Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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« Ce fut, nous dit Jean Gigoux, un moment de belle émotion pour
ces deux braves cœurs. » Le lendemain, lorsque Corot vint déjeuner
à Valmondois, Daumier, les yeux pleins de larmes, se jeta à son cou,
Corot, lu es le seul de qui je puisse accepter un
en lui disant — : Ah !
pareil cadeau sans me sentir humilié! (1) ».
Tout en se plaisant, de préférence avec ses vieux amis, Daumier ne
se désintéressait point pour cela du présent. Comme il avait encouragé
Carjat à ses débuts, il apj)laudissait maintenant à la verve d'André
Gill, dontles charges ingénieuses et rcnlhousiasmc républicain le rajeu-
nissaient :
— A la
homme.
bonne heure, disait-il, celui-là, c'est un artiste et c'est un
L'auteur de la Musc à Bihi devait, d'ailleurs, exprimer à Daumier,
en rimes sonores, sa reconnaissance et son admiration :
l'U vous avez, esprit frère des i^rands esprits,
Sous un masque joyeux pour la foule profane,
Ainsi que Rabelais, Voltaire, Aristophane,
Hàti pour les méchants d'immortels piloris!
Mais le regard de Daumier s'embrumait chaque jour davantage.
En 1877, il n'y voyait plus que par intermittence. La République (2),
pnuv laquelle le grand artiste avait si fidèlement combattu, se devait
d'assurer sa vieillesse. L'Etat crut avoir fait suflisamment en accordant
à l'ancien détenu de Sainte-Pélagie une pension de 2.400 francs. Ce ne
(Il Ceci est la version de .leati Gigouv. Il est intéressant (le la confronter avec le récit assez différenl