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B - Mesurer le sexisme dans les enquêtes<br />
« climat social » des entreprises<br />
et dans les outils élaborés par<br />
les partenaires sociaux (baromètre<br />
de perception, enquêtes)<br />
De plus en plus de grandes entreprises réalisent<br />
annuellement des enquêtes internes sur le climat social de<br />
l’entreprise. Les partenaires sociaux réalisent également<br />
des enquêtes de perception auprès des entreprises ou de<br />
leurs adhérents.<br />
Si ces enquêtes comportent un volet sur les relations de<br />
travail, aucune ne semble comporter de question sur la<br />
qualité des relations entre les femmes et les hommes et le<br />
rôle des stéréotypes de sexe, ni sur le climat de l’entreprise,<br />
en termes de sexisme.<br />
De même, l’ANI de 2013 sur la qualité de vie au travail et<br />
l’égalité professionnelle, s’il invite les entreprises à réaliser<br />
un diagnostic sur la base notamment des indicateurs de<br />
qualité de vie au travail définis à l’article 15 de cet accord<br />
en tenant compte de trois grands types d’indicateurs<br />
(indicateurs de perception des salariés, indicateurs de<br />
fonctionnement, indicateurs de santé), n’aborde pas la<br />
question des relations entre les femmes et les hommes au<br />
travail et il convient donc d’ajouter ce thème.<br />
RECOMMANDATION 7<br />
Inciter les entreprises à intégrer, dans les «enquêtes<br />
climat», des questions sur l’évaluation des risques<br />
liés au sexisme, notamment par le biais de sondages<br />
anonymes visant à connaître la fréquence des<br />
manifestations de sexisme dans l’entreprise<br />
... Inviter les partenaires sociaux à introduire, dans<br />
les indicateurs de perception des salarié-e-s<br />
permettant la réalisation de leur diagnostic «qualité<br />
de vie au travail», la prise en compte des questions<br />
relatives aux relations entre les femmes et les<br />
hommes au regard du sexisme au travail<br />
Pour ce faire, un groupe de travail du CSEP peut élaborer<br />
et consolider un questionnaire, dans la lignée du<br />
questionnaire déjà réalisé en 2012, qui aurait vocation à<br />
être utilisé dans les différentes enquêtes de perception<br />
menées par les pouvoirs publics, les entreprises et les<br />
partenaires sociaux.<br />
RECOMMANDATION 9<br />
Mettre en place un groupe de travail du CSEP afin<br />
de proposer un modèle de questionnaire à<br />
introduire dans les enquêtes de perception<br />
C - Recueillir et évaluer les demandes de<br />
renseignements et les signalements<br />
ou plaintes portant sur le sexisme au<br />
travail auprès de l’administration<br />
Le faible niveau de contentieux et la difficulté d’accès aux<br />
plaintes sur les situations de sexisme au travail nécessitent<br />
un renforcement des outils mis à disposition de l’adminis -<br />
tration pour s’assurer, par le biais des systèmes SITERE<br />
(Système d’Information Travail en Réseau) de recueil de<br />
l’activité de l’Inspection du travail et l’Observatoire des<br />
demandes de renseignements (ODR), d’une remontée<br />
efficace des informations relatives aux situations de sexisme<br />
dont l’Inspection du travail peut être saisie.<br />
RECOMMANDATION 8<br />
Inciter les partenaires sociaux à intégrer, dans leurs<br />
enquêtes de perception auprès de leurs adhérents,<br />
des questions relatives aux relations entre les<br />
femmes et les hommes et à la fréquence du<br />
sexisme au travail ...<br />
RECOMMANDATION 10<br />
Recommander au Ministère du Travail de prévoir le<br />
recueil et l’évaluation de données relatives aux<br />
agissements de sexisme au travail par l’Inspection<br />
du travail (SITERE, ODR)<br />
III – COMMUNIQUER<br />
Le sexisme au travail ne relève pas de la seule responsabilité<br />
des entreprises. Ces dernières sont enchâssées dans des<br />
réseaux de socialisation multiples qui contribuent à la<br />
propagation des stéréotypes de sexe, que ce soit l’école ou<br />
les médias par exemple. Il relève donc des pouvoirs publics<br />
d’accompagner ce mouvement de dévoilement du sexisme.<br />
Dans cette optique, ils pourraient mener une politique de<br />
communication déterminée sur la question du sexisme au<br />
travail et plus largement du sexisme dans les lieux publics<br />
qui viserait l’ensemble des citoyens, lors d’une campagne<br />
nationale dans les médias.<br />
QUATRIIÈME PARTIE<br />
L’IMPENSÉ, L’INNOMMÉ, <strong>LE</strong> DENIÉ<br />
Reconnaître et conférer une existence légale au sexisme<br />
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