Glucides et santé - Anses
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11. GLUCIDES ET ACTIVITÉ PHYSIQUE<br />
11.1. Le glucose, substrat énergétique de l'exercice<br />
Le glucose est l'une des molécules chimiques pourvoyeuses d'énergie pour le muscle. Il<br />
provient en majorité des glucides des aliments ; il est mis en réserve dans les tissus animaux<br />
(foie, muscle) sous forme d’un polymère, le glycogène.<br />
L'adénosine triphosphate (ATP) est le seul substrat utilisé directement par la myosine des<br />
myofilaments pour les contractions musculaires. En raison de sa faible concentration dans le<br />
muscle, qui ne peut être significativement modifiée, l'ATP utilisée doit être rapidement<br />
resynthétisée pour la poursuite de l'exercice (Astrand <strong>et</strong> al, 1994).<br />
Les trois filières énergétiques de resynthèse de l'ATP sont (Astrand <strong>et</strong> al, 1994) :<br />
1) la filière anaérobie alactique. Elle utilise la créatine phosphate. Elle couvre les<br />
exercices brefs <strong>et</strong> intenses, de sprint ou de force ; elle est relayée à partir d'une<br />
quinzaine de secondes par :<br />
2) la filière anaérobie lactique. Elle produit du lactate à partir du glycogène musculaire<br />
(glycolyse anaérobie). Elle fournit en majorité l’énergie pour les exercices de 15<br />
secondes à 1,5 minutes,<br />
3) la filière aérobie prend progressivement le relais. Il s'agit de l'oxydation des acides<br />
gras, du glycogène musculaire <strong>et</strong> du glucose jusqu'au stade dioxyde de carbone <strong>et</strong><br />
eau. Au cours d'un exercice de longue durée, les acides gras participent, à partir de<br />
quelques minutes, de plus en plus à la resynthèse de l'ATP musculaire, mais<br />
l'oxydation d'un minimum de glucose, <strong>et</strong> donc sa disponibilité, sont nécessaires quelle<br />
que soit la durée de l'exercice (Costill, 1988).<br />
Le glucose provient du glycogène musculaire, des glucides des aliments <strong>et</strong> de la<br />
néoglucogénèse hépatique à partir des acides aminés, l’alanine en particulier, <strong>et</strong> des<br />
protéines hépatiques <strong>et</strong> musculaires. Il est habituel de considérer que faire appel aux acides<br />
aminés devrait être limité pour éviter d'entamer le capital protéique, en particulier musculaire.<br />
Lorsque la puissance de l'exercice s'élève, la participation du glycogène musculaire<br />
augmente pour être pratiquement exclusive à 100 % de la puissance maximale aérobie<br />
(PMA ou VO2max) (Astrand <strong>et</strong> al, 1994). Il y a alors participation de la filière anaérobie<br />
lactique ; le lactate produit participe, avec la diminution du pH, à inhiber la lipolyse <strong>et</strong> il<br />
s'ensuit un rapide épuisement du glycogène musculaire, obligeant le sportif à ralentir<br />
fortement son allure. L'utilisation réciproque des glucides, des acides gras <strong>et</strong> des acides<br />
aminés à l'exercice relève de régulations hormonales complexes, avec diminution de<br />
l'insulinémie <strong>et</strong> augmentation des sécrétions, <strong>et</strong> donc des taux <strong>et</strong> surtout des flux<br />
plasmatiques de catécholamines, glucagon, glucocorticoïdes, androgènes <strong>et</strong> hormone de<br />
croissance (Astrand <strong>et</strong> al, 1994).<br />
Selon la puissance d'exercice, de légère à élevée, le débit d'oxydation du glucose va de<br />
quelques dizaines de grammes à près de 200 g par heure. Ce glucose provient d’abord du<br />
glycogène musculaire dont les réserves, limitées, seront progressivement épuisées<br />
(Hermansen <strong>et</strong> al, 1967). Il s’ensuivra alors, devant c<strong>et</strong>te « panne de supercarburant », un<br />
épuisement relatif du sportif : ses muscles feront appel à la lipolyse <strong>et</strong> au glucose provenant<br />
des glucides des aliments ingérés pendant l’exercice <strong>et</strong> de la néoglucogénèse dont les<br />
débits (lipolyse, absorption intestinale <strong>et</strong> néoglucogénèse) sont faibles : la puissance<br />
d’exercice <strong>et</strong> la vitesse sont n<strong>et</strong>tement réduites.<br />
Une relation linéaire a été démontrée entre la teneur initiale en glycogène musculaire <strong>et</strong> la<br />
quantité d’énergie qui peut être dépensée lors des exercices, pour des durées de quelques<br />
minutes à quelques heures (Astrand <strong>et</strong> al, 1994).<br />
Le glucose est donc le substrat énergétique essentiel du muscle à l'exercice.<br />
11.2. Glycogène musculaire <strong>et</strong> alimentation<br />
La teneur en glycogène du muscle est directement fonction de la quantité <strong>et</strong> de la proportion<br />
de glucides dans l'alimentation (Bergström <strong>et</strong> al, 1967). Un régime réduit en glucides <strong>et</strong> riche<br />
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