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l’autorisent à certaines choses. Quand un Etat<br />

rejoint l’OMS, il signe un traité international qui<br />

lui confère des responsabilités spécifiques. Il y<br />

a 194 pays membres de l’OMS. Au début de<br />

la constitution, figure une liste des différentes<br />

taches de la responsabilité de l’OMS. Dans<br />

cette liste, vous trouverez le développement<br />

et le maintien des systèmes de classification<br />

pour la santé. L’OMS fait beaucoup de<br />

choses qui ne sont pas liées à la constitution,<br />

mais il y a des responsabilités clés. Il ne serait<br />

pas possible de dire, on ne va plus s’occuper<br />

de la classification, qu’on ne va plus la faire.<br />

C’est impossible, ce n’est pas une option.<br />

Quelle est la responsabilité des pays par<br />

rapport à la CIM ? Les pays sont d’accord<br />

pour donner des statistiques à l’OMS sur la<br />

base de la CIM comme cadre d’information.<br />

La raison est de pouvoir contrôler les épidémies<br />

et les menaces par rapport à la santé publique.<br />

Concernant l’historique, vous verrez qu’on<br />

a commencé par une classification de la<br />

mortalité, pourquoi les gens meurent ? C’était<br />

la question d’origine à la fin du 19 ème siècle, il<br />

y avait des maladies infectieuses qui tuaient<br />

beaucoup de gens, donc c’était le vrai souci<br />

de l’époque. Pour pouvoir déterminer les<br />

modèles de la mortalité, il nous fallait un cadre<br />

commun qui permettrait de définir si on parle<br />

du choléra par exemple, est-ce qu’on parle<br />

vraiment de la même chose en Amérique<br />

latine ou en Inde ? C’était l’objectif général.<br />

Au fil du temps, la classification a commencé<br />

à intégrer d’autres caractéristiques.<br />

Au départ, la CIM était une classification<br />

française que parfois on appelait liste<br />

internationale des causes de la mortalité.<br />

Ce projet était revu tous les dix ans. Après<br />

la fondation de l’OMS, il a été décidé qu’elle<br />

reprendrait ce sujet en charge. La première<br />

version publiée par l’OMS incluait la morbidité<br />

à la mortalité. Elle a repris cette question de<br />

la classification pour savoir pourquoi les gens<br />

étaient malades. Si on regarde les thèmes<br />

de santé actuels, il y a encore des gens qui<br />

meurent de maladies infectieuses et la mortalité<br />

demeure un critère important d’étude,<br />

mais si on observe la charge de la maladie,<br />

il n’y a pas seulement les maladies chroniques<br />

et infectieuses. On voit que la question de<br />

la morbidité est toujours importante pour la<br />

santé publique. On veut toujours savoir si on<br />

parle de la même chose quand on parle du<br />

cancer du sein au Népal ou en France par<br />

exemple.<br />

Par rapport à la santé, il faut réfléchir aux<br />

populations à risque ou vulnérables. Même<br />

s’il ne s’agit pas du mandat de l’OMS, les<br />

pays utilisent la classification comme base<br />

pour définir les responsabilités de fourniture<br />

de services de santé gratuits ou payés par<br />

les pouvoirs publics. Qu’est-ce qu’on entend<br />

par là ? Ça veut dire que la France déclare un<br />

service de santé, il faut pouvoir reconnaître la<br />

maladie car elle est inclue dans la liste de la<br />

CIM et ainsi vous aurez le droit d’avoir des<br />

soins par rapport à votre état de santé. On<br />

vous donnera d’autres possibilités si vous<br />

avez une autre maladie. On définit un cadre,<br />

et ce qui doit être clair, c’est qu’il s’agit là<br />

des spécificités du pays. L’OMS ne définit<br />

pas le processus de soin du pays, elle est<br />

responsable de la définition des classifications<br />

pour que les gens puissent parler de la même<br />

chose dans le monde<br />

Je sais que beaucoup de personnes sont<br />

très mécontentes par rapport à l’expérience<br />

du diagnostic et la façon dont les soignants<br />

leur en ont parlé, de l’accès aux soins pour<br />

certains et pas pour d’autres. Je pense qu’il<br />

est important de séparer les thématiques de<br />

la classification et des soins. Les soins sont<br />

très importants bien-sûr, mais la stratégie<br />

pour s’occuper de ces soins ne passe pas<br />

nécessairement par la classification.<br />

D’autres raisons qui expliquent les<br />

classifications résident dans le fait qu’elles<br />

facilitent l’accès au service de santé de<br />

la façon dont je vous l’ai décrit. On veut<br />

s’assurer qu’il soit possible d’établir des<br />

normes de soins, des standards. Pour cela,<br />

l’OMS donne des lignes directrices. Elle les<br />

donne pour des situations de santé critiques<br />

et elle se soucie beaucoup des pays à faible<br />

revenu car 85% du monde vit dans ce type<br />

de pays. La plupart des gens qui ont des<br />

troubles mentaux ne reçoivent pas du tout<br />

de traitement. De 75% à 85% des personnes<br />

ayant des troubles graves ne reçoivent pas de<br />

traitement. C’est un problème parce que ces<br />

troubles peuvent être soignés, donc on a des<br />

lignes directrices de traitement mais qui sont<br />

influencées par les critères du pays. L’OMS<br />

n’est pas liée au ministère de la santé et elle<br />

ne peut pas dire “Vous n’agissez pas comme<br />

il le faut”, c’est le pays qui prend la décision.<br />

Autre thème : la facilitation de la recherche. Si<br />

vous n’identifiez pas les situations, il est difficile<br />

de s’en occuper.<br />

L’organisme qui gouverne l’OMS s’appelle<br />

l’Assemblée Mondiale de la Santé.<br />

Tous les pays sont membres de cette<br />

assemblée. Ils se rencontrent une fois par<br />

an et il y a d’autres rencontres du comité<br />

exécutif. La plupart des gens pensent que<br />

l’OMS est le secrétariat qui soutient le travail<br />

de l’Assemblée. Pour adopter une nouvelle<br />

classification, c’est l’Assemblée qui décide.<br />

Souvent les gens disent l’OMS doit faire ça,<br />

ça et ça, mais en fait l’OMS ne peux rien y<br />

faire. Par exemple, je n’ai pas la possibilité<br />

de changer la façon dont les critères de<br />

santé sont définis. C’est l’Assemblée qui<br />

le fait. Ce qu’on fait dans la révision, c’est<br />

préparer un ensemble de recommandations<br />

qui seront prises en considération par<br />

l’Assemblée et qui seront ensuite approuvées<br />

ou non par cet organisme. Nous faisons<br />

des recommandations techniques, mais<br />

en fin de ce sont les ministres de la Santé<br />

qui décideront s‘ils acceptent ou non la<br />

classification qui leur est recommandée. La<br />

CIM-10 a été terminée en 1990, c’est donc<br />

la durée la plus longue sans révision de toute<br />

l’histoire. Si on l’a terminée en 1990, ça veut<br />

dire que la base de cette version vient d’avant,<br />

mais, durant les trente dernières années, il y<br />

a eu beaucoup de changements, ce qui nous<br />

permet de la réviser et donc d’élaborer une<br />

nouvelle classification.<br />

Nous sommes responsables de plusieurs<br />

chapitres, celui sur les troubles comportementaux<br />

et mentaux et celui sur les maladies<br />

du système nerveux, donc les problèmes des<br />

troubles neurologiques. Une proposition a<br />

été acceptée, c’est la création d’un nouveau<br />

chapitre sur les troubles du sommeil et du<br />

réveil.<br />

Nous avons aussi des responsabilités sur<br />

les conditions et les disfonctionnements liés à<br />

la sexualité. Je pensais que nous avancions<br />

bien, mais récemment on a annoncé que<br />

nous avions revu la date, on suppose une<br />

approbation pour 2017 par l’assemblée. La<br />

bonne nouvelle pour nous, c’est qu’il y a<br />

encore du temps. Il faut donc avoir terminé<br />

le travail technique pour 2016, et nous<br />

avons deux ans pour introduire de nouvelles<br />

recommandations, assembler les preuves et<br />

essayer d’améliorer la classification.<br />

Notre objectif est la réduction de la<br />

charge de la maladie concernant les troubles<br />

mentaux et comportementaux. La pertinence<br />

de la CIM en termes de santé publique est<br />

vraiment une considération clé pour nous.<br />

Nous sommes une agence publique, nous<br />

avons un centrage très fort sur l’utilité clinique.<br />

Le processus est multidisciplinaire, multi<br />

langues, et il doit se faire en collaboration<br />

avec les parties prenantes. L’OMS n’a pas<br />

beaucoup d’expérience dans le travail avec<br />

les usagers des services et les familles, c’est<br />

quelque chose de nouveau, depuis la dernière<br />

version, un nouveau phénomène a vu le jour.<br />

Une question que j’ai et que je voudrais poser<br />

aujourd’hui est : comment incorporons-nous<br />

ces usagers de façon pertinente dans le<br />

contexte d’un sujet réservé aux experts et qui<br />

est techniquement très pointu ? Je pense qu’il<br />

faudra en discuter dans la journée. L’intégrité<br />

du système dépend de son indépendance<br />

par rapport aux influences commerciales et<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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