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Glucides et santé - Anses

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La relation entre le pourcentage de la ration glucidique <strong>et</strong> la triglycéridémie a un eff<strong>et</strong> seuil<br />

puisqu’une élévation de moins de 10 % est sans eff<strong>et</strong>, au moins pour des aliments solides<br />

(Ginsberg, 1976). Au-delà, il existe une proportionnalité entre ration énergétique glucidique<br />

relative <strong>et</strong> triglycéridémie (R<strong>et</strong>zlaff <strong>et</strong> al, 1995). Mais il existe une certaine hétérogénéité des<br />

réponses, déjà notée dans l’étude de Farquhar (1966) où les suj<strong>et</strong>s hypertriglycéridémiques,<br />

intolérants au glucose ou hyperinsulinémiques élevaient plus leur triglycéridémie.<br />

Il n’est pas simple de fixer une conduite chez le suj<strong>et</strong> hypertriglycéridémique car les<br />

références sont contradictoires. Pour Parks, l’élévation des triglycérides est relativement<br />

constante <strong>et</strong> le taux final dépend de la triglycéridémie initiale (Parks, 2000). Au contraire,<br />

pour Ginsberg, des niveaux hauts de la triglycéridémie augmentent franchement l’eff<strong>et</strong><br />

hyperlipémiant des régimes riches en glucides (Ginsberg, 1976). Dans d’autres études en<br />

revanche, l’hypertriglycéridémie de départ, surtout si elle est très élevée, est un facteur<br />

prédictif d’un eff<strong>et</strong> hypolipémiant des régimes riches en glucides (R<strong>et</strong>zlaff <strong>et</strong> al, 1995),<br />

(Knopp <strong>et</strong> al, 1997). On r<strong>et</strong>rouve ici le concept d’une hétérogénéité des hypertriglycéridémies<br />

quant à leur dépendance vis-à-vis des deux types de sources énergétiques.<br />

En revanche, dans le diabète de type 2, il ne semble pas que l'enrichissement en glucides de<br />

la ration alimentaire interfère significativement avec le métabolisme des triglycérides (Chen<br />

<strong>et</strong> al, 1993), (Gannon <strong>et</strong> al, 1998). Il est vraisemblable que l'élévation de la glycémie <strong>et</strong>/ou de<br />

l'insulinémie associée au diabète simule déjà l'eff<strong>et</strong> des glucides alimentaires sur le<br />

métabolisme lipidique.<br />

Il a été proposé que c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> lipidogène des régimes riches en glucides ne soit que<br />

transitoire puisque dans l’essai d’intervention nutritionnelle d’Antonis visant à transformer<br />

l’alimentation hyperlipidique de prisonniers en alimentation hyperglucidique, l’hypertriglycéridémie<br />

détectée pendant les 6 premiers mois n’était plus notée à 8 mois (Antonis <strong>et</strong> al,<br />

1960). Toutefois des études trans-populationnelles ont montré qu’il existait une tendance à<br />

une augmentation de la triglycéridémie chez des enfants soumis à des alimentations<br />

hyperglucidiques (West <strong>et</strong> al, 1990). C<strong>et</strong>te constatation suggère qu’il existe un eff<strong>et</strong> prolongé.<br />

Les régimes pauvres en graisses <strong>et</strong> riches en glucides ont un rôle ambigu sur le risque<br />

vasculaire. En eff<strong>et</strong>, la réduction des graisses alimentaires <strong>et</strong> l'augmentation de la ration en<br />

glucides réduisent le niveau du LDL cholestérol <strong>et</strong> favorisent la perte de poids (éléments<br />

favorables) mais corrélativement, ils augmentent les triglycérides <strong>et</strong> diminuent le HDL<br />

cholestérol (ce qui pourrait être moins favorable). Ces eff<strong>et</strong>s opposés conduisent la plupart<br />

des auteurs à conseiller, dans le contexte d’un mode de vie occidental, un apport glucidique<br />

autour de 50 à 55 % des apports énergétiques totaux (AET). Par ailleurs, d’autres facteurs<br />

liés au mode de vie interviennent puisqu’on connaît des populations (Indiens mexicains,<br />

habitants de Shanghaï) dont l’alimentation est très riche en glucides (85 % de la ration<br />

énergétique) <strong>et</strong> qui ne présentent pas d’hypertriglycéridémie.<br />

8.2.1.2. Index glycémique des glucides alimentaires <strong>et</strong> lipides circulants<br />

On peut se demander si ce paramètre joue un rôle dans les relations entre glucides<br />

alimentaires <strong>et</strong> métabolisme lipidique. De nombreuses études épidémiologiques ont r<strong>et</strong>rouvé<br />

une corrélation entre l'index (ou la charge) glycémique <strong>et</strong> les triglycérides d'une part <strong>et</strong> le<br />

HDL cholestérol d'autre part (Pelkman, 2001). Les alimentations riches en aliments<br />

glucidiques à haut index glycémique ont une tendance à favoriser l'hypertriglycéridémie <strong>et</strong> à<br />

l'hypoHDLhémie. Des études d'intervention nutritionnelle ont confirmé que la relation était<br />

bien causale. Le passage à une alimentation caractérisée par une sélection des aliments à<br />

faible index glycémique est en mesure de réduire les triglycéridémies basales <strong>et</strong> postprandiales<br />

de 15-25 % (Bouché, 2002). Harbis a montré que l'augmentation des triglycérides<br />

associée aux régimes à fort index glycémique pouvait être principalement expliquée par un<br />

r<strong>et</strong>ard d'apparition des lipoparticules riches en triglycérides d'origine digestive (marquées par<br />

l'apoprotéine B48) <strong>et</strong> à un défaut de leur épuration périphérique. Le maillon physiologique est<br />

probablement l'hyperinsulinisme induit par les aliments glucidiques à fort index glycémique<br />

puisqu'on peut reproduire ces anomalies en conjuguant régime aglucidique <strong>et</strong> glucose clamp<br />

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