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n’est pas le ministère de la Santé qui a initié<br />

le développement des CLSM mais c’est le<br />

ministère de la Ville car il a comme mission<br />

de renforcer la cohésion sociale et surtout<br />

d’essayer de mettre un petit peu plus de<br />

moyens pour ceux qui en n’ont pas assez pour<br />

réduire les inégalités sociales et territoriales et<br />

la question de la santé mentale est bien au<br />

cœur de ces inégalités, naturellement vous le<br />

savez tous. C’est donc le secrétariat général<br />

du comité interministériel des villes qui a<br />

chargé le CCOMS, il y a 5 ans, de développer<br />

les CLSM.<br />

Toutes les semaines à Elus, santé<br />

publique & territoires, une ville, un élu, un<br />

psychiatre, un usager vient nous demander :<br />

comment fait-on un CLSM ? Qu’est-ce que<br />

vous pouvez nous dire là- dessus ? Comment<br />

vous pouvez nous aider ? Et nous essayons<br />

de répondre en lien avec Pauline Guezennec,<br />

chargée de mission pour le développement<br />

des CLSM en France et le CCOMS de Lille.<br />

Voilà, sur le site maintenant vous pouvez<br />

trouver toutes ces informations, il y a<br />

beaucoup d’expériences là-dessus.<br />

Comment fonctionne un CLSM ? Trois acteurs<br />

principaux je l’ai dit, les élus, les psychiatres,<br />

les usagers et leurs proches et puis tous<br />

les autres acteurs qui sont les partenaires<br />

facilitants ou bloquants. Prenons le logement,<br />

qui est le « truc » le plus massif : si l’on n’arrive<br />

pas à travailler avec les bailleurs sociaux, on<br />

peut toujours dire « il faut loger dignement<br />

les usagers... ». Cela ne marche pas sauf si<br />

les bailleurs sociaux sont d’accord. Et qui a<br />

une partie de la clé des bailleurs sociaux ?<br />

Ce sont les élus locaux, d’où l’obligation de<br />

faire comme cela, ensemble. Le principe<br />

fondateur, comme dans toutes les actions<br />

dans une ville, c’est l’égale citoyenneté de<br />

tous et je préfère parler « d’égale citoyenneté<br />

de tous » plutôt que de parler de « pleine<br />

citoyenneté d’une partie de la population ».<br />

Refuser la stigmatisation, l’accès à tous<br />

les services de la ville doit être aussi facile<br />

pour chaque citoyen, services marchands,<br />

services sportifs, services culturels, tous<br />

les services... et quand on parle ainsi, on<br />

parle de la prévention, des soins et jusqu’au<br />

rétablissement. Et quand on parle de<br />

rétablissement, cela veut dire que, dans la<br />

ville, dans les quartiers, dans les immeubles,<br />

il y a des gens qui ont été malades, des gens<br />

qui le sont encore, d’autres qui le seront, mais<br />

ils sont d’abord des citoyens et leur présence<br />

est partout légitime.<br />

Je considère donc que le CLSM est un<br />

excellent outil - et je répondrais au forum en<br />

répétant tout cela, bien entendu - car c’est<br />

un outil de lutte contre la stigmatisation. Ils<br />

sont très souvent porteurs d’actions et de<br />

mobilisation dans les Semaines d’information<br />

sur la santé mentale, ils sont précurseurs de la<br />

démocratie locale en santé. Bien au-delà de<br />

la simple « concertation » et de la démocratie<br />

politique, la démocratie en santé locale se<br />

fabrique au niveau des territoires, là où les<br />

gens sont, vivent, travaillent, sont malades...<br />

Elle est un vecteur de développement des<br />

droits des usagers, de la reconnaissance et<br />

de la place des usagers, voilà pourquoi il faut<br />

le développer. Si on se réfère aux impératifs<br />

et au Mouvement international citoyenneté<br />

et santé mentale, les CLSM sont une très<br />

bonne réponse et donc je vous demande de<br />

tout faire pour les développer partout sur le<br />

territoire. Merci.<br />

Sylvain D’Auteuil : Bonjour à tous,<br />

juste avant de commencer ma courte<br />

présentation, quand on parle de citoyenneté<br />

et de rétablissement, je donne de nombreuses<br />

conférences dans mon coin de pays au<br />

Québec, il faut donner un sens à ces termes<br />

de citoyenneté et de rétablissement pour<br />

qu’ils ne deviennent pas que des termes à<br />

la mode. Il faut les remplir de sens et qu’ils<br />

soient adaptés au niveau individuel. J’étais<br />

très attentif quand Ron Coleman a pris la<br />

parole tout à l’heure pour ceux qui y était, je<br />

lance la question à savoir si vous êtes prêts<br />

au plein sens du mot citoyenneté, à savoir<br />

quel espace vous avez laissé à ses paroles<br />

car il a lancé un message qui était tellement<br />

important, c’est-à-dire est-ce qu’on est prêt<br />

à recevoir, admettre, entendre et prendre<br />

ce pouvoir plutôt que d’attendre que cette<br />

place vienne à nous et qu’on nous la laisse ?<br />

C’est un petit peu le message que je voulais<br />

lancer.<br />

Deuxièmement, qui je suis ? Je suis<br />

directeur de l’association québécoise des<br />

personnes vivant avec un trouble mental, Les<br />

porte-voix, c’est notre nom de commerce. Je<br />

suis aussi expert conseil à la commission de<br />

la santé mentale du Canada en matière de<br />

rétablissement étant l’un des trois rédacteurs<br />

du futur cadre de référence en matière de<br />

rétablissement et de bonnes pratiques en<br />

santé mentale. Nous sommes une association<br />

nationale qui est autogérée et qui regroupe<br />

des pairs désirant donner un sens et ça, je<br />

vous invite pleinement à l’entendre, donner un<br />

sens à leurs expériences douloureuses pour<br />

qu’elles ne soient pas absurdes, entre autres<br />

en donnant leurs avis sur le système de santé<br />

axé sur le rétablissement. Et notre premier<br />

rôle, celui que j’affectionne le plus en tant<br />

que directeur, c’est de consulter nos pairs.<br />

On en a consulté plus de 200 depuis nos<br />

quatre années d’existence et les représenter<br />

permet de promouvoir et de défendre leurs<br />

intérêts. C’est la première prise de parole et<br />

il faut s’assurer que ceux qui représentent<br />

la voix de tous dans les conseils locaux en<br />

santé mentale, représentent une véritable<br />

voix collective. Il y a une intégrité à avoir pour<br />

les représenter et pour défendre les intérêts<br />

collectifs. Actuellement, nous sommes plus<br />

de 300 membres dans 14 régions du Québec<br />

et donc que faisons-nous ? Nous informons,<br />

nous promouvons le pouvoir d’agir, c’est<br />

à dire mesurer les besoins et la satisfaction<br />

et donc consulter et représenter dans une<br />

posture partenariale. On a décidé chez nous<br />

d’éliminer la barrière entre « eux » et « nous ».<br />

Ce que nous désirons c’est agir entre<br />

partenaires égaux, c’est la posture et nous<br />

l’assumons pleinement. C’est en prenant<br />

cette posture que l’on s’est aperçu d’ailleurs<br />

qu’on est très bien reçu dans les instances<br />

institutionnelles.<br />

Nous avons une organisation collective,<br />

c’est l’accès central qui est important,<br />

ce n’est pas seulement un mouvement<br />

qui est politique, mais s’assurer qu’on va<br />

directement dans les services pour consulter<br />

tous nos pairs, le plus possible, qui ont un<br />

trouble mental et qui utilisent des services<br />

pour organiser une véritable parole collective.<br />

On est arrivé avec une première tournée<br />

de consultation entre 2010 et 2012 à une<br />

quinzaine d’enjeux prioritaires dont les trois<br />

majeurs sont de bénéficier de services<br />

axés sur le rétablissement, de mener ce<br />

processus de rétablissement dans des lieux<br />

qui sont le plus possible dé-stigmatisés,<br />

et troisièmement l’enjeu de la participation<br />

citoyenne. Non seulement un désir d’être<br />

consulté, mais on désire avoir des forums<br />

pour pouvoir leur exprimer notre point de<br />

vue et donc être consulté dès les premiers<br />

moments de crise. Les facilitants qu’on<br />

a recensé dans cette consultation vont<br />

beaucoup dans le sens de s’impliquer, qu’on<br />

respecte mes projets, ce que je vais mettre<br />

en action, un entourage qui croit en moi est<br />

facilitant et évidemment l’un des mécanismes<br />

est l’entraide entre pairs. On la souhaite le<br />

plus tôt possible. Dans notre processus,<br />

on veut avoir accès à un modèle positif de<br />

rétablissement qui va donner comme une<br />

lumière au bout du tunnel et qui va permettre<br />

d’avancer plus rapidement.<br />

J’ai remarqué hier lors d’une amorce de<br />

discussion avec le comité scientifique sur les<br />

médiateurs pairs qu’un des premiers objectifs<br />

était de cibler et de faciliter l’accès aux soins<br />

via ce nouvel outil qu’est le médiateur de<br />

santé pair. Prouver l’utilité de nos pairs sur le<br />

fait qu’ils sont un facteur catalyseur au niveau<br />

des soins de santé, qu’ils permettent à tous<br />

ces acteurs professionnels et intervenants<br />

qui sont autour de cette personne de<br />

finalement faire encore un meilleur travail du<br />

fait que la personne a le goût de se lever le<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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