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Glucides et santé - Anses

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en lipides s'accompagne d'une diminution du glycogène musculaire, avec par voie de<br />

conséquence, un délai d'épuisement raccourci pour une même puissance d’exercice. A<br />

l'opposé, une alimentation enrichie en glucides peut s'accompagner d'une augmentation de<br />

2,5 à 3 fois de la teneur de glycogène si les muscles ont été préalablement exercés avec<br />

épuisement du glycogène. Ce phénomène est appelé surcompensation, avec un délai<br />

d'épuisement à l'exercice environ doublé. C<strong>et</strong>te surcompensation, maximale après un à trois<br />

jours d'une alimentation enrichie en glucides, est d’autant plus ample que le glycogène<br />

musculaire a été préalablement épuisé par un exercice de longue durée (Astrand <strong>et</strong> al,<br />

1994). C’est la stratégie adoptée par le régime dissocié scandinave, consistant en un<br />

exercice épuisant (jour 0) suivi les 3 jours suivants (J1 à J3, lundi à mercredi) d'une<br />

alimentation enrichie en protéines <strong>et</strong> lipides <strong>et</strong> pauvre en glucides (environ 20 % de l'apport<br />

énergétique total quotidien (AETQ)). Puis les 3 jours suivants (J4 à J6, jeudi à samedi)<br />

l'apport est très riche en glucides (70 % de l’AETQ), la compétition étant à J7 (dimanche). La<br />

première phase hyperprotido-lipidique de ce régime est maintenant remplacée, en raison des<br />

inconvénients (malaise, acidocétose, diarrhée, troubles de l’humeur…) par le régime<br />

dissocié modifié de Sherman ; les glucides représentent alors 40 à 50 % de l’AETQ pour les<br />

jours 1 à 3, (Sherman <strong>et</strong> al, 1981).<br />

La teneur en glycogène du muscle augmente de façon proportionnelle à l'apport glucidique<br />

selon une relation non linéaire, avec un eff<strong>et</strong> de saturation à partir de 10 à 12 g/j/kg de<br />

glucides (Costill <strong>et</strong> al, 1988). A c<strong>et</strong>te recommandation d'apports quantitatifs, il faut ajouter<br />

celle concernant la proportion de l'apport énergétique sous forme de glucides : ainsi, lors<br />

d'un entraînement intense de deux heures par jour, selon que c<strong>et</strong>te proportion est de 40 ou<br />

70 % de l’apport énergétique (apports <strong>et</strong> dépenses étant équilibrés), la teneur en glycogène<br />

des muscles diminue rapidement avec le régime à 40 % <strong>et</strong> est à peu près rétablie chaque<br />

jour avec celui à 70 % (Wagenmakers <strong>et</strong> al, 1991). Finalement, les apports glucidiques<br />

peuvent être considérablement augmentés : ainsi Saris <strong>et</strong> al (1989) ont montré que, lors du<br />

Tour de France cycliste, à une dépense énergétique moyenne de 6500 kcal/j pendant trois<br />

semaines, correspondaient des apports énergétiques de 6200 kcal/j avec 62 % de glucides<br />

(lipides : 23 % <strong>et</strong> protéines : 15 %).<br />

11.3. Quels glucides pour optimiser la mise en réserve du glycogène ou<br />

l'oxydation de glucose à l'exercice?<br />

A partir des nombreux travaux réalisés avec des glucides, différant par leur degré de<br />

polymérisation ou leur index glycémique, il est démontré que les glucides complexes d'index<br />

glycémique bas entraînent, s’ils sont ingérés peu avant l’exercice (1h), une augmentation<br />

modérée de la glycémie sans risque hypoglycémique pendant l'exercice, mais ils sont alors<br />

faiblement oxydés (Guézennec <strong>et</strong> al, 1989 <strong>et</strong> 1993). Pour obtenir une oxydation élevée, il<br />

faut une assimilation suffisante de ces glucides : ainsi plus leur index glycémique est bas,<br />

plus leur ingestion doit se faire loin avant l'exercice, au moins cinq heures par exemple pour<br />

les pâtes à base de blé dur tandis que trois heures sont considérées comme suffisantes pour<br />

les produits à base de blé tendre, le riz ou les pommes de terres. A l'opposé, les mono- <strong>et</strong><br />

disaccharides (glucose, maltose, saccharose) <strong>et</strong> les maltodextrines, d'index glycémique<br />

élevés, ingérés sous forme de boissons, peu avant ou pendant l’exercice, sont rapidement<br />

absorbés <strong>et</strong> bien oxydés pendant l'exercice. Mais, ingérés à jeun en quantité importante une<br />

heure à 15 minutes avant l’exercice, ces derniers comportent le risque d’une hypoglycémie<br />

avec malaise dans la première demie heure de l’exercice. Comment la prévenir tout en<br />

m<strong>et</strong>tant une quantité importante de glucose à la disposition des muscles dont le débit<br />

d'oxydation à l'exercice peut être élevé (2,5 g/minute <strong>et</strong> plus) ? Ces boissons, pour apporter<br />

suffisamment de glucides, doivent avoir des concentrations élevées de mono- ou<br />

disaccharides ; elles sont alors hyperosmotiques ou hypertoniques, c'est-à-dire que leur<br />

osmolarité ou tonicité est supérieure à celle du plasma sanguin (l’iso-osmolarité ou<br />

isotonicité des monosaccharides est d'environ 50 g/L <strong>et</strong> celle des disaccharides d’environ<br />

100 g/L). C'est un facteur de ralentissement de la vidange gastrique, donc de la<br />

réhydratation <strong>et</strong> de la biodisponibilité des glucides, allant à l’encontre de l’objectif recherché.<br />

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