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Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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<strong>et</strong> je lui attribuerais volontiers celles qui ont un air nature. »<br />

On le voit, il est bien diiïicile de faire le départ entre ce qui<br />

appartient à <strong>Daumier</strong> <strong>et</strong> ce qui revient à Philipon ou à ses imitateurs.<br />

Aujourd'hui, l'œuvre d'Honoré <strong>Daumier</strong> est une, <strong>et</strong> il n'est pas<br />

possible d'en dissocier les légendes qui, comme le constatait Albert<br />

WolfT, n'empruntent un sens qu'aux planches qu'elles soulignent. Les<br />

légendes de <strong>Daumier</strong> sont la propriété de <strong>Daumier</strong>.<br />

Après la disparition de la Caricature, l'auteur d'Enfoncé Lafayctte !<br />

se consacra exclusivement au Charivari. C'est dans c<strong>et</strong>te feuille sati-<br />

rique, fondée en 1832, <strong>et</strong> où il se rencontrera bientôt avec Gavarni, que<br />

paraîtront dorénavant, jusqu'à ce que le crayon s'échappe de ses mains<br />

engourdies par l'âge, la plupart de ses planches lithographiques.<br />

<strong>Daumier</strong> avait débuté au Charivari par des caricatures politiques,<br />

nous montrant ici « M. de Lobau, qui a réclamé le commandement en<br />

chef de l'armée <strong>du</strong> Nord, dans le cas où la citadelle d'Anvers devrait<br />

être attaquée par eau », là, le maréchal Soult en enfant de chœur, <strong>et</strong><br />

Madier de Montjau en jocrisse, se rendant au Bal de la Cour.<br />

Le 18 août 183ii, le Charivari publie deux magnifiques portraits<br />

par <strong>Daumier</strong> des assassins Bastien <strong>et</strong> Robert, prévenus de meurtre <strong>et</strong><br />

de viol, qui venaient de comparaître devant la Cour d'Assises de la<br />

Seine. Au-dessous de la physionomie bonasse <strong>du</strong> premier, <strong>du</strong> faciès<br />

terrible, <strong>du</strong> crâne aplati de Robert, un squel<strong>et</strong>te — celui de la vic-<br />

time — se balançait, avec c<strong>et</strong>te brève notice, qui prouve que les<br />

Parisiennes d'alors ne le cédaient en rien à celles d'aujourd'hui :<br />

« C<strong>et</strong>te sinistre pièce de conviction est entrée pour beaucoup dans<br />

le sentiment de curiosité qui a porté plus de deux cents dames à<br />

braver la fatigue de ces longs <strong>et</strong> tristes débats. »<br />

Le 20 décembre 1835, dans une des planches de sa série des « Flibustiers<br />

parisiens » — le Tirage — , voici dans quels termes <strong>Daumier</strong><br />

fait une discrète <strong>et</strong> ironique allusion aux rigueurs de la législation sur<br />

la presse, qui menace le Charivari comme elle a menacé la Cari-<br />

cature.<br />

La scène, soit-disant « croquée au vol », nous transporte devant le<br />

magasin de la maison Aubert « où la foule se presse avec un redou-<br />

blement de curiosité aux approches <strong>du</strong> jour de l'an ». Là, les tireurs<br />

travaillent, feignant d'être poussés ou bien se poussant <strong>et</strong> dévalisant le

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