Daumier, peintre et lithographe - Histoire et Patrimoine du Vexin

fut point l'avis des amis des arts. Le h'^ mai 1.S7.S, Pli. Hurlv écrivait
dans la République Fnuiçuise :
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« Un appel avait été adressé aux hiiieaiix dis Heaiix-Ails en
faveur de ce vieillard si parfaitement honorable, modeste et symi)a-
thique; il n'a pas produit ce que l'on était en dioit dVspérer. Le
secours alloué n'est digne ni de la Fiance qui l'accoriie, ni du maître
à qui il est otfert. »
Ce fut à la fois pour révéler au «^rand i)ul)lic (piel aiiisU- était
Honoré Daumier et pour venir en aide au vieux maître (jue ses amis
or^ïanisèrent, au printemps de 1878, rue Le Pelelier, dans les «Galeries
Durand-Ruel, une exposition des peintures et dessins de Daumier.
Le comité, dont Henri Martin était vice-président, Victor Hugo le
présidait. — Victor Hugo ([ui, à propos de la magnifique lithographie
des Châtiments, avait traité Daumier en collaborateur de sa pensée et
de son œuvre ;
Victor Hugo dont, sans doute, aux temps lointains de la
monarchie de Juillet et de la Seconde Hépublicpie, Daiimiei- avail
cinglé le modérantisme, mais pour qui, depuis le 2 décendjie, il n'avait
cessé de manifester la plus grande admiration; Victor Hugo, lui-même
artiste merveilleux en ([ui le romantisme connut son plein épanouis-
sement plastique, Victor Hugo, ([ui fui l'un des i)remiers à découvrir
quel peintre magnifique était Honoré Daumier.
Du comité faisaient j)artie Théodore de Hanvillc, Boiivin, lion-
lard, Burty, Champfleury, Castagnary, Jules Claretie, Daubigny et Karl
Daubigny, Jules Dupré, (reofFroy-Dechaume et Adolphe (ieolTroy,
Ernest Maindron, Paul Mantz, Paul Meurice, Nadar, Camille Pelletan,
Paul de Saint-Victor, Sleinheil, Auguste Vac(juerie, Pierre Véron, et
même Emile de (iirardin, le grand publiciste dont Daumier avait attaqué
si vivement les débuts et qui donna, ce jour-là, la preuve ([ue,
comme l'a écrit Jules Vallès, « il y avait de la bonté tapie tlans la moue
de ses lèvres, et des larmes gelées dans ses yeux froids. »
La République, à laquelle tant de gens s'étaient déjà ralliés, sem-
blait avoir, d'ailleurs, rapproché de plusieurs de ses adversaires
d'antan, l'auteur du Ventre Lécjislatif. C'est ainsi (|ue, peu de tenq)s
après la guerre de 1870, Daumier, invité chez Léon Say, à une réunion
d'artistes, d'écrivains, d'hommes politiques, vit avec surprise venir à
lui, la main tendue, le masque pétillant de vivacité marseillaise... et