Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin
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Daiimicr prend le plus volontiers pour tète de Turc. Dans la Journée<br />
<strong>du</strong> C.V///>a/a/n' ( 1839 ), M. Coquel<strong>et</strong>, maniaque <strong>et</strong> puéril, indifTérent à<br />
riiunianité, mais alfectionnant les animaux les moins communicatifs,<br />
reçoit une volée de bois vert qui porterait peut-être davantage, si elle<br />
était moins excessive. Mais nous l'avons vu de reste : en bon disciple<br />
de Jean-Jacques, Honoré <strong>Daumier</strong> ne pouvait souffrir les indivi<strong>du</strong>s<br />
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dont le genre de vie ne s'accordait pas avec les lois naturelles.<br />
Nous avons dit combien <strong>Daumier</strong> aimait le théâtre. Il y trouvait<br />
des sources d'inspiration toujours nouvelles. L'outrance des mimiques,<br />
le contraste dérisoire entre le héros tragique <strong>et</strong> le pauvre acteur qui<br />
l'interprète, la brutalité des éclairages l'enchantaient. Son mépris des<br />
conventions scéniques, son sens critique, éveillé par les défaillances<br />
<strong>et</strong> les vulgarités de l'interprétation, nous<br />
valurent les curieuses Plujsiononues<br />
Tragico-classiques (1841) <strong>et</strong> Phijsiono-<br />
mies tragiques (1851).<br />
Il faut voir Antiochus disant à<br />
Bérénice : Je pars plus amoureux que<br />
je ne fus jamais ; Rodrigue, espèce de<br />
garçon boucher, écoutant avec une<br />
fureur comique les exhortations de don<br />
Diègue ; l'ogresse Athalie (sans doute<br />
M"" Georges) interrogeant le maigre<br />
Joas (sans doute Rachel) ; Phèdre,<br />
grasse <strong>et</strong> mammillue, couvant Hippo-<br />
lyte d'un regard concupiscent.<br />
La fréquentation <strong>du</strong> théâtre clas-<br />
sique, l'habitude de voir trop souvent<br />
paraître sur les tréteaux un Titus à<br />
trogne fleurie <strong>et</strong> un Oreste en baudruche<br />
amenèrent insensiblement l'artiste à<br />
imaginer ses scènes parodiques de VHis-<br />
toire Ancienne. Scarron avec son Virgile<br />
Travesti, Marivaux, avec son Homère<br />
Travesti, avaient donné la formule de<br />
ce genre, où la drôlerie jaillit <strong>du</strong> con-