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Nous sommes vraiment éloignés de la réalité<br />

positive.<br />

J’espère que vous allez être un outil<br />

pour permettre d’avancer et qu’il y aura de<br />

la participation à tous les niveaux, impliquant<br />

même la famille.<br />

Jean-Luc Roelandt : Nous aurons<br />

encore cinq interventions. Je vous<br />

demanderais de travailler sur ce thème :<br />

comment faire des recommandations en<br />

termes de méthodologie ? Je vous demande<br />

de vous concentrer, c’est très important à la<br />

fin de cette séance de s’assurer qu’on n’est<br />

pas hors sujet. L’idée d’intégrer ce concept<br />

de rétablissement est d’une grande valeur, et<br />

il faut que la révision intègre le rétablissement<br />

d’une façon positive.<br />

Antoine Lazarus : Je suis universitaire<br />

français en santé publique et médecine<br />

sociale. Je préside également l’Observatoire<br />

international des prisons. Première observation<br />

très rapide, dans les années 70/80, l’arrivée<br />

du comportementalisme américain le plus dur<br />

prenait en compte uniquement le symptôme et<br />

non les éléments de contexte. Ce mouvement<br />

qui fait entrer la vie de la personne et la prise en<br />

compte du contexte doit pouvoir faire avancer<br />

les choses.<br />

Deux autres points ensuite. D’une<br />

part, la classification est aussi utile pour<br />

les politiques publiques, pour donner des<br />

cadres d’approche épidémiologiques et pour<br />

nommer du point de vue des professionnels,<br />

des Etats, des financements, pour l’accès<br />

aux droits, etc.<br />

Deuxième observation, il me semble<br />

que la plupart des usagers et des patients<br />

eux-mêmes ne contestent pas le fait que<br />

la maladie, le trouble existe, et qu’on peut<br />

le nommer. Ils ne changent pas ça. Mais,<br />

et c’était le but de ma contribution, il y a<br />

manifestement deux objectifs de nature<br />

différente, et pour lesquelles on doit choisir<br />

une position politique et stratégique. Le<br />

premier objectif est celui de l’OMS, et donc<br />

l’intérêt des populations, un intérêt collectif<br />

et les politiques publiques. Cela vient déjà<br />

justifier tout ce travail.<br />

Ensuite, et c’est ce dont on parle<br />

depuis ce matin, il y a les différents usages<br />

possibles de cette nosographie. Si je parle<br />

de la situation individuelle, personnelle, dans<br />

une situation de soins, on peut voir qu’il y a<br />

plusieurs impacts : l’image de soi, l’image que<br />

les autres ont de vous, l’ouverture des droits,<br />

la responsabilité pénale. Il y a beaucoup<br />

d’arguments en psychiatrie depuis le 19 ème<br />

siècle concernant la responsabilité en tant que<br />

patient. Comment va-t-on s’en servir ? Estce<br />

qu’on va prendre le diagnostic médical,<br />

c’est à dire ce que nous apprenons aux<br />

infirmières et étudiants en médecine et dans<br />

les hautes administrations ? Surement, oui.<br />

Est-ce que nous allons prendre l’idée qu’une<br />

personne a de sa situation ? Comment vais-je<br />

m’appeler ? Comment la communauté va-telle<br />

m’appeler ? On peut penser aux endroits<br />

qui ne sont pas des grandes villes. Ou les<br />

professionnels de santé non psys ? Les gens<br />

vont dire, j’ai un problème de nerfs. Et il y<br />

a d’autres pays qui diraient que les esprits<br />

m’envoient quelque chose, que je ne suis<br />

pas malade, c’est une influence. Vous voyez<br />

que les gens vont le nommer d’une façon<br />

différente selon leur culture et qui ils sont.<br />

Et comment les psychiatres vont l’appeler ?<br />

Comment la police va l’appeler ? Donc, il y<br />

a toute une série d’usages possibles. C’est<br />

là que je voudrais faire une suggestion.<br />

Diagnostic par le médecin, par la chose<br />

publique ou par l’ensemble du dispositif ?<br />

Ou par les usagers, comment puis-je me<br />

nommer ou ne pas vouloir me nommer ?<br />

On est dans la nomination, mais souvent les<br />

gens ne veulent pas savoir, la question est de<br />

savoir comment on nomme une chose qui<br />

est un peu différente, mais qui n’est pas une<br />

maladie, ça prend des années pour donner<br />

un nom à une maladie. La question est de<br />

savoir comment on va en discuter dans<br />

une convention, ou une négociation entre le<br />

soignant et l’aidant ? Il faut en discuter en<br />

termes de catégorisation, et de savoir ce<br />

que ça apporte comme avantages et comme<br />

désavantages. Ne pourrait-on pas imaginer<br />

que ça puisse être négocié et mis à jour tous<br />

les deux, cinq, ou dix ans ? Ce serait une<br />

manière partagée de nommer.<br />

Enfin, l’éducation thérapeutique. Si on<br />

commence à s’informer, alors le monde<br />

changera. Même si plus on sait, plus on peut<br />

être anxieux. Donc ce n’est pas facile. Mais<br />

ça peut aider les gens à mieux vivre. En tout<br />

cas, en France, nous apprenons à l’école.<br />

Mais nous ne parlons pas de pathologie,<br />

ni des conditions, ni des soins. Peut-être<br />

que cela nous aiderait à apprendre à mieux<br />

nous connaître les uns les autres et pas<br />

seulement à lutter contre la stigmatisation<br />

de la schizophrénie. Nous devons diffuser ce<br />

savoir. Merci.<br />

Jean-Luc Roelandt : Rappelez-vous<br />

qu’on doit se concentrer sur la méthode,<br />

nous avons eu une recommandation et des<br />

discussions hier pour avoir un manuel pour<br />

les usagers à côté de la classification. Mais on<br />

n’a pas retenu cette idée car une classification<br />

doit contenir en elle-même ces éléments.<br />

Sinon, ça aurait été choisir la solution de<br />

simplicité. Tout le monde ici est d’accord sur<br />

le fait de classifier, tout le monde l’a dit. Mais<br />

comment ? À quoi ça sert ? Maintenant, des<br />

recommandations concrètes.<br />

Vincent Demassiet : Je fais partie du<br />

Réseau français sur l’entente de voix. Je<br />

voulais juste spécifier une chose. C’est<br />

important que les usagers soient associés<br />

à ce travail. Nous avons des experts, des<br />

médecins et des scientifiques, et nous, nous<br />

sommes experts d’expérience. Nous avons<br />

l’occasion de prendre part, et je vais demander<br />

au Dr Roelandt du CCOMS d’ouvrir une boîte<br />

mail. Nous avons besoin de donner aux<br />

médecins, aux chercheurs notre expérience.<br />

Nous sommes ici pour donner notre avis.<br />

C’est important de donner un retour sur les<br />

informations, car vous êtes des experts par<br />

votre vécu. Donnez-nous le maximum pour<br />

pouvoir créer les outils. Ils ne sont pas en<br />

mesure de promettre monts et merveilles, mais<br />

c’est un premier pas. On ne sera peut-être pas<br />

entendus cette fois ci, mais j’espère que ça va<br />

avancer au plus vite. L’essentiel est de donner<br />

son avis ici, c’est comme ça qu’on pourra faire<br />

des changements. Il faut saisir cette chance.<br />

Bertrand Escaig : Je viens de l’UNAFAM.<br />

Il semble que le réseau des associations<br />

est une bonne méthode pour que les gens<br />

s’expriment, par contre ces associations ne<br />

sont pas vraiment bien informées et il se peut<br />

qu’on ne comprenne pas. Il paraît impératif<br />

que le CCOMS envoie à un maximum<br />

d’associations des informations pour<br />

expliquer les problématiques et donner une<br />

sorte d’emploi du temps, afin d’organiser des<br />

réunions, forums, focus groupes et envoyer<br />

un résumé de ce qui a été dit. En réalité, je<br />

ne crois pas qu’on ait le temps, car il reste<br />

sept mois pour répondre, la réalité serait<br />

d’en faire des recherches. Même si on n’a<br />

pas le temps, ce n’est jamais trop tard pour<br />

lancer une étude, je crois qu’on a quelques<br />

scientifiques dont le boulot est de créer des<br />

sondages. Par contre, si le CCOMS peut<br />

demander une réponse, nous aurons quelque<br />

chose. Je pense qu’on devrait se mettre au<br />

travail, et s’appuyer sur les chercheurs dont<br />

le travail est de faire émerger le point de vue<br />

d’une population. Je crois que la voix des<br />

usagers et aidants ne peut pas apparaître<br />

dans la société et convaincre sans le soutien<br />

de la recherche.<br />

Intervention du public : Je suis viceprésident<br />

d’un GEM à Nantes. On devrait<br />

essayer de diffuser des informations aux<br />

écoles car on doit essayer de déstigmatiser<br />

les maladies et changer les regards<br />

des personnes. Par exemple, le mot<br />

« schizophrène » peut faire peur. On peut être<br />

catalogué et rejeté.<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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