Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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fut pour la lithographie po-
litique ce que les Voyages
pittoresques de Taylor
avaient été pour la litho-
graphie romantique (1). »
Daumier commença
d'y travailler sous le pseudonyme
de Rogelin. Ses
planches voisinaient avec
de curieuses études de
genre, signées du comte
Alexandre de B..., autre
pseudonyme derrière le-
quel se dissimulait Honoré
de Balzac.
Le temps de Balzac
étant, on le sait, bien réel-
lement de l'argent, l'au-
teur des Scènes de la vie de
province ne faisait qu'ap-
paraitre au journal, pour
remettre sa copie, corriger
ses épreuves ou toucher
quelques louis... d'avance.
Pourtant ce grand connaisseur n'avait pas été sans remarquer
Honoré Daumier et il s'était écrié, en voyant certaines de ses compo-
sitions, solides comme des bas-reliefs :
— Ce gaillard-là a du Michel-Ange sous la peau !
Baudelaire devait plus tard donner de l'accent à ce jugement, en
écrivant dans son Art romantique : « On ajustement appelé les œuvres
de Gavarni et de Daumier des compléments de la Comédie humaine.
Balzac lui-même, j'en suis très convaincu, n'eût pas été éloigné
d'adopter cette idée, laquelle est d'autant plus juste que le génie de
l'artiste peintre de mœurs est un génie d'une nature mixte, c'est-à-dire
où il entre une bonne partie d'esprit littéraire... »
(1) Henri Boui-liot. La Lithographie (Quantin éditeur).
M> BAHTHE