Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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pointe, redingote battant les maigres jarrets, synthétise à merveille
l'agent bonapartiste, mi-officier, mi-policier, qui parcourait alors la
France, réchaulTant la flamme napoléonienne et préparant, à coups de
gourdin, le plébiscite.
(^ette maquette eut, sous le second Empire, l'odyssée la plus
plaisante. Enveloppée de linge ou de paille, elle était sans cesse
changée de place par M'"i' Daumier qui craignait les perquisitions.
Tant(M au grenier, lanlùl dans un colîVe à bois ; enfin, au refuge
où lléliogabale trouva la mort, Uatapoil conserva la vie.
Telle l'ut l'amitié de Michelet pour Daumier qu'elle faillit aller
jusqu'à la collaboration. Les légendes de Daumier rédigées par
Michelet. Quelle chose curieuse c'aurait pu être !
Le Charivari ayant publié une charge où Daumier représentait le
roi de Naples, contemplant avec satisfaction les cadavres jonchant les
rues, — (( Le meilleur des rois continuant à faire régner l'ordre dans ses
Etats » — , l'historien écrivit ceci à l'artiste :
Le 2 Septembre 185L
« Je suis ravi, cher Monsieur, de vous voir entrer dans cette
nouvelle manière. Votre meilleur des rois est du vrai Tacite : terrible
et sublime.
« C'est au même moment que nous entrons tous deux dans la
vieille Europe, nom de ce très petit pays où toute chose en ce moment
est si pâle.
« Parlez-moi du roi Bomba, du pape et de Nicolaï ! Voilà mes
hommes !
« Je vous serre la main et de cœur,
J. M.
« Je vous donnerai mes légendes à mesure qu'elles paraîtront.
Il y a à faire une belle série des cosaques. Le cosaque est le factotum
du Nord, un brocanteur à cheval ».
Y eut-il vraiment, comme l'a supposé M. Arsène Alexandre,
commencement de collaboration entre Daumier et Michelet ? ('ela
pourrait être, si l'on s'en réfère aux termes très précis de cette
nouvelle lettre :