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Je pense qu’une proposition sérieuse sur<br />

un nom alternatif serait un point intéressant<br />

pour une action venant des usagers.<br />

L’autre point que cette personne a<br />

souligné est l’utilisation des étiquettes<br />

pour définir un type de personne et ses<br />

expériences. Je pense que l’étiquette<br />

“schizophrénie” est permanente et ne<br />

changera jamais par rapport à l’identité et la<br />

façon de se comporter dans le monde. Ce<br />

n’est pas l’expérience des gens qui ont cette<br />

maladie, certains symptômes disparaissent<br />

et certains sont acceptables, il y a des<br />

variables, notamment le fait d’entendre des<br />

voix. Je pense que la façon dont le groupe<br />

décrit cette maladie, plutôt que d’appeler<br />

quelqu’un “schizophrène paranoïaque”, ils<br />

ont expliqué les expériences que certaines<br />

personnes avaient à certains moments. Mais<br />

s’ils ont réussi à faire ça et qu’il y a toujours<br />

des termes qui sont basés sur la pathologie,<br />

je pense que ça serait optimum du point de<br />

vue des organisations des usagers. En tout<br />

cas, ce n’est pas clair pour moi, je pense que<br />

l’une des choses qui pourrait être productive<br />

en termes d’implication serait d’avoir un<br />

panel qui pourrait revoir, faire des révisions et<br />

pourrait offrir un changement qui permettrait<br />

d’être plus fiable, plus juste et plus acceptable<br />

pour les usagers. Il y a des complexités, mais<br />

j’espère que c’est un projet qui va voir le jour<br />

et je pense qu’on est au tout début.<br />

Il y avait une question dans l’atelier<br />

préparatoire d’hier qui n’a pas eu de réponse :<br />

pourquoi est-ce que vous parlez des usagers<br />

maintenant et pourquoi n’avons-nous pas<br />

été impliqués avant ? Je parle des usagers<br />

depuis 2008 et David était là également.<br />

On n’avait pas de recommandations pour<br />

discuter, c’était difficile d’avoir une discussion<br />

abstraite et je pense qu’aujourd’hui on a<br />

des documents qui ont du contenu, c’est<br />

donc le moment d’impliquer les usagers,<br />

et ça sera beaucoup plus productif et pas<br />

simplement discuter si ce sont des voix ou<br />

des symptômes psychotiques.<br />

S’il y a des personnes qui pensent qu’on<br />

peut améliorer cela au fur-et-à-mesure, et<br />

qu’elles sont prêtes à donner de leur temps,<br />

elles sont les bienvenues.<br />

Julie Repper : Julie Repper, d’Angleterre.<br />

Je voulais juste rebondir sur un point que<br />

vous venez d’évoquer à propos de 2008<br />

et du fait qu’il n’y avait rien à discuter. Je<br />

suppose que c’est ce que beaucoup de gens<br />

pensent sur la participation de personnes<br />

avec une expérience vécue personnellement.<br />

Ils pensent : “Nous devons d’abord décider<br />

ce que nous allons faire et ensuite nous vous<br />

demanderons ce que vous en pensez.” Selon<br />

moi, c’est essentiel. Ensemble, nous pouvons<br />

décider de ce que nous allons faire plutôt que<br />

les psychiatres et les professionnels de santé<br />

s’isolent afin de formuler une proposition<br />

qu’ils ramènent ensuite en disant : “Qu’en<br />

pensez-vous ?”.<br />

Geoffrey Reed : C’est un point pertinent.<br />

L’OMS a tout un ensemble d’exigences<br />

techniques très élaborées qui rend assez<br />

difficile de discuter sur ce que l’on peut faire.<br />

Mais votre remarque est juste.<br />

Jean-Luc Roelandt : Merci beaucoup<br />

à tous. Pour des raisons de temps, nous<br />

sommes obligés de passer à la suite de la<br />

session. Voici la présentation de Marc Laporta<br />

pour le groupe Québécois. Merci Geoffrey<br />

pour cette présentation et merci à l’OMS.<br />

10h00<br />

▼<br />

10h30 :<br />

Classifier sans stigmatiser<br />

Impliquer les usagers et les aidants dans la révision et le<br />

développement de la classification internationale des troubles<br />

mentaux et du comportement : activités actuelles et futurs plans<br />

Présentation du groupe québécois - Marc LAPORTA, CCOMS Montréal (Canada)<br />

Présentation du groupe franco-belge - Massimo MARSILI, CCOMS Lille (France)<br />

Réflexions des usagers experts franco-belges - Jean-Pierre JULIEN,<br />

Hôpitaux de Saint Maurice (France)<br />

Présentation des objectifs des groupes de travail - Anne-Claire STONA, CCOMS Lille<br />

Marc Laporta : Tout d’abord, félicitations<br />

aux groupes d’usagers et félicitations au<br />

CCOMS de Lille et à l’OMS Europe pour<br />

l’organisation de ce colloque. C’est vraiment<br />

impressionnant et je suis très heureux d’en<br />

faire partie.<br />

Rapidement, pour ceux qui ne le savent<br />

pas, Centre Collaborateur veut dire centre<br />

choisi par l’OMS pour avoir une relation<br />

privilégiée avec elle pour mettre en avant ses<br />

mandats. Celui-ci est un mandat très important<br />

et très central où l’on a la responsabilité avec<br />

l’OMS de développer une classification qui<br />

soit utilisable dans toutes les langues, toutes<br />

les cultures. C’est la raison principale pour<br />

laquelle les Centres Collaborateurs et les<br />

collaborateurs francophones au sens plus large<br />

se sont rassemblés pour tenter d’apporter la<br />

perspective francophone à ce travail.<br />

Aujourd’hui, au Québec, l’utilisation du<br />

code diagnostic est surtout basée sur le DSM.<br />

Par contre, on a avancé la question que l’OMS<br />

nous a posé qui est : Comment intégrer la<br />

perspective des usagers dans la classification<br />

de l’OMS ? On a travaillé avec un chercheur,<br />

Jean-François Pelletier, qui travaille dans<br />

un des quatre instituts de santé mentale au<br />

Québec et nous avons posé cette question<br />

à un groupe d’usagers qui est déjà habitué à<br />

travailler ensemble. On leur a demandé si une<br />

perspective usagère serait quelque chose<br />

de pertinent et de significatif. La réponse était<br />

que c’est moins le diagnostic qui les lèse<br />

que le manque d’une prise en compte plus<br />

globale de la personne. Les gens ont toujours<br />

l’impression qu’une fois diagnostiqués, ils sont<br />

placés dans un algorithme qui devient plutôt<br />

inflexible et insensible à la réalité propre de<br />

chacun. Ce qui influence la façon d’intervenir,<br />

les décisions thérapeutiques, la relation entre<br />

les cliniciens et les usagers et ça a toute une<br />

influence subjective sur l’usager qui sent qu’il<br />

devient une sorte de sujet plutôt qu’un acteur.<br />

Nous avons décidé de regarder avec<br />

plus de détails certains chapitres qui font<br />

déjà partie de la classification internationale<br />

des maladies et qui vont faire partie de la<br />

classification révisée. Ce sont des chapitres<br />

qui parlent plutôt des aspects contextuels, par<br />

exemple si la personne a eu un traumatisme,<br />

si elle vit des difficultés socio-économiques<br />

particulières, s’il y a eu des changements<br />

importants dans la réalité quotidienne du<br />

point de vue du travail, des relations, etc. Ces<br />

chapitres donnent la perspective du contexte<br />

de l’usager à qui l’on pose un diagnostic.<br />

Selon plusieurs cliniciens, ces chapitres<br />

sont très peu utilisés jusqu’ici, mais on y voit<br />

une possibilité d’aller chercher des aspects<br />

contextuels qui pourraient aider le professionnel<br />

à mieux comprendre et aider l’usager à<br />

communiquer plus facilement avec le clinicien.<br />

Comme vous l’avez entendu, l’un des<br />

grands problèmes en général, c’est que les<br />

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AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France) AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

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