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Eval droit ccial Maroc.pdf - Index of

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I.6. Entraves aux pouvoirs du tribunal arbitral<br />

L’entrave la plus importante à la liberté contractuelle et aux pouvoirs des arbitres est représentée,<br />

sans doute, par l’obligation qui est faite au tribunal arbitral, en vertu du code de procédure civile<br />

marocain, de se référer aux règles de forme et de fond applicables par le tribunal de première<br />

instance.<br />

Le caractère conventionnel de l’arbitrage est ainsi fondamentalement remis en cause. Cette<br />

solution impose à l’arbitre de se conduire comme aurait pu le faire un magistrat saisi de la même<br />

affaire alors même que l’intention des parties est précisément de se libérer des contraintes qui<br />

s’imposent à celui-ci.<br />

Enfin, la législation marocaine n’autorise pas expressément les parties ou les arbitres à choisir le<br />

lieu de l’arbitrage et la langue dans laquelle il sera rendu. Il permet de cette façon aux tribunaux<br />

étatiques d’intervenir dans les procédures d’arbitrage alors que celles-ci devraient être totalement<br />

autonomes.<br />

En sens inverse, cette situation constitue un obstacle à la libre collaboration des instances<br />

judiciaires et arbitrales et prive l’arbitrage du soutien qu’il est en <strong>droit</strong> d’attendre de la justice de<br />

l’Etat pour aplanir des difficultés inhérentes à son caractère conventionnel : désignation d’un<br />

arbitre, déroulement des formalités, instructions…<br />

Conclusion<br />

Le régime juridique actuel de l’arbitrage semble ainsi, peu ouvert à l’évolution des principes et des<br />

techniques consacrés en la matière tant par les conventions internationales que par les <strong>droit</strong>s des<br />

Etats partenaires avec lesquels le <strong>Maroc</strong> a conclu des accords reconnaissant les sentences<br />

arbitrales.<br />

L’absence de réforme législative n’a guère porté les tribunaux, jusqu’à aujourd’hui, à réduire la<br />

rigidité de ce <strong>droit</strong>, à la différence de la jurisprudence française, par exemple, qui n’a pas attendu<br />

les réformes de 1980 et 1981 pour donner application aux principes de base de l’arbitrage<br />

moderne.<br />

Le décalage qui se creuse ainsi entre le régime légal de l’arbitrage et les principes communs à la<br />

plupart des législations étrangères et aux règlements des organismes permanents d’arbitrage se<br />

vérifie notamment à travers les règles de base suivantes relatives à :<br />

‣ L’autonomie de la clause compromissoire,<br />

‣ La règle dite de la compétence de la compétence,<br />

‣ La coopération des instances arbitrales et judiciaires et,<br />

‣ La non soumission de la sentence arbitrale au contrôle judiciaire.<br />

a) Autonomie de la clause compromissoire par rapport au contrat principal<br />

FMI, Inc. <strong>Eval</strong>uation de la législation commerciale du royaume du <strong>Maroc</strong> 64

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