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CCOMS FR BD

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15h30<br />

▼<br />

16h00 :<br />

4 èMES RENCONTRES <strong>INTERNATIONALES</strong> DU CCOMS Lille, France<br />

Présentations des indicateurs et des premiers résultats du<br />

questionnaire<br />

Président de séance : Aikaterini NOMIDOU, Association of families<br />

and friends for mental health SOFPSI N.SERRON, Serres (Grèce)<br />

Discutant : Roberto MEZZINA, CCOMS Trieste (Italie)<br />

Intervenants : Simon VASSEUR BACLE, CCOMS Lille (France) et Anaïs VAGLIO,<br />

CCOMS Lille (France)<br />

Aikaterini Nomidou : Bonsoir. Je<br />

m’excuse de mon français, ça fait 30 ans<br />

que je ne l’ai pas parlé. Je suis beaucoup<br />

plus habituée en anglais. C’était vraiment une<br />

grande surprise quand j’ai reçu le message<br />

du Docteur Roelandt de venir aujourd’hui ici<br />

et surtout d’être présidente de cette séance.<br />

Je dis heureuse, pourquoi ? Qu’est-ce que<br />

j’ai à faire moi ici, parmi tous ces gens en<br />

santé mentale ? Mais de l’autre côté en<br />

voyant toutes ces personnes ici, je trouve<br />

qu’il y a quelque chose de commun entre moi<br />

et la plupart de ces participants. Alors ça fait<br />

30 ans que je vis avec la stigmatisation, la<br />

discrimination, les préjudices, l’isolement qui<br />

accompagnent la schizophrénie. Je ne suis<br />

pas diagnostiquée schizophrène, du moins<br />

pas pour le moment, c’est mon frère, avec<br />

lequel je vis depuis 30 ans, qui est malade.<br />

Le dernier mot de mon père avant qu’il meurt<br />

c’est « ton frère est tes yeux ». Donc depuis,<br />

il fallait que je fasse quelque chose, je me<br />

suis consacrée à aider les gens avec des<br />

problèmes... Pas seulement la schizophrénie,<br />

mais aussi avec d’autres problèmes de<br />

santé mentale. Ainsi que leurs familles. J’ai<br />

décidé de devenir avocate et au lieu d’être<br />

spécialisée en droit criminel ou commercial<br />

et de devenir une millionnaire, je me suis<br />

spécialisée en droit de la santé mentale pour<br />

aider les usagers et pour pouvoir aider leurs<br />

familles, en Grèce pour le moment. Donc<br />

je vois que j’ai une place ici, je suis une<br />

de vous, je suis pour vous et ensemble on<br />

pourra faire des choses. Aujourd’hui, on va<br />

vous présenter les premiers résultats sur les<br />

indicateurs d’empowerment.<br />

C’est Simon Vasseur Bacle qui va commencer<br />

la présentation. C’est un psychologue<br />

clinicien à l’EPSM Lille Métropole qui travaille<br />

au CCOMS ici à Lille. Il est spécialement<br />

actif en recherche, surtout en stigmatisation,<br />

discrimination et promotion de la santé<br />

mentale. Avec lui, c’est Anaïs Vaglio qui va<br />

présenter aussi. Elle est interne en psychiatrie<br />

ici au Centre collaborateur à Lille et ça fait<br />

six mois qu’elle travaille au Centre. Je crois<br />

quand même qu’on pourrait dire qu’elle fait<br />

partie du cœur organisateur de ce congrès.<br />

C’est elle, entre autres, qui nous a aidé tous,<br />

à être ici aujourd’hui.<br />

Et le professeur Roberto Mezzina, je<br />

suis sûre que la plupart d’entre nous le<br />

connaissons bien. C’est un des psychiatres<br />

très connus qui ont contribué au mouvement<br />

de désinstitutionalisation à Trieste. C’est lui<br />

qui a continué la grande œuvre de Franco<br />

Basaglia. Il a aussi d’autres casquettes mais<br />

je ne sais pas si j’ai le temps de les présenter.<br />

Je passe la parole à Monsieur Vasseur Bacle.<br />

Simon Vasseur Bacle : Merci Madame<br />

Nomidou. Je suis très heureux d’être parmi<br />

vous et de vous présenter les premiers<br />

résultats du questionnaire sur les indicateurs<br />

en faveur de l’empowerment des usagers et<br />

des aidants en santé mentale, issus du travail<br />

évoqué précédemment. Je suis également<br />

très heureux d’être ici en présence de<br />

Monsieur Mezzina, de Monsieur Muijen et de<br />

Monsieur Scheftlein avec qui nous avons déjà<br />

échangé beaucoup de mails. C’est toujours<br />

agréable de se rencontrer directement.<br />

Nous allons vous présenter le contexte<br />

dans lequel cette étude a été développée<br />

ainsi que le questionnaire et les objectifs<br />

visés. Nous évoquerons dès le début les<br />

limites du questionnaire, dont nous avons<br />

une conscience aigüe, je le précise. Ces<br />

limites sont aussi inhérentes à la complexité<br />

des notions abordées. Nous détaillerons les<br />

réponses aux 19 indicateurs et ces réponses<br />

seront illustrées par des exemples de bonnes<br />

pratiques.<br />

Alors, qu’est-ce que l’empowerment ?<br />

A défaut d’avoir une traduction consensuelle<br />

au niveau français, je vais vous présenter la<br />

définition de l’OMS : « L’empowerment, ou<br />

renforcement du pouvoir d’action, en santé<br />

mentale fait référence au niveau de choix, de<br />

décision, d’influence et de contrôle que les<br />

personnes usagères des services de santé<br />

mentale et les familles et aidants par extension<br />

peuvent exercer sur les événements de leur<br />

vie. La clé de l’empowerment se trouve dans<br />

la transformation des rapports de force et des<br />

relations de pouvoir entre les individus, les<br />

groupes, les services et les gouvernements ».<br />

Je soulignerais que la transformation<br />

de ces rapports de force est aussi souvent<br />

citée comme indispensable pour enrayer<br />

les processus de stigmatisation. Les 19<br />

indicateurs dont nous allons parler ont<br />

été définis lors d’un programme commun<br />

entre l’OMS et la Commission Européenne,<br />

programme sur l’empowerment des usagers<br />

et des aidants qui a couru de 2009 à 2012<br />

et qui a conduit à présenter au congrès de<br />

Louvain ces 19 indicateurs répartis entre<br />

quatre champs d’application. Le premier,<br />

« Le respect des droits humains et la lutte<br />

contre la stigmatisation et la discrimination »,<br />

le second « La participation au processus<br />

de décision », le troisième « L’accès à des<br />

soins de qualité et l’implication dans leur<br />

évaluation », et le quatrième et dernier<br />

« L’accès aux informations et ressources. »<br />

Les objectifs de ce questionnaire et de<br />

cette étude de manière générale, étaient<br />

nombreux et assez ambitieux. D’abord, nous<br />

souhaitions bénéficier du point de vue des<br />

usagers, des familles et des aidants et de<br />

tous les acteurs participants au système de<br />

soins, et interroger ainsi tous les pays de la<br />

zone Europe. Ensuite, nous voulions tester<br />

les indicateurs et les questions cibles avec<br />

l’objectif de faire évoluer ces indicateurs et le<br />

questionnaire en lui-même.<br />

Enfin, nous voulons recueillir des exemples<br />

de bonnes pratiques. Le Docteur Roelandt<br />

l’a précisé tout à l’heure, ce congrès et le<br />

questionnaire se veulent participatifs. L’objectif<br />

est de recueillir les exemples de bonnes<br />

pratiques, de les discuter et éventuellement<br />

de les disséminer. Finalement, il nous faudra<br />

formuler des recommandations concrètes<br />

et applicables. Très rapidement sur la<br />

méthodologie, en partant des 19 indicateurs<br />

présentés lors du congrès de Louvain,<br />

nous avons ajouté dans le questionnaire<br />

des questions cibles et des zones de<br />

commentaires libres. Le questionnaire a été<br />

relu par des experts français et internationaux.<br />

S’en est suivi une diffusion large de versions<br />

papier et électronique, et le questionnaire<br />

était disponible en ligne et l’est toujours. Les<br />

réponses étaient faites de manière anonyme.<br />

Nous allons évoquer quelques limites de<br />

l’étude. Je laisse la parole à Anaïs.<br />

Anaïs Vaglio : Nous avions conscience<br />

de certaines limites de l’étude. Nous devions<br />

poser des questions complexes et obtenir<br />

des réponses simples, du type « oui / non /<br />

ne sait pas ». C’était une première difficulté.<br />

Ensuite, nous demandions aux personnes de<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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