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— Noblegent affirme que votre état est sans gravité. Je vais<br />
m’occuper de vous. Vous vous rétablirez rapidement.<br />
Hawkmoon leva les yeux vers le visage de la jeune fille et<br />
sentit l’émotion le submerger.<br />
— Yisselda…<br />
— Oui, monseigneur ?<br />
— Je… Je vous remercie…<br />
Désorienté, il balaya la pièce du regard. Derrière lui, une<br />
voix autoritaire résonna. C’était celle du comte Airain.<br />
— Taisez-vous, à présent. Reposez-vous. Essayez de vous<br />
contrôler et dormez si c’est possible.<br />
Hawkmoon ne s’était pas rendu compte de la présence du<br />
maître des lieux. Yisselda approcha une timbale de ses lèvres. Il<br />
but avidement le frais liquide et ne tarda pas à se rendormir.<br />
<strong>Le</strong> lendemain, sa fièvre était tombée et son absence<br />
d’émotions avait cédé le pas à une sensation d’engourdissement<br />
à la fois physique et mental. Il se demanda si on lui avait fait<br />
absorber une drogue.<br />
Alors qu’il achevait son repas du matin, Yisselda vint le<br />
trouver et lui proposa une promenade dans les jardins. <strong>Le</strong><br />
temps était exceptionnellement beau.<br />
Il se passa une main sur le front et sentit sous sa paume<br />
l’étrange chaleur qui se dégageait du <strong>Joyau</strong> <strong>Noir</strong>. Presque<br />
effrayé, il retira sa main.<br />
— Vous sentez-vous mieux, monseigneur ? s’enquit la jeune<br />
fille.<br />
— Oui… Je… (Il soupira.) Je ne sais pas. Je me sens… C’est<br />
étrange…<br />
— Un peu d’air frais vous fera du bien.<br />
Comme un automate, Hawkmoon se leva et la suivit. <strong>Le</strong>s<br />
jardins étaient parfumés, le soleil brillait, et sa lumière<br />
embrasait les arbres et les buissons qui se détachaient sur le ciel<br />
limpide de l’hiver.<br />
<strong>Le</strong> contact du bras d’Yisselda sur le sien émut le jeune duc.<br />
C’était une sensation agréable, qui venait s’ajouter à la<br />
délicieuse caresse du vent sur son visage et au spectacle plaisant<br />
des jardins et des maisons en contrebas. Cependant la peur et la<br />
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