Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

Son poème, Une matinée de printemps, fut remarqué :
Les malins du Printemps sont chers à la nature,
C'est au lever du jour cjue, plus vive et plus pure,
La sève de la tige inonde les canaux,
Et d'un jeune l'cuillage enrichit les rameaux.
On a même prétendu que ces vers faciles valurent au poète vitrier
d'être admis par l'Académie de Marseille « au nombre des membres
Le Vieux Drapeau.
Qu'il prouve encore aux oppresseur}
Combien la gloire est roturière.
de son cercle littéraire ».
Il nous faut bien détruire
cette mince légende, répé-
tée par tous les biographes
de Daumier. Dans une let-
tre que nous adressait à la
veille de la guerre, le secré-
taire perpétuel de l'Acadé-
mie de Marseille (1), les
choses étaient remises au
point: « Nous avons l'honneur
de vous certiher, monsieur,
que J.-B. Daumier
n'a jamais fait partie de
notre Compagnie. Nous
avons la collection de pro-
cès-verbaux de nos séan-
ces, et la liste complète de
nos confrères depuis 172C) :
nous ne voyons pas que
J.-B. Daumier ait été candidat
et encore moins
élu ».
Ce qui est vrai sans
doute, c'est que les pre-
miers vers de Jean-Baptiste furent distingués par l'Académie de Marseille
et que certains membres de cette savante société ne ménagèrent
pas leurs éloges au poète vitrier. Eloges qui devaient tourner la tête
(1) Ce document a été publié par nous dans le Figaro du 16 Juillet 1022 (Daumier à MarseilleJ,