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et accroître cette représentation au niveau<br />

politique. En bref, faire entendre le point de<br />

vue, les idées et les recommandations des<br />

usagers.<br />

L’année 2010 marque le début de l’article<br />

107, qui est une loi sur les hôpitaux qui<br />

concerne une étape nouvelle de la réforme<br />

des soins en santé mentale en Belgique,<br />

prônant une organisation des soins centrée<br />

sur les besoins des usagers dans leur milieu<br />

de vie. C’est une nouvelle philosophie, un<br />

changement de culture qui demandera du<br />

temps à la fois aux autorités compétentes, aux<br />

directions d’institutions, aux professionnels<br />

mais aussi aux associations d’usagers et<br />

de familles. Les six associations mandatées<br />

ont donc été invitées à poursuivre la réflexion<br />

concernant le processus de concertation<br />

entamé deux ans plus tôt.<br />

Le premier objectif de la convention de<br />

2013 était de favoriser la participation des<br />

usagers et des proches à la réforme des<br />

soins en santé mentale en les intégrant à<br />

des projets divers. Alors vous allez me dire :<br />

« Comment favoriser cette participation et<br />

comment être intégré ? ». Dans chaque<br />

nouveau projet de la réforme des soins en<br />

santé mentale, il y a des comités de réseaux,<br />

des comités opérationnels, et nous avons des<br />

représentants d’usagers et des représentants<br />

de proches qui participent aux prises de<br />

décision lors de ces réunions.<br />

Le deuxième point, pour pouvoir<br />

évidemment mettre en place des<br />

représentants et pouvoir implémenter le<br />

premier objectif, il faut que les associations<br />

de terrain d’usagers et de proches puissent<br />

soutenir et coacher les représentants.<br />

Le troisième objectif est de soutenir<br />

et implémenter les recommandations<br />

qui avaient été écrites dans le cadre du<br />

rapport d’activités de 2012, ainsi que les<br />

bonnes pratiques que nous avions relevées.<br />

Mettre en place et dispenser une formation<br />

à l’intention des médecins psychiatres,<br />

mettre en place et démarrer des rencontres<br />

de formation à l’intention des comités de<br />

réseaux et opérationnels car pour nous il<br />

est évidemment important de sensibiliser les<br />

professionnels au travail avec les usagers et<br />

les proches. Organiser un colloque, ce que<br />

nous avons fait le 17 octobre, ce colloque a<br />

réuni plus de 120 personnes et a réellement<br />

été un moment d’échange très concret entre<br />

les associations d’usagers et de familles et<br />

les divers partenaires.<br />

Le dernier objectif est de créer deux<br />

guides annexes à celui de la réforme,<br />

« comment travailler avec les usagers »<br />

et « comment travailler avec les proches ».<br />

Le guide « proches » est terminé et est<br />

téléchargeable sur internet et la version<br />

usager du guide est en cours de réalisation.<br />

L’objectif plus particulier dont je vais vous<br />

parler aujourd’hui, est celui de poursuivre le<br />

développement et l’adaptation de la checklist.<br />

Dans un premier temps, dans le cadre<br />

du projet de participation, nous avions des<br />

recommandations qui étaient propres à<br />

chaque association puis le service santé<br />

publique nous a demandé en 2012, de ne<br />

pas continuer dans ce sens, « il faut que vous<br />

puissiez formuler des recommandations tout<br />

à fait communes aux six associations ». Il<br />

faut se rendre compte que les associations<br />

n’ont pas la même origine géographique,<br />

ni la même langue donc c’est assez difficile<br />

pour nous de travailler ensemble et de<br />

pouvoir trouver un terrain d’entente. Il allait<br />

falloir trouver une méthodologie, quelque<br />

chose qui allait nous permettre de travailler<br />

de manière beaucoup plus cohérente. Nous<br />

avons en 2012 commencé à travailler avec<br />

la check-list, dont vous voyez un exemple<br />

sur la présentation powerpoint. C’est un outil<br />

très concret, facile à compléter. Ce n’est<br />

pas un moyen d’évaluation des projets de<br />

la réforme, c’est simplement un moyen de<br />

recueillir les recommandations et de pouvoir<br />

mettre en avant le niveau de participation.<br />

Ces check-lists ont été construites sur la<br />

base des précédentes recommandations<br />

issues des représentants d’usagers et des<br />

proches, et d’un travail de doctorat de<br />

l’Université de Louvain mais aussi des avis<br />

des représentants. Il y a eu une première<br />

phase en 2012, où on avait créé deux checklists<br />

comprenant des items sur la participation<br />

des usagers au niveau organisationnel mais<br />

aussi sur la participation des usagers au<br />

sein des services, et puis on s’est dit que<br />

ce n’était pas possible de continuer de cette<br />

manière, il faut qu’on scinde les check-lists<br />

et que l’on réalise une check-list avec des<br />

items et des questions sur la participation des<br />

représentants d’usagers et de proches, ce<br />

qu’on appelle le niveau macro, et une checklist<br />

à l’attention des usagers et des proches<br />

qui bénéficient de soins dans le cadre de la<br />

réforme.<br />

Les check-lists à l’attention des<br />

représentants d’usagers et de proches<br />

comprennent 10 items et celles à l’intention<br />

des usagers et des proches comprennent<br />

16 items pour les usagers et 15 pour les<br />

proches. Vous avez ici un exemple, vous<br />

voyez que l’échelle va de 1 à 5, les check-lists<br />

sont distribuées aux représentants d’usagers<br />

et des proches par les associations de terrain<br />

et les représentants d’usagers à leur tour<br />

distribuent les check-lists du niveau micro<br />

aux usagers et aux proches. Donc vous avez<br />

le point 1 qui est le plus mauvais ici : « Je ne<br />

participe à aucune réunion de concertation au<br />

sein du projet » et l’item numéro 5 constitue<br />

la bonne pratique, la recommandation donc<br />

dans ce cas : « Je suis impliqué avec un autre<br />

représentant usager à la concertation à tous<br />

les niveaux. »<br />

Dans chaque check-list, on retrouve<br />

un item beaucoup plus général qui permet<br />

d’apprécier la participation à un niveau<br />

beaucoup plus global, vous voyez l’échelle<br />

en-dessous qui va de « être informé » à<br />

« décider, pouvoir contredire ».<br />

Après deux ans, on arrive petit à petit à<br />

avoir des résultats qui nous permettent<br />

simplement de formuler des recommandations.<br />

Vous avez dans la première colonne<br />

le nombre de personnes qui ont répondu et<br />

dans la dernière la réponse qui a été la plus<br />

fréquemment cochée par les représentants<br />

d’usagers pour la partie de gauche et par les<br />

proches sur la droite.<br />

Notre objectif maintenant et nous y<br />

travaillons beaucoup, c’est évidemment de<br />

pouvoir augmenter le nombre de répondants<br />

à cette check-list. Il faut se dire que c’est<br />

quelque chose de nouveau et nous avons<br />

quelques pistes pour pouvoir augmenter<br />

ce chiffre et être plus concrets dans nos<br />

recommandations.<br />

Pour vous donner un exemple d’une<br />

recommandation, il s’agit de l’item «adaptation<br />

de l’information », nous avons donc listé les<br />

différentes recommandations et formulé des<br />

pistes de concrétisation. Dans ce cas-ci,<br />

tous les outils d’information devraient être<br />

compréhensibles et adaptés à tous. Les pistes<br />

de concrétisation vont être l’utilisation d’un<br />

langage clair, pas de jargon professionnel, on<br />

va créer un lexique d’explication des termes,<br />

adapter les brochures, les documents doivent<br />

être clairs et communiqués aux médecins,<br />

dans les pharmacies, services sociaux, etc.<br />

Je n’ai plus beaucoup de temps donc je vais<br />

passer la parole à Daniel, je vous remercie de<br />

votre attention.<br />

Daniel Mulier : Bonjour, je suis représentant<br />

des usagers et j’ai passé 20 ans en<br />

psychiatrie, j’en suis ressorti il y a six, sept<br />

ans, mais là j’ai pris le chemin de la guérison<br />

parce que ça existe aussi ! Je me suis appuyé<br />

sur l’association Psytoyens, basée à Liège,<br />

et j’ai eu l’appui nécessaire pour créer une<br />

association d’usagers. Ce n’est pas simple<br />

à créer, il faut pouvoir fédérer directement<br />

tous les gens autour d’une idée participative,<br />

une idée où chacun devient acteur. On a mis<br />

ça en route il y a environ deux ans et nous<br />

140 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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