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Glucides et santé - Anses

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2003). Cependant, à la différence des auteurs ci-dessus, Lewis <strong>et</strong> al (1992) n'ont pas<br />

rapporté de détérioration globale de la qualité de l’alimentation chez les forts consommateurs<br />

de glucides simples ajoutés. Les enquêtes citées ci-dessus m<strong>et</strong>tent fréquemment en relief<br />

des impacts négatifs sur le calcium, le zinc, les vitamines A, E, C, <strong>et</strong> plus occasionnellement<br />

sur les vitamines B6, B9 <strong>et</strong> B12. Il reste néanmoins difficile de conclure à un impact ciblé des<br />

glucides simples ajoutés car les données citées dépendent étroitement du type de<br />

micronutriments que les investigateurs ont choisi d'examiner. Il faut distinguer le cas du<br />

calcium puisqu'on observe que, quand des boissons sucrées sont consommées au détriment<br />

du lait, des conséquences néfastes apparaissent sur le statut en calcium (Guenther, 1986),<br />

(Harnack <strong>et</strong> al, 1999), (Skinner <strong>et</strong> al, 1999) <strong>et</strong>, chez des adolescentes, sur l’accrétion de c<strong>et</strong><br />

élément (Whiting <strong>et</strong> al, 2004).<br />

Concernant l’ensemble des glucides simples (ajoutés ou naturellement présents) de la<br />

ration, un certain nombre d'études conclut à une neutralité des glucides vis-à-vis de l'apport<br />

de nutriments lorsque les apports énergétiques sous forme de glucides simples sont<br />

modérés (Bolton-Smith, 1996), (Gibson, 2001), (West <strong>et</strong> al, 2001 ). Ces études ont pu<br />

néanmoins détecter des eff<strong>et</strong>s de dilution par les glucides simples, mais qui n'ont pas été<br />

jugés préoccupants car les apports de nutriments étudiés restaient au-dessus des apports<br />

recommandés (Vasilaras <strong>et</strong> al, 2004). L'étude de Bowman (2002) a en revanche trouvé que<br />

le groupe fort consommateur de glucides, qui mangeait plus de fruits <strong>et</strong> de grains <strong>et</strong> moins<br />

de sodium, avait une alimentation de meilleure densité nutritionnelle en vitamines <strong>et</strong><br />

minéraux, excepté le zinc <strong>et</strong> la vitamine B12.<br />

En conclusion, l'eff<strong>et</strong> de dilution des nutriments de la ration par les glucides simples est<br />

présent. Pour autant que la contribution énergétique des glucides simples ajoutés ne<br />

dépasse pas 10-12 % de l'apport total, c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> reste modéré <strong>et</strong> ne devrait pas conduire à<br />

une réduction préoccupante des apports de micronutriments de la ration si celle-ci est bien<br />

équilibrée par ailleurs. Les apports élevés, dépassant les 15 % (pouvant aller au-delà de 25<br />

%) sont plus critiques <strong>et</strong> peuvent entraîner une baisse de densité en micronutriments de la<br />

ration, suffisante pour comprom<strong>et</strong>tre la couverture des besoins en certains micronutriments.<br />

Le problème de la dilution de la ration en nutriments par les glucides a surtout été traité à propos<br />

des glucides simples : saccharose <strong>et</strong> fructose, essentiellement. Or, des amidons très purifiés sont<br />

introduits en quantités croissantes dans les aliments produits par l'industrie agroalimentaire.<br />

Introduits pour des raisons essentiellement technologiques, ces amidons se rajoutent aux glucides<br />

simples en ce qui concerne les eff<strong>et</strong>s de dilution qui ont été examinés ci-dessus.<br />

8.3.3. Eff<strong>et</strong> satiétogène de l’ingestion de glucides<br />

Beaucoup de laboratoires ont étudié l’influence de l’alimentation sur la satiété en utilisant une<br />

charge variable en composition <strong>et</strong> en volume suivi d’un repas test. La faim, la soif <strong>et</strong> la satiété sont<br />

mesurées après la charge, le repas test servant à déterminer la compensation énergétique.<br />

L’énergie de la charge est manipulée en augmentant les quantités de sucre ou d’amidon, le<br />

volume en ajoutant de l’eau (Almiron-Roig <strong>et</strong> al, 2003). Ces études montrent que les charges les<br />

moins denses en énergie sont les plus satiétogènes. Cependant les études concernant la<br />

compensation énergétique après consommation d’aliments solides ou liquides ont donné des<br />

résultats contradictoires. Tournier a montré que l’ingestion de 680 kcal sous forme liquide par<br />

rapport à une forme solide entraînait une prise alimentaire ultérieure plus importante (Tournier <strong>et</strong> al,<br />

1991). Cependant d’autres études ont montré que les liquides étaient plus satiétogènes que les<br />

solides notamment lorsqu’il s’agit de soupes (Kissileff <strong>et</strong> al, 1984). En fait, il apparaît que, à la fois<br />

le volume de la charge <strong>et</strong> le temps écoulé entre la charge initiale <strong>et</strong> le repas suivant sont très<br />

importants <strong>et</strong> peuvent expliquer des différences entre les études. Des volumes de liquides<br />

consommés au repas ou à peu de distance d’un repas seront beaucoup plus satiétogènes que des<br />

liquides consommés à distance des repas. Par ailleurs des relations ont été mises en évidence<br />

entre la prise de poids chez les enfants <strong>et</strong> la consommation de boissons sucrées (Ludwig <strong>et</strong> al,<br />

2001) <strong>et</strong> il semble que la compensation énergétique observée après la prise de boissons sucrées<br />

chez les enfants de 4-5 ans soit perdue plus tard (Bellisle <strong>et</strong> al, 2001).<br />

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