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matin en voyant et côtoyant cet espoir du<br />

rétablissement. Autrement dit, si j’ai plus le<br />

goût de me mettre en action, toute l’action<br />

des infirmiers et des psychiatres et toute la<br />

batterie de professionnels qui sont essentiels<br />

va être d’autant plus effective.<br />

Au niveau des obstacles recensés,<br />

ce sont tous des ralentisseurs de cette<br />

notion d’empowerment qui sont les effets<br />

secondaires de la médicamentation, l’espèce<br />

de protectionnisme qui peut exister. Il faut de<br />

la place pour des pistes de solution qui seront<br />

suggérées, des espèces de brainstorming<br />

où effectivement pour toutes ces prioritéslà,<br />

on donne des pistes de solution et des<br />

pistes d’action qui favorisent la notion<br />

d’empowerment. On essaye de mettre en<br />

avant les solutions qui sont celles de nos pairs<br />

et ce qu’on remarque, toujours au niveau de<br />

l’implication personnelle dans son propre<br />

processus de rétablissement et dans celui<br />

de nos pairs, c’est là-dessus qu’on désire<br />

mettre le focus et la priorité. L’intervention<br />

prioritaire, l’entraide est présente, il faut qu’il<br />

y ait de la place pour l’autogestion des soins,<br />

l’intervention axée sur la force des gens.<br />

Pour eux, c’est quasiment une définition<br />

de l’empowerment et cela se situe tout au<br />

long du rétablissement, c’est-à-dire que<br />

quand je bénéficie de soins, je veux que ces<br />

ingrédients soient là et quand je vais mieux je<br />

veux donner un sens à mon rétablissement,<br />

que je puisse faire partie de cette solutionlà<br />

en étant un médiateur de santé pair par<br />

exemple. Mais ça ne se limite pas à ça car il<br />

faut bien qu’on évalue ce service, il faut biensûr<br />

que les indicateurs soient probants et<br />

donc on a des pairs chercheurs, des pairs qui<br />

veulent s’impliquer au niveau de l’évaluation.<br />

Il faut des pairs qui étudient la prise de parole<br />

pour qu’il y ait des changements effectifs<br />

et on les forme aussi pour ça. C’est le rôle<br />

que l’on s’est donné en tant qu’association,<br />

de pouvoir justement former nos pairs,<br />

pouvoir prendre le pouvoir, de le prendre<br />

avec une façon partenariale pour que là où<br />

on s’attendait à rencontrer des barrières, il y<br />

ait plutôt des mains tendues qui donnent des<br />

pistes de solution.<br />

Au niveau de la priorité deux, la lutte contre<br />

la stigmatisation, c’est-à-dire la stratégie<br />

de contact dont on a déjà parlé, nous<br />

faisons d’ailleurs partie du groupe provincial<br />

pour la lutte contre la discrimination et la<br />

déstigmatisation dont Jean-François parlait.<br />

Nous nous servons des modèles existants<br />

de rétablissement et de l’approche de pairs<br />

professionnels à tous les niveaux, c’està-dire<br />

des niveaux implicites et explicites,<br />

pour l’embauche même de personnel de<br />

management de personnes qui ont vécu et<br />

qui ont ce savoir expérientiel.<br />

Au niveau des solutions pour la priorité<br />

trois, la participation citoyenne, il faut soutenir<br />

les associations pour qu’elles puissent<br />

participer à cette prise de pouvoir, nous<br />

consulter pour que nos perspectives soient<br />

prises en compte et représenter nous-mêmes<br />

la parole collective de nos pairs dans tous<br />

les lieux d’influences. Nous avons très bien<br />

réussi au Québec. Ensuite, on a construit un<br />

petit modèle de financement qui fait en sorte<br />

que, pour la première fois cette année après<br />

quatre années d’existence, on ne dépend<br />

plus seulement de l’État pour subvenir à<br />

nos besoins. Pour la première fois dans nos<br />

revenus, nous devenons majoritairement<br />

indépendants. Les prestataires de services<br />

qui désiraient évaluer la qualité de leurs<br />

services financent nos activités, et pour qu’on<br />

puisse participer à des journées de recherche<br />

en tant que partenaires pour pouvoir faire<br />

avancer et améliorer les offres de services en<br />

santé mentale au Québec. On veut valoriser<br />

nous-mêmes ce savoir expérientiel, ça donne<br />

de bons résultats, dans les premiers stades<br />

de rétablissement. Il existe cinq stades de<br />

rétablissement. Il s’agit de pouvoir au départ<br />

recevoir des services, et ensuite quand on<br />

valorise ce savoir expérientiel pouvoir s’en<br />

servir et même le monnayer pour qu’on puisse<br />

ensuite faire carrière et donner un sens à nos<br />

souffrances en aidant notamment nos pairs<br />

qui reçoivent des services étant donné qu’on<br />

est dans une structure égalitaire, nos pairs<br />

qui sont aussi des aidants, des intervenants,<br />

les psychiatres, les psychologues, des<br />

chercheurs... Nous pouvons prendre différents<br />

rôles comme médiateurs pairs aidants,<br />

prestataires de services, pairs chercheurs, les<br />

conférenciers, formateurs et ainsi de suite là<br />

où on peut vraiment témoigner de notre vie et<br />

donner des services à nos proches.<br />

Au niveau des mandats de l’association<br />

qui relient ce qu’on a fait, on a une vision qui<br />

est celle de former, informer et de développer<br />

une académie du savoir expérientiel. Nous<br />

mettons en place des formations qui sont<br />

déjà très bien amorcées au niveau du<br />

rétablissement ou de la représentation et de<br />

la prise de parole en public. On forme des<br />

conférenciers, on parle dans le futur de peutêtre<br />

avoir des interventions par les pairs et<br />

des recherches participatives. On a la vision<br />

de créer des vitrines pour valoriser le savoir<br />

expérientiel et agir comme association en<br />

tant qu’agence du savoir expérientiel où les<br />

prestataires de services peuvent venir nous<br />

voir pour avoir accès à ce savoir et aller<br />

chercher les bons modèles de rétablissement<br />

pour les bons besoins et avoir des projets<br />

participatifs dans lesquels on puisse valoriser<br />

ce savoir.<br />

Mesurer la satisfaction, consulter, étudier<br />

donc développer une offre de services visant<br />

à évaluer les services par les consultations de<br />

nos pairs, ce qu’on fait déjà d’ailleurs.<br />

Demain, je vais avoir une petite introduction<br />

à faire pour l’atelier 3, je vous y convie, où on<br />

va décrire un peu plus concrètement avec<br />

de multiples partenaires comment on évalue<br />

les services de ressources et d’hébergement<br />

en santé mentale et comment construire une<br />

véritable parole collective qui demande une<br />

consultation. Et enfin comment développer<br />

un accord normatif de la représentation<br />

démocratique d’une parole collective. Je<br />

vous remercie.<br />

William Guicherd : Je vais passer<br />

la parole à Claude Ethuin du GEM « Nord<br />

Mentalités ».<br />

Claude Ethuin : Bonsoir tout le monde,<br />

je remercie le comité organisateur de nous<br />

donner la possibilité d’être tous présents<br />

aujourd’hui et aussi de laisser la place<br />

aux usagers dans cette assemblée. J’ai<br />

commencé les groupes d’entraide mutuelle<br />

à partir de 2005, mais j’étais en associatif<br />

en l’an 2000. Aujourd’hui, nous sommes<br />

agréés et ça veut dire que nous défendons<br />

les intérêts des personnes car nous siégions<br />

dans différentes instances. Je voulais<br />

apporter une définition que je répète souvent,<br />

mais les GEM sont des outils qui déterminent<br />

le bien-être des individus qui les fréquentent.<br />

Comme le disait si bien Monsieur Le Cardinal,<br />

« Le rétablissement est la reconquête des<br />

territoires perdus à la suite d’un problème<br />

de santé mentale et la découverte de<br />

ressources, souvent insoupçonnées, ouvrant<br />

de nouveaux horizons » (Éthuin, Thibaut, Le<br />

Cardinal, 2006).<br />

Quand on regarde bien les choses<br />

aujourd’hui, huit ans après, il faut remercier<br />

les personnes bénévoles car ce sont elles<br />

qui développent les associations, elles<br />

sont nombreuses aujourd’hui et elles n’ont<br />

pas perdu ce trait de caractère commun.<br />

Il m’arrive très souvent de m’appuyer sur<br />

mes propres pairs, car le soir si jamais j’ai<br />

une inquiétude sur l’organisation de mon<br />

association ou une difficulté et bien je vais<br />

téléphoner à mon comité de pairs et on va,<br />

bien entendu, s’entraider. L’entraide est très<br />

importante pour avoir cette force collective,<br />

elle permet de développer et maintenir une<br />

personne dans un bien-être et dans un<br />

environnement favorable. Elle va les conduire<br />

progressivement vers la citoyenneté et ils<br />

vont reprendre leur place dans un labyrinthe<br />

dans lequel ils se seraient perdus. Il faut<br />

donc trouver les bons passages, on peut<br />

s’apercevoir aujourd’hui que de plus en plus<br />

d’individus font appel aux GEM. Avec Pauline<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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