Glucides et santé - Anses
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10. GLUCIDES ET FONCTIONS COGNITIVES<br />
La consommation de glucose (25 ou 50 grammes) ou d’une collation contenant des<br />
glucides a été associée dans de nombreuses études réalisées chez l’enfant (Busch <strong>et</strong> al,<br />
2002), l’adulte jeune (Kanarek <strong>et</strong> al, 1990), (Benton <strong>et</strong> al, 1994), (Foster <strong>et</strong> al, 1998),<br />
(Sunram-Lea <strong>et</strong> al, 2001) ou le vieillard (Allen <strong>et</strong> al, 1996), (Kaplan <strong>et</strong> al, 2000) à une<br />
amélioration de certaines performances de la mémoire. La mémoire secondaire verbale (à<br />
long terme) est celle qui est la mieux améliorée par la consommation de glucose. La<br />
mémoire secondaire de reconnaissance faciale (M<strong>et</strong>zger, 2000) a aussi été décrite comme<br />
pouvant être influencée par ce facteur nutritionnel. L’eff<strong>et</strong> sur la mémoire spatiale semble<br />
plus inconstant (Busch <strong>et</strong> al, 2002), (Sunram-Lea <strong>et</strong> al, 2001). En revanche, les mémoires<br />
immédiates ou non verbales sont relativement réfractaires à l’influence de la charge<br />
glucosée. L’eff<strong>et</strong> semble porter plutôt sur la phase de recherche de l’information déjà<br />
mémorisée que sur la mémorisation elle-même puisque l’action profitable du glucose est la<br />
même, que la charge orale soit absorbée avant ou après l’apprentissage d’une liste de mots<br />
(Sunram-Lea <strong>et</strong> al, 2002a). Elle s’estompe ensuite avec le temps mais est encore détectable<br />
24 heures après.<br />
Dans plusieurs études portant sur le suj<strong>et</strong> sain, il existe un lien entre les variations<br />
glycémiques induites par la prise de glucose <strong>et</strong> l’amélioration du paramètre testant la<br />
mémoire secondaire verbale (Benton <strong>et</strong> al, 1994), (Foster <strong>et</strong> al, 1998), (Allen <strong>et</strong> al, 1996). Il a<br />
été montré aussi que des épreuves cognitives particulièrement ardues, mobilisant l’attention<br />
<strong>et</strong> l’émotion du suj<strong>et</strong>, entraînaient une discrète baisse de la glycémie sans que l’on sache si<br />
ce surcroît de consommation de glucose était localisé au niveau du cerveau, siège des<br />
activités cognitives, ou au niveau du cœur, cible de la réponse de stress par une<br />
accélération du rythme (Scholey <strong>et</strong> al, 2001). Ce type d’épreuve de mémoire serait celui qui<br />
serait le mieux amélioré par la prise de sucre (Scholey <strong>et</strong> al, 2001), (Sunram-Lea <strong>et</strong> al,<br />
2002b). Enfin, l’eff<strong>et</strong> du glucose sur les fonctions cognitives n’est pas relié à la durée du<br />
jeûne précédent ou à la valeur de la glycémie de départ.<br />
Les glucides consommés sous une autre forme, comme les corn flakes, paraissent<br />
doués des mêmes propriétés sur les fonctions cognitives (Kaplan <strong>et</strong> al, 2000). L’amélioration<br />
de la mémoire par le glucose peut être médiée par l’hyperinsulinisme induit comme l’ont<br />
suggéré des expériences de glucose-clamp hyperinsulinémique qui simulent l’eff<strong>et</strong> du<br />
glucose (Kern <strong>et</strong> al, 2001). Il est possible aussi que la charge calorique soit seule en cause<br />
car des expériences avec des solutions protéiques ou des administrations de substrats<br />
lipidiques peuvent aussi améliorer les performances de mémorisation de textes (Kaplan <strong>et</strong> al,<br />
2001).<br />
Au total, il semble bien exister un eff<strong>et</strong> favorable des glucides alimentaires sur les capacités<br />
de mémoire secondaire essentiellement verbale, quel que soit l’âge des populations testées.<br />
Les diverses sources de glucides sont équivalentes. Il n’est enfin pas certain que c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong><br />
sur un des vol<strong>et</strong>s de la mémoire soit spécifique de c<strong>et</strong>te famille de nutriment. Il pourrait être<br />
simplement relié à l’apport énergétique.<br />
On remarquera enfin que c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> sur la mémoire est mineur, partiel <strong>et</strong> transitoire, interdisant<br />
de ce fait toute allégation spécifique.<br />
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