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CCOMS FR BD
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se réunit un ensemble de partenaires<br />
locaux et notamment les représentants des<br />
usagers qui souhaitent agir collégialement<br />
pour l’intégration des personnes en situation<br />
de handicap, via l’habitat associatif. Les<br />
personnes qui se portent candidates à ce<br />
type de solution d’habitat exposent leur<br />
parcours et leur situation actuelle. Des<br />
échanges s’engagent avec la personne et<br />
tous les participants, et une proposition de<br />
logement est formulée si elle est adaptée<br />
et en fonction des logements disponibles.<br />
Une équipe pluridisciplinaire dédiée, du<br />
pôle de santé mentale 59G21, apporte un<br />
soutien soignant et éducatif aux personnes<br />
au cours de la procédure et pendant toute la<br />
durée de la présence dans un appartement.<br />
Nous espérons que ce soutien associatif<br />
et soignant permettra aux personnes de<br />
retrouver une dynamique citoyenne et donc<br />
un meilleur empowerment. Le patient,<br />
acteur de son projet, dans un espace de<br />
proximité, est loin de toute ségrégation. Enfin,<br />
l’association intercommunale et ses membres<br />
se mobilisent tout au long de l’année<br />
pour accueillir des élus, des techniciens,<br />
des chercheurs, des associations, des<br />
étudiants afin d’échanger avec eux sur<br />
notre expérience, notre vision, notre mode<br />
de fonctionnement, de coopération avec les<br />
partenaires et sur la constante recherche<br />
d’une meilleure place, d’une intégration,<br />
de la vie, et des propositions des usagers<br />
sur les décisions qui les concernent et qui<br />
concernent le territoire dans lequel ils vivent<br />
ainsi que l’ensemble des citoyens. Et un peu<br />
comme l’est notre slogan, « la ville ensemble,<br />
la vie en mieux ». Je vous remercie.<br />
Jean-Luc Roelandt : Merci Monsieur<br />
le Maire. Merci Messieurs les Maires pour<br />
votre engagement pour les personnes qui<br />
ont des problèmes de santé mentale dans<br />
vos communes. C’est tout à fait exceptionnel<br />
et on espère que ça fera tâche d’huile dans<br />
toute la France. Je passe la parole à Madame<br />
Perrin, représentante de Monsieur Grall,<br />
directeur régional de l’ARS et directrice de la<br />
stratégie.<br />
Joëlle Perrin : Merci Monsieur<br />
Roelandt. Bonjour à tous. Je dois d’abord<br />
bien évidemment excuser Monsieur Grall,<br />
directeur général de l’ARS Nord-Pas-de-<br />
Calais qui n’est pas présent aujourd’hui parmi<br />
nous et qui a été retenu par des obligations<br />
de dernière minute. Ces rencontres<br />
internationales qui sont organisées par le<br />
Centre collaborateur de l’OMS, autour de<br />
cette notion d’empowerment, sont très<br />
importantes, et l’ARS qui soutient ces projets<br />
est aujourd’hui très heureuse d’y participer.<br />
Importante tout d’abord par la qualité, la<br />
qualité des participants, leurs origines. Je<br />
sais que vous venez de pays extrêmement<br />
différents et pas seulement de l’Europe et<br />
j’en profite pour vous souhaiter la bienvenue.<br />
Importante aussi, parce que la moitié des<br />
participants sont des usagers des services<br />
de santé mentale, ce qui veut dire que les<br />
travaux qui sont conduits ici lors de ces<br />
rencontres sont faits avec les usagers et<br />
non pas à leur place. Et ceci est bien le reflet<br />
d’une évolution tardive mais attendue, durant<br />
ces dernières années, d’un patient passif<br />
vers un patient actif qui devient un véritable<br />
participant à la construction, à l’amélioration,<br />
et à la restauration de sa santé. Et ceci est<br />
l’aboutissement d’un long travail, mené par<br />
les usagers, quel que soit d’ailleurs le domaine<br />
de la santé qui est touché puisque nous<br />
retrouvons la même implication aujourd’hui<br />
par exemple dans la prise en charge des<br />
cancers. Un travail qui est construit sur la<br />
recouvrance de l’autonomie de décision<br />
de cet usager quand il s’agit de son corps.<br />
L’empowerment en santé mentale est un<br />
maillon essentiel de ce long travail. Il permet<br />
à l’usager de retrouver la capacité de choix,<br />
de décision et de contrôle qu’il peut avoir<br />
et qu’il doit avoir sur les évènements de sa<br />
vie. Cette évolution vers un usager décideur<br />
et actif trouve d’ailleurs dans notre pays, un<br />
appui législatif, notamment dans la loi de<br />
2009 dite HPST, c’est à dire la loi Hôpital,<br />
Patients, Santé et Territoires, au travers de la<br />
représentation des usagers, qu’elle instaure<br />
dans des instances qui sont obligatoirement<br />
consultées par l’Agence Régionale de Santé,<br />
pour les projets qu’elle élabore. Et je pense<br />
en particulier à la première de celle-ci, qui<br />
est la conférence régionale de la santé et<br />
de l’autonomie, dans laquelle les usagers<br />
sont très largement représentés. Dans notre<br />
région, beaucoup d’expériences, et je ne vais<br />
pas redire ce qu’ont très bien dit Messieurs<br />
les élus, sont conduites dans le domaine de<br />
l’empowerment et apportent des résultats<br />
qui sont prometteurs et probablement<br />
très riches pour l’avenir. Par exemple, le<br />
développement des médiateurs de santé<br />
pairs. Ce développement permet à un<br />
patient, toujours en soin, d’être aidé, d’être<br />
soutenu par un usager qui a lui surmonté ses<br />
difficultés dans ce domaine. Cette aide va<br />
bien évidemment favoriser le rétablissement,<br />
améliorer l’adhérence aux soins et permettre<br />
le développement de l’éducation à la santé.<br />
Ces médiateurs, d’ailleurs, il faut le dire<br />
pour arrêter toutes critiques à ce propos,<br />
reçoivent une formation. Ils reçoivent<br />
une formation complète et ils passent un<br />
diplôme d’université. On le voit, tous ces<br />
projets sont porteurs d’une nouvelle façon<br />
de concevoir le soin mais surtout donc<br />
de concevoir l’usager et la santé mentale.<br />
Un des plus grands philosophes du 20 ème<br />
siècle, Jean Paul Sartre, écrivait « être libre,<br />
c’est être responsable ». Ce que vous<br />
faites en développant l’empowerment, en le<br />
promouvant, c’est aider le patient à recouvrer<br />
sa responsabilité d’individu, son libre arbitre,<br />
et donc sa liberté d’être humain. L’ARS ne<br />
peut que vous soutenir dans cette voie qui<br />
rejoint l’évolution générale d’un soin partagé<br />
par les professionnels, avec un patient<br />
responsable, actif, soucieux et conscient de<br />
son niveau de santé. Le travail est important,<br />
le chemin est long, mais je crois savoir votre<br />
volonté à tous très opiniâtre. Je vous souhaite<br />
donc des journées de travail intenses et<br />
fructueuses pour la santé des populations. Je<br />
vous remercie.<br />
Jean-Luc Roelandt : Merci beaucoup<br />
Madame Perrin. Je passe la parole maintenant<br />
au Docteur Matthijs Muijen, qui est en<br />
charge de la santé mentale en Europe pour<br />
l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est<br />
avec beaucoup de plaisir que je l’accueille à<br />
nouveau à Lille.<br />
Matthijs Muijen : Merci Jean-Luc.<br />
Excusez-moi, je vais parler en anglais, je vais<br />
vous laisser le temps de mettre votre casque<br />
pour entendre la traduction. Je suis heureux<br />
d’être de retour à Lille comme l’a dit Jean-Luc.<br />
La première fois que je suis venu, c’était il y a<br />
dix ans. En fait, j’avais juste commencé mon<br />
travail depuis deux ou trois semaines. Il y avait<br />
une conférence très importante, vous vous<br />
rappelez ? C’était à la mairie avec deux ou<br />
trois cents usagers et un dynamisme qui était<br />
assez unique. Depuis lors, il y a eu une autre<br />
conférence à Nice, et il y a quelques années,<br />
Jean-Luc, nous étions encore rassemblés.<br />
Vous aviez demandé : « Que pouvons-nous<br />
faire en tant que Centre collaborateur pour<br />
faire avancer le Plan d’action sur la santé<br />
mentale pour l’Europe ? ». Je vous ai dit que<br />
si vous pouviez organiser un événement un<br />
peu comme celui de Lille, ce serait unique,<br />
parce qu’il n’y a jamais eu quelque chose<br />
comme ça en Europe, ni d’ailleurs dans le<br />
monde. Et Jean-Luc a dit : « D’accord, je vais<br />
m’en occuper, disons janvier 2014 », nous<br />
nous sommes dit « Fantastique ! ». Je sais<br />
que Jean-Luc tient ses promesses mais pas<br />
toujours exactement comme on s’y attend, et<br />
puis voilà, quatre cents personnes. Donc, une<br />
rencontre internationale à un moment clé.<br />
En effet, les choses ont beaucoup<br />
changé. On a dix ans de plus mais il y a<br />
aussi le contexte politique qui a changé.<br />
Le contexte politique général, mais aussi le<br />
contexte de la santé mentale. Il y a dix ans,<br />
nous parlions de patients, de personnes qui<br />
souffraient de troubles mentaux, et il y avait<br />
une stigmatisation, une distinction entre les<br />
gens qui avaient des troubles mentaux et le<br />
reste de la société. Les choses ont changé, on<br />
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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />
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