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Eval droit ccial Maroc.pdf - Index of

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L’insuffisance des greffes est souvent dénoncée :<br />

- absence d’homogénéité dans les procédures<br />

- encombrement des greffes paralysant les procédures d’immatriculation et de modifications,<br />

- procédures très insuffisamment informatisées ;<br />

- mise à jour souvent défectueuse des informations recueillies auprès des mandataires sociaux<br />

Le législateur n’a malheureusement pas tout prévu et les magistrats des tribunaux de commerce, qui<br />

gardent une vision très civiliste du <strong>droit</strong> commercial, n’interviennent pas pour combler les manques<br />

législatifs. Ils s’en tiennent à la lettre de la loi, sans s’attacher à son esprit. Ils appliquent la loi, mais<br />

ne l’interprètent pas de façon souple et pragmatique, de sorte qu’elle soit applicable à des situations<br />

non prévues par le législateur.<br />

Si une disposition n’a pas été expressément prévue par le texte, ils en rejettent purement et<br />

simplement le principe.<br />

Le problème s’est posé de nombreuses fois et dans de nombreux domaines. A titre d’exemple, les<br />

augmentations de capital dans la SARL posent problème. La loi ne précise pas les modes<br />

d’augmentation du capital. L’article 75 al 1 de la loi du 13 février 1997 pose un principe : Les<br />

modifications du capital social doivent être décidées par les associés représentant au moins les trois<br />

quarts du capital social. »<br />

L’alinéa 3 apporte une dérogation à ce principe : « ….La décision d’augmenter le capital par<br />

incorporation de bénéfices ou de réserves est prise par les associés représentant au moins la moitié<br />

des parts sociales. ». 2<br />

Les magistrats font, de manière générale, une application réductrice et erronée de cet alinéa et<br />

décident que les augmentations de capital par incorporation des comptes courants d’associés ne sont<br />

pas autorisées dans la SARL puisque la loi n’en fait pas mention. Ils rejettent donc toute<br />

augmentation de capital par incorporation de comptes courants ce qui crée des problèmes graves<br />

dans le fonctionnement des sociétés.<br />

En conclusion, la promulgation des lois nouvelles sur les sociétés commerciales a contribué de façon<br />

sensible à amener la législation commerciale marocaine au niveau des standards internationaux. Il<br />

n’en demeure pas moins que ces textes sont perfectibles. Leurs quelques insuffisances et lacunes<br />

apparaissent peu à peu à la lumière de l'expérience et de la pratique.<br />

Toutefois, si l’environnement judiciaire et spécialement les magistrats remplissaient correctement<br />

leur rôle de créateurs du <strong>droit</strong> par la jurisprudence, ces lois commerciales pourraient être maintenues<br />

en l’état, même si un léger toilettage afin de simplifier les formalités de constitution des sociétés et<br />

spécialement de la société anonyme serait appréciable.<br />

2 Précisément, l’article 447 de la loi 17/95 abroge les dispositions suivantes :<br />

le dahir du 11 Août 1922 relatif aux sociétés de capitaux en ce qu’elles concernent les sociétés anonymes, à l’exception<br />

des sociétés anonymes à capital variable ;<br />

le dahir du 20 juin 1955 relatif aux parts de fondateurs émises par les sociétés en ce qu’elles concernent les sociétés<br />

anonymes ;<br />

le dahir du 10 août 1955 établissant un <strong>droit</strong> préférentiel de souscription aux augmentations de capital au pr<strong>of</strong>it<br />

d’actionnaires en ce qu’elles concernent les sociétés anonymes.<br />

FMI, Inc. <strong>Eval</strong>uation de la législation commerciale du royaume du <strong>Maroc</strong> 12

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