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9h30<br />

▼<br />

12h30 :<br />

4 èMES RENCONTRES <strong>INTERNATIONALES</strong> DU CCOMS Lille, France<br />

Atelier 4 : L’accès aux informations et aux ressources<br />

Intervention introductive : Aude CARIA, PSYCOM (France)<br />

Président de séance : Anneke BOLLE, Amsterdamse Vriendiensten (Pays-Bas)<br />

Discutant : Ken THOMPSON, Recovery Innovations (Etats-Unis)<br />

Rapporteurs : Gilles VIDON, Comité français pour la réhabilitation psychosociale<br />

(France) et Julie REPPER, School of Nursing, Nottingham (Angleterre)<br />

• Perspectives d’une thérapie prénatale sur les TOC centrée sur les<br />

usagers - Diana WILSON, co-fondatrice et porte-parole, Maternal OCD (Angleterre)<br />

• L’importance des campagnes d’information et de déstigmatisation des<br />

problèmes de santé mentale - des exemples et des questions, Stéphanie WOOLEY,<br />

Présidente d’honneur France-Dépression, administrateur-adjoint ENUSP (France)<br />

• «Parcours de soins partagés» : un outil de papier construit par les usagers, les<br />

familles et les professionnels, pour en promouvoir la participation paritaire dans la négociation<br />

et dans le partage du parcours de soin et pour en améliorer les résultats. Renzo DESTEFANI,<br />

TRENTO (Italie)<br />

• LA MAISON BLEUE... « Et l’impossible devient possible » : Motivation et implication des<br />

usagers en santé mentale dans leur rôle de citoyen. Dominique LAURENT, La maison bleue<br />

- Association des Usagers de la Psychiatrie (France)<br />

Anneke Bolle : Bonjour à tout le monde !<br />

Il y aura un atelier très intéressant je pense !<br />

Je serai votre présidente, il me faut m’habituer<br />

un peu encore aux habitudes françaises qui<br />

sont un peu différentes de chez nous, mais<br />

j’ai à côté de moi Aude qui va m’aider !<br />

Aude va commencer par faire une petite<br />

intervention et après il y aura comme c’est<br />

indiqué quatre interventions. Je crois qu’il<br />

vaut mieux qu’Aude commence !<br />

Aude Caria : Bonjour à toutes et à tous !<br />

Vous êtes dans l’atelier 4 qui va s’intéresser<br />

au domaine de l’accès aux informations<br />

et aux ressources. Pour resituer la<br />

thématique dans le parcours du congrès,<br />

hier ont été présentés les 19 indicateurs<br />

d’empowerment, correspondant à quatre<br />

domaines. Aujourd’hui, chaque atelier est<br />

consacré à un de ces domaines. L’objectif<br />

est de découvrir des expériences de bonnes<br />

pratiques sur les thématiques et Ken<br />

Thompson et Anneke Bolle animeront les<br />

échanges afin de produire ensemble des<br />

recommandations. Ce congrès se veut très<br />

participatif, on écoute les interventions et<br />

on dispose ensuite d’1 h 15 pour élaborer<br />

et rédiger ensemble des recommandations<br />

concernant l’accès aux informations et aux<br />

ressources. Julie Repper et Gilles Vidon sont<br />

rapporteurs de cet atelier, ils feront la synthèse<br />

des recommandations que nous élaborerons<br />

ensemble, afin de pouvoir les présenter<br />

cet après-midi en séance plénière. Pour<br />

commencer je vous rappelle les indicateurs<br />

concernés par cet atelier, tels que présentés<br />

hier par Simon Vasseur-Bacle et Anaïs Vaglio<br />

en séance plénière :<br />

• l’accès aux données médicales,<br />

• l’accès à une assistance légale<br />

abordable,<br />

• les fonds publics pour les associations<br />

d’usagers, de proches et aidants,<br />

• les informations adaptées sur les<br />

services et traitements,<br />

• la formation des usagers<br />

et des aidants,<br />

• l’accès à une compensation financière<br />

pour le travail que réalisent les proches<br />

et qui constituent parfois un fardeau.<br />

Avant de passer la parole aux expériences,<br />

je vous propose une introduction globale<br />

de la thématique, sous forme d’un résumé<br />

historique de la situation où l’on se trouve. En<br />

un peu plus d’un siècle, il y a eu une forte<br />

évolution de la manière de prendre en compte<br />

les troubles psychiques. La question dont on<br />

doit parler aujourd’hui, c’est-à-dire l’accès<br />

aux informations et aux ressources, doit être<br />

resituée dans un contexte historique.<br />

Du 19 ème siècle à aujourd’hui, nous<br />

sommes passés de l’asile à la cité. C’est<br />

un processus qu’on peut décrire dans la<br />

plupart des pays occidentaux : une phase<br />

de désinstitutionalisation et le début de<br />

construction d’une parole des usagers. Les<br />

associations de familles, dans les années 80-<br />

90 et un peu plus récemment les associations<br />

de patients, assumant de plus en plus un<br />

rôle de participation, voire de représentation<br />

dans le système de santé. Nous avons donc<br />

assisté à une évolution d’une institution<br />

fermée, sourde au discours des patients, vers<br />

l’émergence d’un rôle de représentation des<br />

usagers par les usagers.<br />

La parole des personnes concernées va<br />

fortement évoluer pendant cette période.<br />

Au moment de l’ère asilaire, il n’y a pas<br />

vraiment de parole articulée. C’est plutôt un<br />

cri de souffrance, qui peut se transformer<br />

au fur et à mesure en une première prise<br />

de parole. Plutôt sous la forme de premiers<br />

témoignages, mais qui ressemblent à des<br />

soliloques, c’est-à-dire que la personne parle,<br />

mais dans le vide. Il n’y a pas d’interlocuteur<br />

pour l’écouter. Au fil de l’évolution de<br />

l’institution et des prises en charge, on voit<br />

émerger la parole des patients, la parole<br />

partagée entre pairs, la notion de témoignage<br />

et la possibilité de dire la souffrance et de<br />

s’entraider à partir de ce partage. Dans les<br />

quinze, vingt dernières années, il se construit<br />

progressivement une parole collective, par<br />

le biais du développement des associations<br />

d’usagers et la reconnaissance d’une certaine<br />

expertise profane sur la maladie.<br />

Au niveau du contenu du discours, on<br />

passe du cri de souffrance au discours absurde<br />

qui répond à l’absurde de l’institution, puis à<br />

une phase de dénonciation forte du système<br />

asilaire, un besoin de raconter l’intolérable. Le<br />

contenu évolue ensuite vers la défense des<br />

droits et le partage de cette connaissance.<br />

Au moment de la désinstitutionalisation, on<br />

peut dire que c’est toute la société qui est<br />

interpelée par ce changement de paradigme.<br />

Le début des constitutions des associations,<br />

là on est plus dans l’entre nous et le discours<br />

s’ouvre, les interlocuteurs se multiplient et on<br />

va pouvoir parler aux différents acteurs de la<br />

santé mentale et de la cité.<br />

Dernier élément d’évolution, la parole qui<br />

n’était pas entendue était une parole dans<br />

une impasse. On commence au moment de la<br />

désinstitutionalisation à parler du « fou » mais<br />

on ne parle pas avec lui. Ensuite, arrive une<br />

phase où on peut dire que c’est « un fou qui<br />

est parlé ». On voit émerger un discours sur<br />

la personne, on parle au nom de la personne<br />

concernée. Par exemple, en France, avec<br />

la naissance de l’UNAFAM, association des<br />

familles, ce sont les proches qui vont parler<br />

pour, à la place de la personne directement<br />

concernée. On voit donc émerger petit à petit<br />

le début du dialogue.<br />

180 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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