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Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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pauvre grand homme, dont elle cul le réconfort de voir se lever<br />

la gloire.<br />

Au physique, elle était grande, avait les lèvres fortes, le teint coloré,<br />

les yeux expressifs. Nous ne connaissons d'elle aucun portrait. Mais<br />

nous r<strong>et</strong>rouvons sa silhou<strong>et</strong>te dans une foule de compositions de<br />

<strong>Daumier</strong>.<br />

Quelle fut l'affection de l'artiste pour sa femme, nous pouvons nous<br />

en rendre compte, en parcourant les l<strong>et</strong>tres qu'il lui adressait, <strong>du</strong>rant les<br />

rares séparations, <strong>et</strong> dont je dois la communication à la famille<br />

de GeofTroy-Dechaume.<br />

Bien des années après le mariage, il suffit que Didine, que sa chère<br />

Négresse manque le courrier pour qu'Honoré perde la tète :<br />

Mon cher Didin,<br />

« Je m'attendais à recevoir une l<strong>et</strong>tre de loi ce matin, <strong>et</strong> je ne<br />

reçois rien. Je l'en prie, ma Didine, réponds-moi à chaque l<strong>et</strong>tre,<br />

courrier par courrier, quand ce ne serait qu'un seul mot : Je me porte<br />

bien. Cela me suffira — mais ne laisse pas passer l'heure de la poste,<br />

je l'en prie... »<br />

Dans un paqu<strong>et</strong> de l<strong>et</strong>tres qui ne portent pas d'indication de date,<br />

mais qui doivent remonter à 1850, il est question des hains de Langrune,<br />

où M""" <strong>Daumier</strong> se trouve avec une amie, M"'*" Muraire. Nous<br />

y découvrons que le silence d'Honoré n'inquiétait pas moins sa<br />

Didine :<br />

Jeudi matin.<br />

Ma chère Didine,<br />

«J'espère que vous êtes maintenant tout à fait rassurées. J'ai diné<br />

hier avec Muraire <strong>et</strong> nous comprenions fort hien votre désolation.<br />

Dorénavant, tenez-vous en garde contre les havardages. Souvenez-vous<br />

que vous êtes à 60 lieues de Paris, <strong>et</strong> que, plus on est loin, plus les<br />

choses se grossissent, en passant par la langue des dames Potier <strong>et</strong><br />

Gilot de tous les villages.<br />

« .levons ai pris hier un ahonnement d'un mois à VEstaf<strong>et</strong>te. Je n'ai<br />

pas pris La Presse, parce qu'elle ne fait pas d'ahonnement pour un<br />

mois, mais je crois que l'Estaf<strong>et</strong>te vous amusera davantage, parce<br />

qu'elle donne beaucoup de nouvelles.<br />

« Je suis fâché, ma pauvre Didine, de ne t'avoir pas écrit mardi<br />

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