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CCOMS FR BD

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10h30<br />

▼<br />

12h00 :<br />

Groupe 2<br />

Classifier sans stigmatiser<br />

Élaboration d’une méthodologie permettant d’intégrer les usagers<br />

et aidants dans le processus de relecture des lignes directrices<br />

Animateur : Jean-Luc ROELANDT, CCOMS Lille (France)<br />

Rapporteur : Anne-Claire STONA, CCOMS Lille (France)<br />

Usagers experts : Agnès BOUSSER, Argos 2001(France) ;<br />

Jean-Pierre JULIEN, Hôpitaux de Saint Maurice (France)<br />

Jean-Luc Roelandt : Merci de votre<br />

coopération. Vous imaginez que nous devons<br />

établir une méthodologie, comme l’a dit<br />

Anne-Claire Stona. C’est très important pour<br />

le CCOMS. Nous voulons réfléchir à l’idée<br />

d’inclure les usagers : à savoir si ce sont<br />

tous les usagers, si on doit lancer un réseau<br />

international, ou ouvrir aux pairs aidants ? Estce<br />

que nous allons ouvrir tous les documents<br />

de l’OMS à tous les usagers ?<br />

Nous avons discuté certaines de<br />

ces questions, nous devons établir une<br />

méthodologie qui convient à l’OMS. Avec 194<br />

Etats-membres, les perspectives pourraient<br />

changer d’un pays à un autre. En Arabie<br />

Saoudite, en Chine, au Québec ou en<br />

Panama, je crois que les problématiques sont<br />

peut-être les mêmes, mais au niveau culturel,<br />

on s’en occuperait d’une façon différente.<br />

Concernant cette méthodologie et les<br />

recommandations, nous allons vous montrer<br />

sur l’écran la version de 2008 de la CIM 10,<br />

avec toutes les catégories. C’est pour vous<br />

montrer à quoi ressemblait la classification,<br />

au cas où vous ne le saviez pas. On voit la<br />

définition de chaque catégorie de diagnostic<br />

et notre travail consiste à revoir et développer<br />

la nouvelle version de ces descriptions et de<br />

voir comment impliquer les usagers dans<br />

cette révision. Une des idées potentielles est<br />

que vous preniez part dans la révision de la<br />

nouvelle version de la CIM. C’est-à-dire la<br />

révision de la terminologie et du vocabulaire<br />

qui sont utilisés, avec la possibilité de<br />

proposer des changements.<br />

On voulait travailler là-dessus ce matin,<br />

seriez-vous prêts à prendre part à cette<br />

révision? Pensez-vous être dans la possibilité<br />

de pouvoir lire les documents ? Cela vous<br />

paraît-il une idée pertinente ? Auriez- vous une<br />

meilleure idée ? Pourriez-vous commenter les<br />

termes dans le document ? Cette séance<br />

devrait être interactive dans le but de partager<br />

et de prendre des notes sur ces questions.<br />

Dominique Laurent : Je suis présidente<br />

d’une association à Perpignan. Nous avons<br />

une bonne participation locale et je pense<br />

que ce n’est pas une mauvaise idée de<br />

nous impliquer, c’est comme ça que les<br />

petites rivières font de plus grands fleuves et<br />

océans. Nous travaillons à notre niveau avec<br />

la participation d’une centaine de membres<br />

et nous réfléchissons aux sujets qui nous<br />

tiennent à cœur. Nous pouvons effectuer<br />

des commentaires sans avoir à se déplacer<br />

grâce à internet. Ça pourrait être une façon<br />

intéressante de faire les choses. Je pense que<br />

la parole des usagers est vraiment importante.<br />

Lorsque je travaillais sur les réflexions<br />

globales, c’est moi qui partageais les idées<br />

afin de transmettre nos besoins. Je pense<br />

que nous devrions avoir une représentation<br />

et un porte-parole pour travailler d’une façon<br />

« bottom-up » pour créer des idées.<br />

Agnès Bousser : Je fais partie du groupe<br />

qui a travaillé avec Jean-Luc et Massimo et<br />

Jean-Pierre qui est un médiateur de santé<br />

pair, et je suis usager des services. Je fais<br />

également partie de l’association Argos,<br />

qui est une association de bipolaires. Je<br />

travaille aussi avec la maison des usagers<br />

de Sainte- Anne à Paris. Dans ce cadre,<br />

nous rencontrons des personnes souffrant<br />

d’autres troubles comme la schizophrénie ou<br />

l’alcoolisme. Nous avons fait un échange et j’ai<br />

découvert que les bénévoles étaient aussi sur<br />

le parcours du rétablissement. Mais qu’estce<br />

que c’est que le rétablissement ? Je n’en<br />

avais jamais entendu parler. Les psychiatres<br />

n’en parlent jamais non plus. Je voulais écrire<br />

un livre pour parler du rétablissement et de<br />

l’empowerment, il s’appelle « Résilience en<br />

Santé Mentale ».<br />

Je pensais avoir découvert l’Amérique<br />

toute seule, mais beaucoup de personnes<br />

ont déjà travaillé dessus. J’accepte les<br />

invitations des soignants pour prendre part à<br />

la réflexion car la parole des usagers devrait<br />

être reconnue. Mais c’est aussi fondamental<br />

pour faire évoluer un système qui est figé<br />

selon moi. Ce que nous entendons dans les<br />

séances est qu’il reste du travail à faire. Quand<br />

on m’a offert la possibilité de prendre part à la<br />

révision de la CIM, je n’étais pas enchantée,<br />

mais j’ai pensé qu’on devait participer pour<br />

avoir une voix qui nous permettra d’être<br />

entendus. Il s’agit ici de la communication<br />

entre les gens, des personnes peuvent être<br />

très facilement isolées. C’est très important<br />

de s’exprimer lorsqu’on nous écoute. Peutêtre<br />

devrait-on aussi apprendre à parler fort.<br />

J’admire beaucoup les psychiatres car ils ont<br />

un boulot vraiment difficile. J’imagine que<br />

parfois vous avez des patients qui font partie<br />

des associations et qui sont parfois virulents.<br />

Ça doit être difficile pour les psychiatres qui<br />

voient ça tous les jours. J’espère que nous<br />

allons lancer une coopération productive<br />

ensemble.<br />

Jean-Luc Roelandt : L’OMS s’organise<br />

par la coopération, j’aimerais vous rappeler<br />

que nous devons faire des recommandations<br />

pour 12h15, donc il faut s’écouter et proposer<br />

une méthodologie favorisant la participation.<br />

Intervention du public : Juste pour<br />

me présenter rapidement, j’habite avec mon<br />

ami qui est usager depuis 31 ans et je suis<br />

représentante de la première association<br />

des usagers et familles en santé mentale au<br />

Maroc. Je tiens à vous dire que je suis très<br />

heureuse de faire partie de tout ça, car, au<br />

Maroc, les familles et les usagers sont loin de<br />

coopérer dans la politique de santé mentale.<br />

Alors prendre part aujourd’hui, c’est faire<br />

entendre notre parole, pouvoir participer et je<br />

vous remercie de nous avoir invités.<br />

Jean-Luc Roelandt : Merci de venir du<br />

Maroc.<br />

David Crepaz-Keay : Je suis usager<br />

des services de santé mentale depuis une<br />

trentaine d’années, je suis un vieil homme qui<br />

utilise les services depuis longtemps. J’ai six<br />

diagnostics différents et un rapport intéressant<br />

pour chacun. Je travaille beaucoup avec des<br />

personnes au Pays de Galles. Nous avons<br />

travaillé avec presque 600 personnes qui<br />

sont des usagers. Ce qui est clair, c’est que<br />

les gens ont tous un rapport différent avec le<br />

diagnostic. C’est particulièrement visible avec<br />

une maladie comme le trouble bipolaire où<br />

des personnes aiment bien leur diagnostic<br />

et le trouve utile. Ça contraste grandement<br />

avec des personnes qui ont un diagnostic<br />

de schizophrénie et qui ne le trouvent pas<br />

utile, qui ne l’aiment pas, et qui préféreraient<br />

ne pas l’avoir. Il n’y a pas de vue unique des<br />

usagers sur leur diagnostic. Ce qui serait<br />

important pour votre processus, c’est de<br />

s’assurer que les gens sont impliqués sur leur<br />

diagnostic, et qu’il vient de leurs expériences<br />

personnelles. Il faut faire la différence entre<br />

un diagnostic qu’ils ont trouvé utile et celui<br />

qui conduit à l’exclusion et l’isolement. Autre<br />

chose, il ne faut pas trop s’inquiéter sur la<br />

représentation. Quiconque veut s’impliquer<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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