Eval droit ccial Maroc.pdf - Index of
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La jurisprudence marocaine insiste sur la notion d’intérêt public en matière d’expropriation. Rares<br />
ont été les recours en excès de pouvoir contre les décisions d’expropriation proprement dites et les<br />
demandeurs ont été quasi-systématiquement déboutés.<br />
En revanche, le contentieux en matière d’évaluation et de fixation des indemnités est très riche et les<br />
tribunaux ont tendance à défendre les <strong>droit</strong>s du propriétaire et à réévaluer à la hausse, quelquefois de<br />
façon très préjudiciable pour l’expropriant, les indemnités d’expropriation.<br />
VI.6 La phase judiciaire de l’expropriation<br />
Elle comprend trois éléments : la prise de possession, le transfert de propriété et la fixation de<br />
l’indemnité.<br />
VI.6.1 La prise de possession<br />
L’échec de la tentative d’accord amiable ne doit pas paralyser la réalisation de l’opération projetée.<br />
L’administration peut toujours prendre possession de l’immeuble avec l’accord du propriétaire, à la<br />
seule condition de verser une indemnité provisionnelle. Mais la prise de possession est également<br />
possible lorsque le propriétaire s’y refuse.<br />
VI.6.2 Le transfert de propriété<br />
Il s ‘agit d’une étape essentielle de l’expropriation. Son importance a semblé telle, que le législateur<br />
a confié au juge le soin de le prononcer. On peut cependant estimer que le rôle du juge est en réalité<br />
assez limité à ce niveau, puisqu’il ne peut refuser de transférer le <strong>droit</strong> de propriété que s’il décèle<br />
dans la procédure une irrégularité formelle. La compétence judiciaire ne peut être considérée<br />
comme protectrice de la propriété privée, qu‘en raison du fait qu’il appartient au juge, de fixer<br />
l’indemnité.<br />
VI.6.3 La fixation de l’indemnité<br />
Elle est réalisée par le jugement qui prononce le transfert de propriété ; son importance est grande à<br />
un double titre : c’est en effet de son montant que dépend en définitive la véritable garantie du <strong>droit</strong><br />
de propriété. Ce montant a également des incidences directes sur les finances publiques.<br />
L’autorité judiciaire est chargée de l’évaluation de l’indemnité depuis 1914, mais sa liberté est loin<br />
d’être totale ; les textes posent en effet un certain nombre de règles qu‘elle doit respecter dans son<br />
évaluation. Le juge peut se faire aider dans sa tâche par des experts. En pratique, il y a recours<br />
chaque fois qu’une difficulté d’évaluation se présente. L’avis des experts présente un intérêt capital,<br />
dans la mesure où le tribunal sera tenté de le suivre.<br />
L’indemnité est fixée globalement, les titulaires de <strong>droit</strong>s divers pouvant les faire valoir sur le<br />
montant de l’indemnité. Les tribunaux, spécialement ces dernières années, ont souvent été conduits<br />
à entériner les avis des experts et à prononcer des indemnités sans rapports avec la valeur réelle des<br />
biens, imposant ainsi à la collectivité publique de lourdes charges d’indemnisation.<br />
FMI, Inc. <strong>Eval</strong>uation de la législation commerciale du royaume du <strong>Maroc</strong> 75