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participons avec un droit de vote aux comités<br />

de réseaux de la région centre en Belgique.<br />

Nous participons aussi à trois des cinq axes<br />

de travail dans ce comité, nous sommes<br />

reconnus et c’est une chose très importante.<br />

Ensuite, nous faisons trois réunions<br />

mensuelles et plénières, j’ai pris le parti de<br />

faire quand même des réunions car il est<br />

vrai que parfois la mobilité n’est pas toujours<br />

au rendez-vous chez les usagers donc je<br />

suis dans l’obligation d’aller directement sur<br />

place. Nous participons à la sensibilisation<br />

des services sociaux d’aide à domicile : c’est<br />

tous les services, ils viennent en groupe de 20<br />

à 25 pour avoir une sensibilisation au contact<br />

des usagers.<br />

Alors les projets, il y en a en pagaille. Il<br />

y a un projet de bar à soupe sur la Louvière<br />

centre, c’est un endroit d’accueil qui permettra<br />

de faire sortir de l’isolement, de discuter un<br />

peu de tout. Ensuite, il y a un projet de jeu<br />

collectif, on va créer un jeu de société qui sera<br />

utilisé dans les unités de soins et aussi pour<br />

le grand public afin de donner une meilleure<br />

image de la santé mentale car, trop souvent, il<br />

y a des fausses idées. Il y a aussi un nouveau<br />

projet pour la formation de pairs aidants.<br />

Je siège aussi à une commission qui<br />

s’occupe de la précarité et la santé mentale.<br />

Précarité, c’est un terme utilisé par les<br />

décideurs pour appeler plus joliment la<br />

pauvreté, car il s’agit de pauvreté. La pauvreté<br />

je la connais, j’ai été SDF donc je sais la<br />

reconnaître et quand on parle de précarité on<br />

devrait plus parler de pauvreté, ça peut être<br />

la pauvreté matérielle mais aussi la pauvreté<br />

morale des personnes, car on est trop isolés.<br />

On essaie d’être les acteurs dans tous les<br />

secteurs possibles qui tournent autour de la<br />

santé mentale.<br />

J’ai un coup de gueule à donner : je<br />

voudrais que l’OMS se penche réellement sur<br />

le problème de l’alcoolisme au féminin, parce<br />

que je crois qu’il y a un gros problème en<br />

Europe, je connais la Belgique et la France,<br />

mais je crois que c’est tellement tabou ce<br />

sujet. Nous sommes dans des sociétés judéochrétiennes<br />

où on évite de dire “Oh c’est pas<br />

beau” donc on va pas en parler. Quand on<br />

voit l’alcoolisme, c’est forcément un homme,<br />

mais je crois que maintenant l’équilibre est<br />

remonté. Il faudrait trouver une meilleure<br />

prévention, car elle ne marche pas du tout,<br />

c’est une prévention négative, il faudrait une<br />

prévention positive. Les addictions, je les ai<br />

toutes eues, il faudrait une prévention positive<br />

à la télévision, par les médias pour dire qu’on<br />

peut s’en sortir. Quand vous avez ce problème<br />

là, tout ce qu’on fait, c’est vous accuser, vous<br />

culpabiliser encore plus que vous ne l’êtes,<br />

alors que quand on a ces problèmes, on a en<br />

plus d’énormes angoisses. Il faut savoir qu’on<br />

peut sortir de ce problème, ça existe et je ne<br />

suis pas le seul.<br />

Nous faisons aussi des conférences<br />

débats tous les trimestres avec des thèmes<br />

qui varient, comme l’habitat, gros problème<br />

aussi... Il faudrait pouvoir proposer des<br />

habitats décents aux gens plutôt que des<br />

cloaques. Je vous remercie.<br />

Colette Versporten : En écoutant<br />

Daniel Mulier, je trouve que c’est une bonne<br />

préparation pour ce qui va suivre. J’ai<br />

commencé à travailler dans le secteur de<br />

la santé mentale en 1972 et on ne parlait<br />

pas d’usagers, on ne parlait même pas de<br />

malades mentaux. J’ai dirigé pendant 26 ans<br />

les ligues de santé mentale en Belgique et j’ai<br />

quand même vu pas à pas très doucement,<br />

grâce à d’autres associations, comment<br />

on a ouvert la porte aux usagers. Quand<br />

on voit certaines participations aujourd’hui,<br />

on voit quand même qu’on est en marche,<br />

ça s’ouvre doucement. N’oublions pas<br />

aussi le travail pour la nouvelle classification<br />

française. Le DSM-V est sorti, on n’en est<br />

pas contents : sur le site de Santé mentale<br />

Europe, vous verrez comment on a réagi.<br />

On a le temps puisqu’on a deux ans avant la<br />

nouvelle version de la CIM et il faudra faire ce<br />

travail avec les usagers.<br />

Dans la seconde partie de cette session,<br />

nous allons prendre des décisions et des<br />

conclusions. J’ai aussi oublié et ce n’est<br />

pas bien de ma part, de signaler que nous<br />

avons deux rapporteurs Florentina Rafael du<br />

CCOMS et Bertrand Escaig de l’UNAFAM.<br />

Depuis tout à l’heure, ils notent et écoutent<br />

les interventions et ils vont devoir présenter<br />

les richesses de cette discussion pour les<br />

décisions générales. Je vous rappelle le<br />

titre de notre objectif : La participation des<br />

usagers et des familles aux processus de<br />

décision, il n’y a pas marqué des décisions,<br />

mais je trouve qu’on peut ajouter un « s »,<br />

car elles peuvent être politiques, issues des<br />

systèmes de soins et de l’évaluation.<br />

Bertrand Escaig : Bonjour, je suis de<br />

l’UNAFAM. Je voudrais juste faire quelques<br />

remarques sur ce que j’ai entendu ce<br />

matin. Evidemment, je me place du point<br />

de vue de mon pays qui ne fait pas tout à<br />

fait les mêmes choses peut-être. J’ai été<br />

très frappé et impressionné par la présence<br />

de chercheurs pour aider les usagers et<br />

les familles à participer. Je pense que c’est<br />

très important et qu’en France on ne se sert<br />

pas assez de la recherche. Il y a des petites<br />

recherches-actions qui permettent d’aboutir<br />

à des résultats qu’on n’atteindrait jamais<br />

sans le concours de véritables chercheurs<br />

professionnels. C’est quelque chose qui<br />

manque en France. Effectivement, nous<br />

avons eu un très bon partenariat avec la<br />

FNAPSY, on est aux côtés des usagers<br />

dans les structures, mais c’est dommage et<br />

manquant qu’il n’y ait pas à nos côtés des<br />

chercheurs qui nous permettraient de faire<br />

apparaître une certaine réalité.<br />

La deuxième remarque concerne<br />

l’organisation de la vie des patients, dans<br />

leur accompagnement, l’amélioration de leur<br />

vie, il n’y a pas que la psychiatrie ! En France<br />

on appelle ça le médico-social, ce sont des<br />

grandes associations sous la loi de 1901<br />

(ONG), des associations privées, mais sans<br />

but lucratif qui gèrent par exemple tout ce<br />

qui est emplois protégés : les établissements<br />

spécialisés d’aide par le travail sont gérés par<br />

ces associations qui n’appartiennent pas au<br />

domaine psychiatrique. En d’autres termes, il<br />

y a des partenaires hors psychiatrie qui sont<br />

importants dans le parcours des personnes<br />

qui souffrent de ces maladies, et qu’il faut<br />

associer à la participation des familles ou des<br />

usagers dans les organisations. C’est vrai<br />

que nous sommes, nous familles et usagers,<br />

représentés dans les conseils de surveillance<br />

des organismes psychiatriques, mais nous ne<br />

le sommes pas dans les conseils équivalents<br />

qui gèrent ces associations qui sont beaucoup<br />

plus importantes.<br />

Dans le Nord, il y a environ 15 à 20 000<br />

emplois en dehors de la psychiatrie, c’est très<br />

important. Bien souvent les associations ont<br />

plus d’emplois que l’hôpital psychiatrique qui<br />

est à côté. Je ne sais pas comment ça se<br />

passe dans les autres pays, mais en France<br />

ce sont des partenaires incontournables.<br />

Je dis simplement, en résumé, qu’il y a<br />

d’autres partenaires à considérer que les<br />

institutions psychiatriques, et que la parole<br />

des familles et des usagers devrait aussi être<br />

prise en compte dans la gouvernance de ces<br />

organismes-là. On dira qu’elles y rentrent par<br />

l’intermédiaire des “Conseils de Vie Sociale”,<br />

mais ces Conseils ne participent pas à la<br />

gouvernance.<br />

Colette Versporten : Mais je pense<br />

qu’il y a peut-être une porte ouverte. Quand<br />

on voit le titre aujourd’hui, « Participation des<br />

usagers », ce n’est pas que dans le domaine<br />

psychiatrique.<br />

Hywel Davies : Du point de vue du<br />

mouvement des entendeurs de voix, ce que<br />

vous dites est essentiel dans ce partenariat,<br />

en acceptant que les entendeurs de voix<br />

sont des experts, on peut changer le<br />

paradigme, sans pour autant connaître les<br />

réponses en tant qu’experts comme les<br />

professionnels, mais en affirmant que nous<br />

avons un savoir et que nous connaissons<br />

142 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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