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à l’évolution des cultures et aux changements.<br />

Nous avons donc confié aux associations<br />

d’usagers et de familles la réalisation d’un axe<br />

de la formation afin d’inviter les professionnels<br />

à prendre en considération le concept de<br />

participation. C’est bien le sujet de notre<br />

journée. Parmi les pratiques innovantes de<br />

la réforme des soins en santé mentale en<br />

Belgique, certaines seront mises en avant<br />

fin avril lors d’une conférence nationale à<br />

laquelle nous aurons le plaisir d’accueillir le<br />

Docteur Saxena, directeur du Département<br />

santé mentale et abus de substance à l’OMS<br />

qui viendra constater les avancées de notre<br />

réforme.<br />

Passons maintenant la parole aux orateurs<br />

de cette session. Ils vont pouvoir apporter<br />

leurs contributions et permettre les débats.<br />

David Crepaz-Keay sera notre discutant.<br />

Kevin Jones est notre premier orateur. Il<br />

est membre de la fédération européenne<br />

de l’association des familles de malades<br />

psychiques et pendant dix minutes, il va nous<br />

exposer l’avis et l’expertise de la fédération<br />

concernant le sujet de notre journée.<br />

David Crepaz-Keay : Avant de commencer,<br />

Kevin si vous êtes d’accord, dix minutes c’est<br />

déjà trop court pour moi, mais je vais essayer<br />

de faire court. En guise d’introduction, je suis<br />

ici après 35 ans de vie avec une série de<br />

diagnostics en santé mentale et j’ai été dieu<br />

merci impliqué dans la détermination des<br />

indicateurs, ça fait déjà quatre, cinq ou six ans.<br />

Plus je vieillis et moins je me souviens. Enfin,<br />

c’est vraiment le bon moment pour réfléchir<br />

sur la façon dont le monde a progressé sur les<br />

35 dernières années et sur les cinq dernières<br />

années où l’on a commencé à examiner les<br />

indicateurs. Je pense que l’une des choses sur<br />

laquelle j’aimerais que l’on se concentre, c’est<br />

la relation entre les usagers, les soignants et<br />

les professionnels. Comment est-ce que l’on<br />

peut rendre cela plus efficace ? Nous savons<br />

à ce stade que les voix des usagers et familles<br />

sont très importantes. Tellement importantes<br />

qu’il faut commencer à les mesurer avec<br />

des indicateurs et, avec la session que nous<br />

avons eu juste avant, nous avons vu les<br />

premiers résultats basés sur ces indicateurs.<br />

On a vu deux points intéressants. Le premier<br />

point, c’est qu’il semble que nous visons<br />

tous la même chose, mais apparemment<br />

on a l’impression d’obtenir autre chose. Je<br />

voudrais commencer à mettre le doigt sur ces<br />

différences et les rapprocher. L’expérience de<br />

vivre avec un diagnostic psychiatrique donne<br />

l’impression de passer sa vie du mauvais<br />

côté de la seringue. Les usagers partagent<br />

l’opinion que vous, en tant que professionnels,<br />

vous voulez nous autonomiser. Ce que nous<br />

voulons, c’est un réel changement dans<br />

nos vies et pas simplement un changement<br />

de mots. On voudrait des différences<br />

mesurables et tangibles. Nous voulons que<br />

les indicateurs dont on parle correspondent<br />

à des changements réels dans notre vie de<br />

tous les jours. Je pense que j’ai parlé moins de<br />

dix minutes mais je vais intervenir de nouveau<br />

tout à l’heure. J’aimerais que l’on commence<br />

à faire le pont, à combler cette différence<br />

entre le fait de croire que nous voulons tous<br />

la même chose et d’agir de façon sincère en<br />

conséquence.<br />

Kevin Jones : Merci beaucoup. Je sais que<br />

ça a été long, qu’il fait très chaud et que nous<br />

sommes assis depuis longtemps, je vais donc<br />

raccourcir. J’avais préparé une présentation<br />

mais je vais passer quelques-unes des diapos<br />

car beaucoup allaient donner l’impression de<br />

déjà vu par rapport à ce qui a déjà été présenté<br />

par Simon et Anaïs. Il y a eu des résultats<br />

assez intéressants, il y a des limites bien-sûr<br />

mais néanmoins des résultats intéressants.<br />

Pas beaucoup de surprises mais des grandes<br />

différences, des différences dans les opinions<br />

selon les différents répondants à l’enquête. Ce<br />

qui en ressort, c’est que ça a été un exercice<br />

vraiment pertinent et enrichissant et je pense<br />

que ça demande d’avantage de recherche<br />

et de travail. La fédération européenne des<br />

associations de familles (EUFAMI) que je<br />

représente ici, qui est basée à Louvain, est<br />

très heureuse d’être ici pour de nouveau<br />

retrouver Lille avec ses amis, l’OMS et l’Union<br />

Européenne. Nous sommes vraiment ravis<br />

d’avoir été les coorganisateurs de la conférence<br />

de 2010 et pour être honnête avec vous, à<br />

cette époque, comme beaucoup de familles,<br />

nous nous demandions s’il y avait un rôle à<br />

jouer pour nous ou s’il s’agissait juste d’une<br />

recherche de plus qui n’allait pas avoir d’impact<br />

pour les familles. Et plus j’en ai vu, plus je me<br />

suis convaincu que c’était utile et c’est en tout<br />

cas très utile du point de vue des familles.<br />

Je voudrais revenir sur une ou deux choses<br />

du point de vue des familles. La fédération<br />

européenne des associations de familles a été<br />

fondée il y a 20 ans et comprend je crois 44<br />

organisations membres.<br />

Je vais vous montrer quelques diapos<br />

qu’on utilise dans nos présentations car je<br />

voulais les aligner par rapport aux indicateurs<br />

pour voir leur pertinence. Cette diapositive est<br />

celle qu’on utilise toujours afin de montrer sur<br />

une page les scénarios typiques des situations<br />

des familles quand un problème de santé<br />

mentale apparaît.<br />

Si on regarde du point de vue de la<br />

famille et des aidants, c’est souvent la mère<br />

ou le père, mais surtout les mères, qui sont<br />

représentées sur la ligne centrale où la pression<br />

est la plus grande. Il y a d’autres enfants dans<br />

la famille, il y a l’éducation, les propres parents<br />

commencent à vieillir, on pense à la retraite et<br />

tout à coup la maladie mentale entre dans la<br />

famille et tout s’écroule à partir de ce point.<br />

La maladie mentale entre dans un foyer et, je<br />

sais que je parle à beaucoup de gens ici qui<br />

comprennent ce que je dis, la famille ne sera<br />

plus jamais la même. L’idée est d’essayer de<br />

faire en sorte que les membres de la famille<br />

puissent comprendre, donc pouvoir avoir un<br />

contrôle sur la situation. Il y a la culpabilité,<br />

le stress, l’anxiété, la stigmatisation et on ne<br />

réalise pas que la stigmatisation impacte les<br />

familles.<br />

Une chose importante à dire au sujet de la<br />

stigmatisation est que beaucoup de personnes<br />

en dehors des familles et les usagers euxmêmes<br />

ont pleinement conscience que la<br />

stigmatisation affecte de manière très négative<br />

les familles, et ce sur plusieurs aspects. C’est<br />

une chose que les familles ont à affronter et<br />

dépasser. J’ai mis ici sur ce tableau le trajet<br />

d’un aidant, quand il y a un diagnostic. Il y a le<br />

choc, la peur et tout ce trajet est une question<br />

d’apprentissage et de développement, de<br />

prendre le contrôle de sa vie pour s’adapter<br />

aux nouvelles situations. C’est exactement ça<br />

l’autonomisation. Du point de vue des familles,<br />

l’empowerment est un prérequis. Nous le<br />

savons depuis des années et c’est pour ça,<br />

je pense, que le programme de formation<br />

Prospect a été mentionné comme l’un des<br />

exemples pendant la dernière session avec<br />

l’UNAFAM. Il est utilisé dans une quinzaine<br />

de pays en Europe et est un bon exemple<br />

de comment les familles commencent à faire<br />

face, à reconstruire leurs vies. J’en profite pour<br />

saluer les représentants de l’UNAFAM qui sont<br />

les membres français d’EUFAMI.<br />

Les trois prochaines diapositives<br />

concernent les enjeux et défis que les aidants<br />

doivent surmonter et, pour revenir aux<br />

indicateurs, il faut essayer de voir comment<br />

on peut les aligner avec les enjeux que<br />

doivent surmonter les familles. J’ai développé<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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