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Glucides et santé - Anses

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Cependant, un grand nombre de suj<strong>et</strong>s consommant plus de 45 % de lipides avaient un IMC<br />

normal. Ceci indique une large variabilité physiologique dans la réponse pondérale à l’apport<br />

lipidique élevé.<br />

Arguments en faveur du rôle des lipides (Jequier, 2001)<br />

Nous allons détailler ici l’argumentaire de Jequier qui résume le mieux à nos yeux les<br />

conclusions que nous tirerons du présent rapport.<br />

- L’eff<strong>et</strong> thermique des glucides est plus élevé que celui des lipides (6 à 8 % contre 2 à 3 %<br />

du contenu énergétique du nutriment ingéré pour les glucides <strong>et</strong> les lipides respectivement).<br />

La conséquence en est que l’efficacité de l’utilisation énergétique est plus grande pour les<br />

lipides que pour les glucides, en particulier en cas d’excès de consommation de l’un ou de<br />

l’autre de ces 2 macronutriments. Après un repas de 600 kcal riche en lipides (48 % L, 40 %<br />

G, 12 % P), il a été montré que la thermogénèse était inférieure de 30% à celle observée<br />

avec un repas isoénergétique pauvre en lipides (20 % L, 68 % G, 12 % P) (Maffeis <strong>et</strong> al,<br />

2001) . Cependant c<strong>et</strong>te différence ne représentait que 2 % de la dépense énergétique totale<br />

des 24 heures. Les bilans énergétiques effectués sur 24 heures avec des alimentations<br />

isoénergétiques dont le contenu en glucides <strong>et</strong> lipides varie (15-85 % G, 15 % P <strong>et</strong> le reste<br />

sous forme de L) ne modifie pas le bilan énergétique (Leibel <strong>et</strong> al, 1992). On peut en<br />

conclure que les glucides <strong>et</strong> les lipides dans des études expérimentalement contrôlées <strong>et</strong> au<br />

sein d’un apport journalier isoénergétique couvrent de manière similaire les besoins<br />

énergétiques. Cependant, ces conditions expérimentales ne prennent pas en compte la sélection<br />

post-prandiale des substrats <strong>et</strong> l’eff<strong>et</strong> propre des nutriments sur la prise alimentaire. Il est acquis<br />

que les repas riches en lipides, de densité calorique élevée favorisent la surconsommation passive<br />

(Blundell <strong>et</strong> al, 1997). De plus, il n’est pas possible de consommer des quantités très excessives<br />

de glucides (sous forme solide) car le rassasiement <strong>et</strong> la satiété surviennent précocement.<br />

Après un repas, la réponse insulinique joue le principal rôle dans la sélection des substrats. Les<br />

glucides sont prioritairement oxydés <strong>et</strong> le bilan des glucides (oxydation – stockage) est bien<br />

contrôlé. Sur 24 heures, dans des conditions d’alimentation stable habituelles, le bilan des glucides<br />

est nul, autrement dit, la totalité des glucides ingérés pendant les 24 heures est oxydée. Ce n’est<br />

pas le cas pour les lipides. Cependant, les glucides, en stimulant la sécrétion insulinique, inhibent<br />

l’oxydation des lipides. En ceci, ils peuvent contribuer à l’obésité .<br />

- Il existe une hiérarchie des macronutriments dans leur capacité à induire la satiété. Les<br />

protéines sont les plus satiétogènes, suivies par les glucides puis par les lipides (Prentice,<br />

1998). Les repas riches en lipides favorisent la surconsommation passive car la densité<br />

énergétique élevée favorise la prise alimentaire. La surconsommation passive est aussi<br />

favorisée par le fait que les individus tendent à ingérer les mêmes quantités d’aliments quelle<br />

que soit leur composition. Comme pour une même quantité, la densité énergétique des<br />

repas très lipidiques est plus élevée, la consommation énergétique est plus élevée.<br />

- Il existe une relation positive entre le bilan lipidique <strong>et</strong> le bilan énergétique. Lors<br />

d’expérimentations à long terme, avec des alimentations riches en lipides, il n’y a pas de<br />

phénomène de compensation même après 14 jours de bilan énergétique positif.<br />

- Une différence très faible entre l’apport énergétique <strong>et</strong> les dépenses énergétiques suffit à<br />

induire l’obésité. Un excès de prise énergétique de seulement 1 % répété tous les jours<br />

induit théoriquement une prise de poids de 1 kg de tissu adipeux au bout d’un an. Ceci<br />

explique la difficulté de démontrer les mécanismes de la prise de poids. En revanche, on<br />

peut évaluer le bénéfice d’une réduction de l’apport lipidique. La métanalyse d’Astrup (Astrup<br />

<strong>et</strong> al, 2000) vient à l’appui de l’intérêt d’une alimentation hypolipidique pour la perte de poids.<br />

Les auteurs ont colligé 16 essais (durée : 2-12 mois) avec 19 groupes d’intervention, incluant<br />

1910 suj<strong>et</strong>s s’alimentant ad libitum. Avant intervention, le pourcentage moyen d’apport<br />

lipidique était similaire dans les groupes randomisés pour un apport lipidique bas (37,7 %) <strong>et</strong><br />

dans les groupes témoins (37,4 %). Dans le groupe d’intervention, la réduction lipidique était<br />

de 10,2 %. La perte de poids a été plus marquée dans le groupe intervention (1,9 à 4,5 kg)<br />

<strong>et</strong> l’apport énergétique réduit de 564 à 1712 KJ/j, soit en moyenne 1138 kJ/j. L’eff<strong>et</strong> obtenu<br />

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