Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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Le ciel s'assom])ris-
sait chaque jour davan-
ta«»e ;
de lourdes nuées
s'accumulaient au-des-
sus de l'Europe héris-
sée de haïonnelles et
de canons. Après nous
avoir montré celte
ogresse moustachue et
casquée, trop (jrosse, la
Prusse, Daumier, en
une vision prophétique,
représenta la paix ar-
mée, si menaçante, la
Paix en a val eu se de
sabres.
La guerre franco-
allemande éclate. Plein
d'espérance, le vieux
jacobin lait saluer le
mobile de 1870 par le
volontaire de l'An II. Puis, à la suite de revers, c'est la République
proclamée, l'appel en masse, les bataillons de gardes nationaux, en
blouse, suivis par les femmes, qui leur présentent leurs enfants.
Devant le désastre, Daumier s'indigne plus violemment encore
qu'au temps du massacre de la rue Transnonain. En dépit des
fâcheux reports, des tirages pitoyables, jamais peut-être son talent de
polémiste, son terrible génie satirique n'atteignit aussi haut. Ici, nous
assistons à Un cauchemar de M. de Bismarck. Devant l'homme d'Etat
endormi dans un fauteuil, se trémousse un squelette sardonique et se
déroule le vaste champ de bataille, jonché de morts.
Autre image de la Paix (Idylle). Parmi les squelettes et les
ossements, la Mort, coilTée d'un chapeau bergère, joue du pipeau.
Ces ruines, ce coin de village dévasté, rappellent les plus belles
pièces des Malheurs de la Guerre, de Goya. Au-dessous, cette simple
légende, tirée du discours de Bordeaux :
TROP GROSSE.
« L'Empire, c'est la paix ! »