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d’autonomisation dans l’institution : si vous<br />

traitez les gens comme des égaux et si la<br />

relation est la base fondamentale de ce<br />

que vous essayez de faire pour créer de la<br />

confiance, alors les choses se dérouleront<br />

naturellement. J’ai un exemple qui est le<br />

temps de contact que les infirmières ont avec<br />

les patients, combien de temps passentelles<br />

dans le bureau ? Combien de temps<br />

avec les patients ? Est-ce qu’elles sourient ?<br />

Est-ce qu’elles serrent la main ? Est-ce<br />

qu’elles respectent les gens ? Est-ce qu’elles<br />

donnent de la dignité ? Fondamentalement,<br />

le modèle biomédical est prédominant, la<br />

question n’est pas si le modèle médical est<br />

la seule manière de travailler, il y a d’autres<br />

manières de travailler et il faut réfléchir à une<br />

manière plus diversifiée pour donner des<br />

soins médicaux. Quand on a une pathologie,<br />

si vous vous concentrez sur cette dernière,<br />

vous louperez beaucoup de choses de la vie<br />

du patient et j’ai peur que le modèle médical<br />

dicte la contribution qui est apportée par les<br />

personnes qui utilisent ces services, il faut<br />

que ça marche dans l’autre sens.<br />

Julie Delbascourt : Bonjour, je<br />

travaille pour Psytoyens, j’avais juste envie<br />

de souligner deux petits points par rapport<br />

aux questionnements des usagers qui sont<br />

relayés. On oublie souvent les conditions de la<br />

participation au niveau de la prise de décision,<br />

notamment la question des défraiements, ce<br />

sont des choses toutes simples, mais qui<br />

sont à la base du processus de participation.<br />

Pouvoir également rembourser les frais<br />

de transport des personnes : nous on est<br />

professionnels, c’est dans le cadre de notre<br />

travail, mais les personnes s’impliquent de<br />

façon volontaire donc la participation a un<br />

coût qu’on le veuille ou non. Ça, c’était la<br />

première chose, la deuxième c’est la question<br />

des statuts.<br />

Plusieurs participants nous font souvent<br />

part de leurs craintes de se retrouver devant<br />

le médecin, devant des directeurs d’hôpitaux,<br />

parce qu’il y a quand même une position qui<br />

est inégale qu’on le veuille ou non. Il faudrait<br />

qu’il y ait un statut particulier comme pour<br />

les délégués syndicaux qui ont un statut<br />

protégé au sein des entreprises pour pouvoir<br />

porter la voix des travailleurs. Je pense que<br />

c’est vraiment des choses très concrètes qui<br />

pourraient faire avancer les choses.<br />

Alexandre Biosse-Duplan,<br />

Haute Autorité de Santé :<br />

Dans le prolongement de ce que vous venez<br />

de dire, c’est ce qu’on a mis en place pour<br />

les représentants des usagers que nous<br />

impliquons dans nos groupes de travail, et<br />

ce n’est pas spécialement la psychiatrie ça<br />

touche à toute la santé.<br />

Premièrement, on a résolu la question<br />

du statut en disant : on vous donne le statut<br />

administratif d’expert, tous les mois on le<br />

recense, donc on ne fait pas de différence<br />

entre un expert professionnel et un expert<br />

usager.<br />

Deuxièmement, on dit statut administratif<br />

d’expert, tout le monde est sur la même<br />

ligne, ça veut dire une chose très simple, on<br />

ne discute pas du niveau d’expertise et de la<br />

nature de la différence d’expertise, l’objectif<br />

est purement politique. Il est de faire en sorte<br />

que les gens soient autour de la même table<br />

avec le même statut et du coup on a résolu<br />

ce problème-là.<br />

La conséquence du statut : on indemnise<br />

les représentants des usagers comme des<br />

professionnels, on peut dire que c’est le<br />

seul endroit de France pour l’instant, où<br />

quasiment, où les représentants d’usagers<br />

sont payés à l’acte. C’est un peu particulier,<br />

mais on n’a pas créé de statut spécifique, on<br />

leur a donné le statut que nous donnons aux<br />

professionnels de santé.<br />

Troisième point, on les rembourse<br />

également pour les frais de transport et<br />

éventuellement de logement, donc il n’y a<br />

plus d’obstacle matériel et économique à<br />

l’exercice de la démocratie sanitaire, mais<br />

c’était un préalable. Enfin, conséquence<br />

logique, on les soumet à une déclaration<br />

personnelle d’intérêt puisqu’ils ont les droits,<br />

ils ont aussi les mêmes devoirs que les<br />

professionnels de santé, donc moi je suis<br />

venu aussi quand j’ai vu cet atelier, je me suis<br />

dit que le minimum était de le faire connaître,<br />

s’il peut servir et se décliner, ça pourrait être<br />

utile.<br />

Colette Versporten : Beau modèle,<br />

tout à fait.<br />

Intervention du public : Je voudrais<br />

évoquer mes difficultés à devenir un médiateur<br />

de santé pair. J’ai découvert que j’avais le<br />

profil, l’expérience et les compétences, mais<br />

j’éprouve beaucoup de difficultés à être<br />

reconnu donc j’essaye de comprendre. Pour<br />

moi, c’est assez simple, la maladie mentale<br />

de notre société, c’est de croire que l’argent<br />

fait le bonheur, et c’est là qu’effectivement<br />

je trouve que j’ai des difficultés à être aidé<br />

dans mes démarches financières. Merci à ce<br />

congrès qui m’a facilité la tâche financièrement<br />

pour pouvoir être présent. Le frein, c’est bien<br />

l’argent et ça il faut le partager.<br />

L’autre frein, c’est l’aspect qu’on donne<br />

au bénévolat, pour moi tout travail mérite<br />

salaire. En même temps, le bénévolat c’est<br />

bien, moi je me sens une belle personne<br />

quand je suis dans mes activités de<br />

bénévolat. Le bénévolat c’est bien, mais c’est<br />

un peu comme le cholestérol, il y a le bon et<br />

le mauvais. Le bon, c’est quand c’est moi qui<br />

donne et le mauvais c’est quand je ne peux<br />

être reconnu et ne peux aider mon prochain.<br />

Donc, travailler pour des prunes, ça va cinq<br />

minutes, travailler pour les autres c’est de la<br />

philanthropie, ça me va, mais être un mouton<br />

qu’on tond ça me va moins bien.<br />

Dans mes associations, je me rends bien<br />

compte de ce que j’apporte, mais quand il<br />

s’agit de prendre des décisions sur le plan<br />

horizontal, là j’ai du mal à me faire entendre<br />

et à surmonter ça. J’exprime ce besoin de<br />

reconnaissance pour moi et les autres et en<br />

même temps je perçois aussi que personne<br />

ne change personne. Bien-sûr, je fais part<br />

de ce besoin d’être reconnu dans la société<br />

matériellement et avec de l’argent, car tout<br />

travail mérite salaire. J’ai ce message, cette<br />

leçon de vie pour réussir à faire valoir mon<br />

point de vue quelques soient les difficultés.<br />

J’ai encore des ressources qui vont me<br />

permettre de rayonner encore un peu plus, et<br />

que je sois de mieux en mieux pour qu’enfin<br />

on finisse par me dire : « Mais attend, c’est<br />

peut-être bien ce qu’il dit ! »<br />

Merci.<br />

Colette Versporten : Merci aussi.<br />

Marjorie Lejoint : Bonjour, je suis<br />

éducatrice au centre lillois de réadaptation<br />

professionnelle. Je voulais rebondir sur ce<br />

que disait monsieur Escaig. Je travaille au<br />

sein du service évaluation où se trouve le<br />

service d’observation où nous accueillons<br />

des personnes ayant un handicap psychique<br />

stabilisé. L’objectif étant d’évaluer les<br />

incidences du handicap psychique sur<br />

une éventuelle insertion professionnelle.<br />

Ils ont le statut de stagiaire de la formation<br />

professionnelle avec des droits et des<br />

devoirs, où ils ont une indemnisation payée<br />

par l’agence service de paiement. Les<br />

outils utilisés sont basés sur la réhabilitation<br />

psychiatrique où on parle de leurs forces<br />

pour intégrer le monde professionnel et quelle<br />

adaptation faut-il mettre en place sur le lieu<br />

professionnel pour qu’ils puissent fonctionner<br />

avec succès et satisfaction pour réussir leur<br />

réinsertion professionnelle.<br />

On a un projet qui est de créer une préorientation<br />

spécialisée d’une durée de trois<br />

mois pour définir avec les personnes ayant un<br />

handicap psychique leur projet professionnel.<br />

Notre souhait est de les mettre en situation<br />

de stage, d’insertion professionnelle comme<br />

le propose le concept d’alternance inclusive.<br />

146 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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