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Glucides et santé - Anses

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Polyphénols<br />

Une moindre hyperglycémie a été observée avec les polyphénols administrés peu de temps<br />

avant la consommation d’une source de glucose (anthocyanine, prodelphinidine, acide 4hydroxybenzoïque<br />

<strong>et</strong> surtout catéchine) (Peungvicha <strong>et</strong> al, 1998), (Matsui <strong>et</strong> al, 2002). A c<strong>et</strong><br />

égard, des extraits de thé fermenté se montrent moins hyperglycémiants chez des souris<br />

normales ou des animaux rendus diabétiques par la streptozotocine ou l’alloxane. Diverses<br />

autres données expérimentales montrent la possibilité pour les polyphénols de réduire la<br />

glycémie. Chez l’homme, les preuves d’eff<strong>et</strong>s des polyphénols sur la glycémie ou le risque de<br />

diabète restent peu nombreuses Dans un essai clinique, des patients diabétiques (type I) ont<br />

ingéré de fortes doses de diosmine (1800 mg/j) <strong>et</strong> d’hespéridine (200 mg/j) pendant 3 mois.<br />

Une telle supplémentation n’a pas eu d’eff<strong>et</strong>s sur la glycémie mais a significativement diminué<br />

le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c). Les données épidémiologiques sont rares. La<br />

consommation de café (riche en acide chlorogénique) a été associée à une diminution du<br />

risque de diabète de type II. La consommation de café décaféiné abaisse la glycémie de suj<strong>et</strong>s<br />

à jeun (Naisismith <strong>et</strong> al, 1970). Et une autre étude, chez des suj<strong>et</strong>s sains, a montré une<br />

augmentation du taux post-prandial de GIP (gastro intestinal peptide) <strong>et</strong> de GLP-1 (glucagon<br />

like peptide 1), suggérant que l’acide chlorogénique diminue la vitesse d’absorption intestinale<br />

du glucose. L’acide chlorogénique pourrait donc contrecarrer les eff<strong>et</strong>s hyperglycémiants de la<br />

caféine. Ces eff<strong>et</strong>s sont corroborés par ceux rapportés récemment à propos du thé,<br />

l’épigallocatéchine gallate, l’épicatéchine gallate, les tanins <strong>et</strong> les théaflavines étant les plus<br />

efficaces pour stimuler la sécrétion d’insuline (Anderson <strong>et</strong> al, 2002).<br />

Il existe donc des éléments en faveur d’une action « hypoglycémiante » d’un certain nombre<br />

de polyphénols, mais les travaux ont surtout porté sur les polyphénols présents dans des<br />

boissons tels que le thé ou le café (catéchines en particulier). L’impact des polyphénols<br />

présents dans les fruits, parallèlement à des quantités élevées de glucides simples, est<br />

encore très mal connu <strong>et</strong> mériterait d’être approfondi.<br />

Conclusion<br />

D’une manière générale, l’ingestion de glucides simples <strong>et</strong> celle de quantités élevées de<br />

sodium (en principe sous forme d’aliments distincts, car les aliments salés-sucrés sont<br />

l’exception dans notre contexte alimentaire) n’est probablement pas favorable car elle tend à<br />

maximiser l’absorption de glucose <strong>et</strong> de sodium. A l’opposé, le glucose <strong>et</strong> le potassium<br />

exercent des eff<strong>et</strong>s réciproques généralement favorables sur leur biodisponibilité dans<br />

l’organisme. L’action des polyphénols ne se limite certainement pas à la protection<br />

antioxydante (d’autant plus que certains d’entre eux sont faiblement actifs à c<strong>et</strong> égard, pour<br />

des raisons structurelles) <strong>et</strong> elle pourrait se manifester au niveau de l’absorption intestinale<br />

du glucose voire au niveau de certains aspects métaboliques, qui sont encore relativement<br />

mal compris. Il semble donc que nombre d’eff<strong>et</strong>s métaboliques défavorables attribués aux<br />

glucides simples puissent être limités, sinon prévenus, lorsque ces glucides sont ingérés au<br />

sein d’une matrice complexe comportant divers micronutriments protecteurs. C<strong>et</strong>te action<br />

protectrice dépend sans doute du rapport glucides/micronutriments protecteurs <strong>et</strong> risque<br />

d’être débordée lorsque ce ratio est excessif, ce qui est le cas d’aliments associant sucres<br />

purifiés <strong>et</strong> autres calories vides.<br />

8.3.2. <strong>Glucides</strong> ajoutés <strong>et</strong> diminution de la densité nutritionnelle de la ration<br />

La consommation d’aliments riches en glucides simples ajoutés aux aliments a été étudiée<br />

pour ses eff<strong>et</strong>s sur l’apport de micronutriments de la ration alimentaire globale. Plusieurs<br />

études montrent que lorsque les apports de glucides simples ajoutés représentent plus de 15<br />

à 20 % des apports énergétiques totaux, les apports de micronutriments diminuent : on parle<br />

de diminution de la densité nutritionnelle de la ration. Lorsque la part des glucides simples<br />

ajoutés approche le seuil des 25 % des apports énergétiques, les apports de certains<br />

micronutriments sont en dessous des apports recommandés (Emm<strong>et</strong>t <strong>et</strong> al, 1995), (Bolton-<br />

Smith <strong>et</strong> al, 1995), (Gibson, 1997), (Forshee <strong>et</strong> al, 2001), (Bowman <strong>et</strong> al, 2002), (Alexy <strong>et</strong> al,<br />

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