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Eval droit ccial Maroc.pdf - Index of

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I.2. <strong>Eval</strong>uation<br />

La loi sur la concurrence est trop récente pour en faire une évaluation a partir de la jurisprudence<br />

qu’elle aurait suscitée.<br />

En revanche, les pr<strong>of</strong>essionnels du <strong>droit</strong> interrogés dans le cadre de l’enquête que FMI a menée<br />

auprès d’eux formulent certaines critiques majeures relatives au texte même de la loi qui leur semble<br />

incomplète.<br />

I.3. La question déterminante de la réglementation des prix<br />

La loi n° 6-99 a introduit le principe de la liberté de fixation des prix par les commerçants et<br />

prestataires de services (Titre II). En contrepartie d’un tel principe, la loi établit des dispositions<br />

impératives quant au développement d’une concurrence réelle et loyale, tant en ce qui concerne les<br />

relations entre pr<strong>of</strong>essionnels que celles pouvant exister entre pr<strong>of</strong>essionnels et consommateurs<br />

pr<strong>of</strong>anes.<br />

La réglementation des prix est apparue comme un des points centraux de ce type de législation, car la<br />

libéralisation des prix apparaît comme le corollaire inévitable d’une politique de libre concurrence.<br />

Un triple constat s’est imposé :<br />

‣ Le constat principal est celui du maintien d’un contrôle relatif des prix (articles 3, 4 et 5 de la<br />

loi). Le système permet aux autorités soit d’encadrer strictement et de façon impérative le<br />

prix de certains produits en imposant un prix maximum ou encore en fixant des prix de vente.<br />

Les exceptions risquent d’être trop générales. Ainsi, le principe institué par la Loi est celui<br />

d’une liberté des prix sous contrôle ; et la faculté d’intervention des pouvoirs publics sur le<br />

marché reste très importante. Par exemple, l’administration est en mesure de réguler les<br />

réglementations des prix des produits pharmaceutiques, des tabacs, des transports, des<br />

télécommunications, de certains services bancaires, de certains baux commerciaux.<br />

‣ Le texte nous semble vague puisqu’il ne précise pas par exemple ni que le monopole (article<br />

3) doit être d’origine légale ou réglementaire, ni la nature et l’importance des difficultés<br />

durables d’approvisionnement susceptibles de justifier l’action de l’administration. De tels<br />

critères ne sont pas mentionnés ni précisés. C’est une intervention très large, d’emblée<br />

justifiée. En fait, ces imprécisions terminologiques militent en faveur d’une extension<br />

éventuelle de l’intervention du gouvernement en matière de fixation des prix.<br />

‣ Quant à l’article 4, il confère aux pouvoirs publics la possibilité d’intervenir dans la fixation<br />

des prix pour des raisons conjoncturelles lorsqu’il apparaît que des circonstances extérieures<br />

exceptionnelles existent, alors même que la libre détermination des prix par le jeu de la<br />

concurrence ne serait pas altérée.<br />

Nous concluons ainsi qu’en dépit de la proclamation « solennelle » de la liberté des prix,<br />

force est de constater aujourd’hui que de nombreux secteurs d’activités restent soumis à des<br />

réglementations tarifaires très contraignantes. Cette énumération suffit à démontrer que cette<br />

liberté des prix n’est pas aussi forte que cela ne paraît. La liberté des prix demeure une liberté<br />

encadrée.<br />

FMI, Inc. <strong>Eval</strong>uation de la législation commerciale du royaume du <strong>Maroc</strong> 36

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