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c’est les infirmiers qui me fatiguent ». Je dirais<br />

que charité bien ordonnée commence par<br />

soi-même, et j’aimerais bien que les services<br />

de psychiatrie fassent tous des efforts<br />

pour qu’effectivement, les innovations tant<br />

recherchées et portées par les pairs aidants<br />

puissent tout de même se faire jour, même si<br />

ce n’est pas les habitudes de soins.<br />

Felix Davies : Bonjour, je représente<br />

l’association Turning Point, basée au<br />

Royaume-Uni. Nous sommes une ONG<br />

qui propose des services et je voulais juste<br />

soutenir le point soulevé sur l’implication<br />

des services, des aidants et des familles<br />

dans la recherche. J’aimerais juste dire que<br />

le moment où nous impliquons les usagers<br />

des services est important, on a tendance à<br />

impliquer les gens assez tard lors de la mise<br />

en œuvre ou l’évaluation. Je pense qu’il serait<br />

intéressant d’impliquer les personnes au<br />

moment où on conçoit les choses. Quand<br />

je parle de concevoir des services, donc<br />

l’organisation où je travaille, nous sommes<br />

mandatés pour impliquer la communauté<br />

locale, pour former les gens, les familles<br />

pour concevoir ou reconcevoir les services à<br />

partir de zéro et ensuite pour suivre la mise<br />

en œuvre de ces services de la conception<br />

jusqu’à l’évaluation. Je voulais seulement<br />

soulever ce point comme recommandation.<br />

Merci.<br />

Françoise Askevis Leherpeux : Je<br />

voudrais faire du politiquement incorrect<br />

moi aussi, parce que tout à l’heure, le<br />

dernier intervenant de l’atelier 1 a bien<br />

noté qu’il ne fallait pas cloisonner et là,<br />

j’ai l’impression d’être un peu cloisonnée<br />

de mon côté. J’ai l’impression que<br />

vous stigmatisez les psychiatres et les<br />

chercheurs, en disant « la recherche, ça<br />

ne sert à rien », ce n’est pas vrai. Les<br />

recherches, il y en a forcément qui ne<br />

servent à rien, c’est le fondement même.<br />

il y a zéro recherche participative et il y en a<br />

une sur l’inégalité des systèmes de soins,<br />

regardez les programmes.<br />

Françoise Askevis Leherpeux :<br />

Est-ce que je peux terminer ? Je fais partie<br />

du CPP de l’inter-région Nord-Ouest IV et<br />

on voit un peu, je vais un peu vous faire<br />

perdre vos illusions, mais les programmes<br />

de recherche qu’on voit passer sur<br />

l’autonomisation des patients, il ne faut<br />

pas se leurrer, la plupart du temps, c’est<br />

pour des raisons purement économiques.<br />

Et là, c’est évalué, ça veut dire aussi que<br />

quelque fois, ce qui est présenté comme<br />

des programmes en faveur des patients,<br />

ce sont des programmes pour faire des<br />

économies. Peut-être que ça sert pour les<br />

deux et si c’est le cas, tant mieux !<br />

Chantal Roussy : Il faut qu’on passe à<br />

l’atelier 4.<br />

Intervention du public : Je voulais<br />

juste remercier ces dames qui disaient qu’on<br />

doit tous aller dans le même sens, nous<br />

en tant que soignants et vous usagers. Je<br />

regrette ici que nous n’ayons pas parlé de<br />

notre système de soin en France qui impose<br />

une sectorisation, avec la notion de moyens<br />

différents. Il n’y a aucune recherche faite<br />

sur les moyens engagés par rapport aux<br />

hôpitaux et sur les temps des hospitalisations<br />

avec les moyens engagés.<br />

Intervention du public : Effectivement.<br />

Je suis psychiatre et aussi usager, tout le<br />

monde le sait, j’ai fait mon coming out ! Je<br />

travaille sur les deux tiers du Val d’Oise<br />

avec 2,5 équivalent temps plein. On travaille<br />

comme des bêtes auprès des patients, avec<br />

les patients, pour les patients. On fait du<br />

boulot et 2,5 équivalent temps plein, je dirais<br />

presque que ça nous suffit pour faire du bon<br />

boulot.<br />

Jasna Russo : Si c’est possible, je<br />

voudrais faire deux remarques générales<br />

concernant les recommandations. Je pense<br />

qu’au regard de la Convention relative aux<br />

droits des personnes handicapées, certaines<br />

de ces recommandations n’ont pas lieu<br />

d’être. Il y a une loi opposable à tous, y<br />

compris l’Union européenne. Cela réduit<br />

la portée de cette Convention de faire des<br />

recommandations qui sont déjà inscrites dans<br />

la loi. Il faut être concret, repérer les obstacles<br />

à l’application et faire des recommandations<br />

concrètes, précises, pour pouvoir les<br />

appliquer. Il ne faut pas répéter des choses.<br />

Je trouve toutes les thématiques autour des<br />

soins sans consentement importantes mais il<br />

y a des répétitions. Je pense qu’il faut des<br />

recommandations concrètes car plus cellesci<br />

sont précises, moins elles seront sujettes<br />

à interprétation. Car si vous recommandez -<br />

comme l’a fait l’atelier 1 - de « sortir les usagers<br />

de la place de victime », tout le monde peut<br />

interpréter cette recommandation à sa façon.<br />

Qui va les sortir de cette place ? Quelle est<br />

cette place de « victime » ? Donc je pense<br />

que les recommandations doivent être plus<br />

précises et concrètes. En ce qui concerne<br />

la recherche, je voudrais vous rappeler les<br />

millions qui sont consacrés à la recherche<br />

génétique en psychiatrie et qui n’ont abouti<br />

à aucun résultat. Ont-ils découvert des<br />

choses ? Non. Devraient-ils continuer avec ce<br />

type de recherche et disposer de ces millions<br />

d’euros ? Les thèmes de recherche que je<br />

voudrais voir abordés ne sont pas investigués.<br />

Il n’y a pas de preuves concernant ce qui<br />

marche vraiment, etc.<br />

Chantal Roussy : Merci beaucoup.<br />

Je crois que c’est la fin, on vous remercie<br />

tous pour votre travail, à nous maintenant<br />

d’employer ce qu’on a entendu pour faire<br />

avancer le débat. Pauline, tu veux dire<br />

quelque chose ? On va donc répondre aux<br />

questions sur l’atelier 4.<br />

comprendre que c’est dans notre intérêt<br />

mutuel, que c’est dans les deux sens. Je<br />

pense que la France est un pays qui est<br />

encore extrêmement hiérarchisé et qu’il y a<br />

un système « top down » et non pas « bottom<br />

up ». J’espère que ce congrès, après<br />

avoir vécu plus de trente ans en France,<br />

pourra changer certaines choses, élargir la<br />

représentativité des usagers en France.<br />

Intervention du public : Je pense que<br />

tout le monde a compris que la liberté, ça se<br />

prend, ça ne se donne pas. Prenons chacun<br />

notre liberté, nos responsabilités et agissons<br />

sur le terrain, chacun dans nos territoires pour<br />

remonter la rivière.<br />

Jean Luc Roelandt : Merci, il va falloir<br />

qu’on se dise au revoir. J’appelle Matthijs<br />

Muijen de l’OMS Europe, Jürgen Scheftlein<br />

de la Commission Européenne et Philippe<br />

Leborgne du Ministère de la Santé. Je passe<br />

la parole à Philippe Leborgne.<br />

Vincent Girard : Je suis désolé, mais<br />

sur le budget du PHRC qui fait cent millions,<br />

Chantal Roussy : Merci, c’est un<br />

message optimiste. Ça change un peu !<br />

Pauline : Merci. Au niveau de l’information<br />

et des ressources, nous devons tous<br />

220 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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