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Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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robustes croquis sur verre, une lète sui)erl)e dessinée sur la muraille<br />

même i)ar Daumicr. Dans un angle, une stalu<strong>et</strong>te-charge de Louis-Phi-<br />

lippe, surmontant celte inscription :<br />

« Je reçois toujours uvcc un nou-<br />

veau plaisir », nous ramène à la période liéroï([ue de la Poire <strong>et</strong> de<br />

Sainte-Pélagie.<br />

C'est là, dans c<strong>et</strong> atelier clair <strong>et</strong> paisible, cpi'llonoré Daumicr a<br />

connu la suprême épreuve, celle qui frappe les artistes aux yeux. Dès<br />

1873, il <strong>du</strong>t renoncer à promener le crayon sur la jiierre lithogra-<br />

phique. Il peignit encore, avec une volonté magnilitpie, vivant chichement<br />

<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de la vente de ses aquarelles, <strong>et</strong> pourtant trouvant<br />

encore le moyen d'être secourable.<br />

Le jour des obsèques de Daumicr, Carjat i)ul dire, sans crainte<br />

d'être démenti :<br />

« Si tous ceux que ce besogneux sublime a pu obliger<br />

étaient ici, ce modeste cim<strong>et</strong>ière serait trop étroit pour les contenir.<br />

Dès qu'il s'agissait d'une infortune à soulager, dessins, aquarelles,<br />

tableaux, allaient se monnayer à l'Hôlel des Ventes <strong>et</strong> sauvaient une<br />

famille de la misère. Mill<strong>et</strong> le savait bien. Mill<strong>et</strong> dont le frère, le pauvre<br />

.Tean-Baptiste, vainement en quête d'un travail (|ui fit vivre son ménage,<br />

ne <strong>du</strong>t qu'à <strong>Daumier</strong> d'être embauché par (leolfroy-Dechaume pour<br />

ses travaux de restauration de Notre-Dame.<br />

Admirable génération que celle de ces grands artistes ingénus de<br />

1830 — les Daubigny, les .Tules Dupré, les Corot, les Rousseau, les<br />

<strong>Daumier</strong>!... Il semble que la rude épreuve de la vie les ait mûris sim-<br />

plement pour la bonté.<br />

Dans le jardin de Valmondois, aucun des survivants ne mancpiait<br />

à l'appel, Houlard, Michel Pascal, Jules Dupré, Mill<strong>et</strong>, Daubigny, (leof-<br />

froy-Dechaume venaient causer des batailles de leur jeunesse.<br />

« Au printemps de 1808, rapporte M. Moreau-Xélaton dans son bel<br />

ouvrage sur Corot, Daubigny reçoit Corot à Anvers, le reçoit à son<br />

foyer, où fréquentent en voisins de Valmontiois, où ils passent la bonne<br />

saison, les camarades <strong>du</strong> quai d'Anjou :<br />

Houlard,<br />

(ieolTroy-Dechaume,<br />

<strong>Daumier</strong>. Ce dernier a esquissé sur le mur vierge de l'atelier un Don<br />

Quichotte (1), qui appelle un j)endant. Corot l'exécule. »<br />

De ces charmantes agapes, le père Corot était d'ailleurs, le boute-<br />

(li C<strong>et</strong>te magnitique esquisse, exécutée non sur le mur, mais sur tnili-, :ii)[):irtiint aujourd'hui<br />

au baron Gourgaud.

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