Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin
Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin
Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
171<br />
robustes croquis sur verre, une lète sui)erl)e dessinée sur la muraille<br />
même i)ar Daumicr. Dans un angle, une stalu<strong>et</strong>te-charge de Louis-Phi-<br />
lippe, surmontant celte inscription :<br />
« Je reçois toujours uvcc un nou-<br />
veau plaisir », nous ramène à la période liéroï([ue de la Poire <strong>et</strong> de<br />
Sainte-Pélagie.<br />
C'est là, dans c<strong>et</strong> atelier clair <strong>et</strong> paisible, cpi'llonoré Daumicr a<br />
connu la suprême épreuve, celle qui frappe les artistes aux yeux. Dès<br />
1873, il <strong>du</strong>t renoncer à promener le crayon sur la jiierre lithogra-<br />
phique. Il peignit encore, avec une volonté magnilitpie, vivant chichement<br />
<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de la vente de ses aquarelles, <strong>et</strong> pourtant trouvant<br />
encore le moyen d'être secourable.<br />
Le jour des obsèques de Daumicr, Carjat i)ul dire, sans crainte<br />
d'être démenti :<br />
« Si tous ceux que ce besogneux sublime a pu obliger<br />
étaient ici, ce modeste cim<strong>et</strong>ière serait trop étroit pour les contenir.<br />
Dès qu'il s'agissait d'une infortune à soulager, dessins, aquarelles,<br />
tableaux, allaient se monnayer à l'Hôlel des Ventes <strong>et</strong> sauvaient une<br />
famille de la misère. Mill<strong>et</strong> le savait bien. Mill<strong>et</strong> dont le frère, le pauvre<br />
.Tean-Baptiste, vainement en quête d'un travail (|ui fit vivre son ménage,<br />
ne <strong>du</strong>t qu'à <strong>Daumier</strong> d'être embauché par (leolfroy-Dechaume pour<br />
ses travaux de restauration de Notre-Dame.<br />
Admirable génération que celle de ces grands artistes ingénus de<br />
1830 — les Daubigny, les .Tules Dupré, les Corot, les Rousseau, les<br />
<strong>Daumier</strong>!... Il semble que la rude épreuve de la vie les ait mûris sim-<br />
plement pour la bonté.<br />
Dans le jardin de Valmondois, aucun des survivants ne mancpiait<br />
à l'appel, Houlard, Michel Pascal, Jules Dupré, Mill<strong>et</strong>, Daubigny, (leof-<br />
froy-Dechaume venaient causer des batailles de leur jeunesse.<br />
« Au printemps de 1808, rapporte M. Moreau-Xélaton dans son bel<br />
ouvrage sur Corot, Daubigny reçoit Corot à Anvers, le reçoit à son<br />
foyer, où fréquentent en voisins de Valmontiois, où ils passent la bonne<br />
saison, les camarades <strong>du</strong> quai d'Anjou :<br />
Houlard,<br />
(ieolTroy-Dechaume,<br />
<strong>Daumier</strong>. Ce dernier a esquissé sur le mur vierge de l'atelier un Don<br />
Quichotte (1), qui appelle un j)endant. Corot l'exécule. »<br />
De ces charmantes agapes, le père Corot était d'ailleurs, le boute-<br />
(li C<strong>et</strong>te magnitique esquisse, exécutée non sur le mur, mais sur tnili-, :ii)[):irtiint aujourd'hui<br />
au baron Gourgaud.