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Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

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Les i)arcnls (rilonoré fuicnl de l)raves gens. Sa mère, Cécile-<br />

Catherine Pliilip, le vivuv eliaiid, la lèle foiiijiiieuse <strong>et</strong> le verbe haut,<br />

élail née à Knlievaux dans les Hasses-Alpes <strong>et</strong> nhahilail Marseille que<br />

depuis i)eu d'années (1). Tout au contraire, Jean-Baptiste <strong>Daumier</strong>,<br />

de nature phis indolente, plus ehimérique, était un Marseillais pur<br />

sanij;, <strong>et</strong> l'un de ses compatiiotes, M. (iaudrv, nous disait avoir connu,<br />

naj^uère, des i)arents tlu vitrier-poète, i)ortant encore le nom de<br />

<strong>Daumier</strong>.<br />

C'était l'époque où Jean-Jacques régnait sui- nos mctnirs comme<br />

Xa])oléon sur l'iùnope. La p<strong>et</strong>ite Aurore Dupin croissait à l'aventure<br />

dans les intincs tlu Herry, selon les préceptes de \ Emile ; <strong>et</strong> avec elle,<br />

tous les entants de France, ceux qui allaient nous donner le roman-<br />

tisme, recevaient une échication nulurcUe. Ce prolétaire était sensible<br />

conuue un j)ersonnage de Rousseau, dont, liseur acharné, il savourait,<br />

aux heures de loisir, dans l'ardente solitude d'une bastide avoisinant<br />

Marseille, l'émotion lyrique.<br />

Dans la préface d'un Matin de Printemps, on reconnaît vite que<br />

ce vitrier élégiaque évo(pu> des souvenirs personnels, lorsqu'il écrit,<br />

non sans grâce :<br />

« Il n'est pas rare de rencontrer aux environs de Marseille, au<br />

milieu des vignes <strong>et</strong> des champs, consacrés aux moissons, de ces<br />

délicieuses pinèdes où l'amour trouve un asile, l'homme sensible de<br />

douces rêveries, <strong>et</strong> le poète le délire de l'inspiration ».<br />

Quand la Nouvelle Héloise ou les Confessions ne gonllaient pas<br />

sa i)ochc, Jean-Baptiste emportait avec soi Condillac, Delille ou Racine<br />

<strong>et</strong> longuement, jusqu'à ce que le soleil disparût sur la mer pourprée,<br />

il oubliait, dans la société <strong>du</strong> i)hilosophe sensualiste, <strong>du</strong> faible inter-<br />

prète de Virgile ou de l'auteur de Bérénice, l'ennui des humbles tâches<br />

quotidiennes.<br />

Ces aurores printanières, ces longs crépuscules, où, grâce à la<br />

magie des idées <strong>et</strong> des rythmes, l'ouvrier s'échappait vers un monde<br />

imaginaire, Jean-Baptiste <strong>Daumier</strong> s'essaya à les célébrer en c<strong>et</strong>te<br />

langue harmonieuse qui l'exaltait.<br />

(1 Au moment de son mariage, Cécilc-Catheiinc Philip ne résidait à Marseillle que depuis sept<br />

ans. C'est à M. Hrin <strong>et</strong> à siïs ])atienles reclierches dans les archives municipales de Marseille que<br />

nous devons de connaître enfin la véritable généalogie d'Honoré <strong>Daumier</strong>.

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