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V. <strong>LE</strong>S ACTIONS MENÉES PAR <strong>LE</strong>S PARTENAIRES<br />
SOCIAUX : un éveil récent à la question<br />
des stéréotypes de sexe<br />
Ce n’est que récemment que les partenaires sociaux, sans<br />
doute suite au constat d’une relative impuissance des<br />
politiques de réduction des inégalités, se sont penchés sur<br />
la question des systèmes de représentations et sur le rôle<br />
des stéréotypes de sexe qui légitiment les inégalités et les<br />
rendent invisibles en les naturalisant.<br />
Il ne peut être question ici de rendre compte de toutes les<br />
rencontres, colloques, guides et outils divers organisés,<br />
publiés ou promus par les partenaires sociaux. Seuls<br />
quelques exemples seront cités.<br />
a. Le baromètre de perception de l’égalité<br />
des chances et un manuel de résistance<br />
aux stéréotypes sexistes dans l’entreprise (MEDEF)<br />
Deux outils ont été mis en place récemment par le MEDEF.<br />
Un baromètre de perception de l’égalité des chances<br />
Le MEDEF a mis en place, en 2012, un baromètre de<br />
perception de l’égalité des chances en entreprise, destiné<br />
à recueillir les impressions des salarié-e-s. Au-delà des<br />
actions que les entreprises impulsent, c’est la perception<br />
par les intéressés 186 du climat ambiant qui est ici mesurée.<br />
Cinq grands sujets sont questionnés : l’équilibre entre vie<br />
privée et vie professionnelle, la santé et la sécurité au travail,<br />
la diversité et l’égalité des chances, l’exemplarité des<br />
managers et le développement durable.<br />
Les résultats à deux questions de ce baromètre font ici<br />
l’objet de notre attention : l’une porte sur le fait d’éprouver<br />
des craintes de discrimination professionnelle à laquelle<br />
les femmes répondent positivement à 61 % contre 45%<br />
pour les hommes ; l’autre question est relative au climat<br />
en entreprise, vu sous l’angle des thèmes qui font le plus<br />
fréquemment l’objet de blagues ou de moqueries (même<br />
sans mauvaise intention), en faisant un lien avec un critère<br />
de discrimination, à laquelle les salarié-e-s répondent<br />
majoritairement que ce sont l’apparence physique et les<br />
stéréotypes de genre. Pour les personnes interrogées,<br />
c’est le genre qui demeure l’un des sujets sur lequel les<br />
entreprises doivent lutter prioritairement.<br />
Manuel de résistance aux stéréotypes sexistes<br />
en entreprise<br />
Suite à ce baromètre, le MEDEF a réalisé, en 2013, un<br />
manuel de résistance aux stéréotypes sexistes, à<br />
destination des chefs d’entreprise, des dirigeants et des<br />
managers. Au vu de ce manuel, aujourd’hui encore, 44 %<br />
des managers masculins et 51 % des managers féminins<br />
estiment qu’à chaque genre s’attachent des compétences<br />
professionnelles différentes. Cette vision stéréotypée des<br />
compétences sexuées s’appuie sur une représentation du<br />
couple «manager/assistante », qui assigne aux hommes<br />
les positions de leadership et aux femmes les fonctions<br />
support, alors que les compétences n’ont pas de sexe.<br />
Une attention au langage et aux expressions sexistes est<br />
aussi mise en avant. Trois actions sont préconisées :<br />
◗ l’impulsion et l’engagement du chef d’entreprise et, dans<br />
les entreprises d’une certaine taille, l’engagement des<br />
organes de direction relayés par les ressources humaines;<br />
◗ un plan d’action adéquat inscrit dans la durée, avec des<br />
objectifs quantifiables ;<br />
◗ une mesure régulière des progrès.<br />
b. Un guide de « Prévention des violences sexistes<br />
et sexuelles au travail » et des enquêtes flash (CFDT)<br />
Un guide de « Prévention des violences sexistes et<br />
sexuelles au travail »<br />
La CFDT a construit, en 2014, un guide sur la «Prévention<br />
des violences sexistes et sexuelles au travail ». Ce guide<br />
propose une liste étendue des violences qui couvre ainsi<br />
les humiliations, les injures et propos à caractère sexiste et<br />
sexuel, la pornographie, l’exhibition sexuelle, le harcèlement<br />
sexuel, l’agression sexuelle et le viol.<br />
Pour la CFDT, il convient que l’entreprise diffuse un<br />
message clair :<br />
◗ aucune tolérance face au sexisme dans l’entreprise ;<br />
◗ de sévères sanctions pour les auteurs de harcèlement<br />
sexuel ;<br />
◗ un interlocuteur et des dispositifs mis en place pour les<br />
victimes.<br />
186 - 1000 individus issus d’un échantillon représentatif de la population française salarié du privé et âgée de 16 ans et plus, interviews en ligne du 5 au 19 mai 2014<br />
TROISIÈME PARTIE<br />
<strong>LE</strong>S INSTRUMENTS DE RÉGULATION MIS EN ŒUVRE<br />
AU SEIN DES ENTREPRISES :<br />
Insensibilité au Sexisme<br />
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