strong>tis sous la forme ee (eng) en <strong>hmong</strong> <strong>vert</strong>, mais sous forme ia<br />
en dialecte blanc, avec chute de la consonne finale.