16.01.2016 Views

INTERNATIONALES

CCOMS FR BD

CCOMS FR BD

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

de santé mentale. Il me semble que pour<br />

combler ce clivage, il faudrait que tout<br />

le monde se retrouve, fasse un pas vers<br />

l’autre pour essayer de se connaître et de se<br />

rencontrer. Peut-être également pourrionsnous,<br />

pour les usagers, trouver des moyens<br />

pour retrouver ou maintenir l’autonomie des<br />

personnes, personnellement je pensais aux<br />

psychothérapies ou autre, et également des<br />

moyens pour l’autonomie.<br />

Les associations nous aident vraiment<br />

beaucoup, comme par exemple les supervisions<br />

dans les GEM, car on sait que, pour<br />

les professionnels, ce n’est pas évident<br />

de prendre du recul et de trouver sa place.<br />

Peut-être pourrions-nous nous inspirer des<br />

expériences des autres pays. On a au moins<br />

la chance d’avoir le recul vu le retard qu’on<br />

semble avoir pris en France, même s’il y a<br />

des choses qui s’améliorent. Merci.<br />

Marianne Schoendorff : Bonjour, je<br />

porte un diagnostic de trouble bipolaire et<br />

je voulais rebondir car ça faisait écho à ce<br />

dont vous parliez sur le fait de comment se<br />

présenter et savoir si on se présentait en tant<br />

que citoyen. J’ai l’habitude de jouer avec mes<br />

différentes casquettes, je repère les effets que<br />

ça peut avoir sur le public auquel je m’adresse<br />

et notamment quand je suis coordinatrice du<br />

GEM. Je fais des formations pour des agents<br />

territoriaux, des médecins ou autres et je<br />

joue de ces casquettes puisque parfois je me<br />

présente en tant que coordinatrice et puis au<br />

bout d’une heure quand les gens ont un peu<br />

confiance, j’abats cette carte stigmatique de<br />

psychiatrisée avec tout le curriculum derrière<br />

et là je vois les regards changer et après<br />

on travaille à partir de ça. Je trouve que<br />

c’est intéressant par rapport à ses propres<br />

représentations et en même temps je vois<br />

bien que moi aussi j’ai fait un énorme travail.<br />

Je pense qu’en France, ça vient du fait qu’il y<br />

a le poids de la psychanalyse qui est énorme<br />

chez les soignants encore aujourd’hui, et<br />

que dans toute mon expérience de prise en<br />

charge avec des psychiatres, je pensais qu’il<br />

fallait que je dise quelque chose puisque en<br />

fait le mode d’emploi n’était pas donné et que<br />

souvent je me retrouvais en face de quelqu’un<br />

qui ne me disait pas pourquoi j’étais là. Je<br />

pense qu’il y a vraiment quelque chose à<br />

faire, probablement au niveau du cursus des<br />

psychiatres. Je sais bien que si on proposait<br />

une journée dans le cursus de formation par<br />

des pairs aidants, ça serait probablement<br />

la journée où il y aurait le moins d’étudiants<br />

mais ça serait à préconiser.<br />

J’avais aussi un autre point par rapport<br />

aux GEM qui me semblent être vraiment un<br />

lieu intéressant de prévention, cependant j’ai<br />

quand même l’impression que ces lieux sont<br />

un peu utilisés par les institutions et non pas<br />

réellement encore aujourd’hui pris en compte<br />

dans toute leur dimension de prévention.<br />

Pour moi en tout cas, au sein de mon GEM,<br />

j’ai un peu l’impression qu’en permanence<br />

on récupère les pots cassés et quand on<br />

s’adresse aux institutions directement pour<br />

mettre en place des réels partenariats, on<br />

nous dit « Ah oui, j’adore ce que vous faites »<br />

mais on n’a pas vraiment les portes ouvertes.<br />

On rattrape derrière des hospitalisations<br />

sous contrainte où les gens après ne veulent<br />

plus retourner aux soins. Je pense qu’il y a<br />

vraiment un réel travail à faire.<br />

J’ajouterais un dernier point par rapport<br />

aux GEM. J’ai fait une étude l’an dernier<br />

assez humble pour un master où j’ai interrogé<br />

220 GEM, il y en 340 en France, et je voulais<br />

étudier les qualifications des professionnels<br />

des GEM. J’ai constaté qu’il n’y avait que 5<br />

GEM dont le mien, où le permanent était un<br />

usager de la santé mentale en poste avec une<br />

réelle responsabilité. Il y a des GEM qui ont<br />

des salariés animateurs qui sont usagers mais<br />

qui ne sont pas en poste de responsabilité et<br />

ça je pense que c’est quand même un peu en<br />

France un échec, en tout cas, c’est triste.<br />

Tim Greacen : Je passe la parole à Claude<br />

Deutsch pour terminer.<br />

Claude Deutsch : Tim m’a demandé de<br />

dire deux mots sur la question des droits, c’est<br />

vrai que la question de la reconnaissance des<br />

droits est essentielle, mais la reconnaissance<br />

juridique s’articule avec la solidarité générale,<br />

les droits de l’homme avec la reconnaissance<br />

de l’autre directe et individuelle, ce qu’on<br />

appelle l’amour.<br />

Moi, j’ai été absolument sensible ce matin<br />

à cette deuxième partie, la manière dont on a<br />

travaillé, j’ai trouvé que chacun était à l’écoute<br />

de l’autre, il y a une variété complémentaire<br />

des témoignages, des revendications à<br />

porter. J’ai trouvé ça tout à fait intéressant,<br />

chaleureux et je tenais à le dire. Je remercie<br />

les personnes qui ont évoqué les immigrés du<br />

centre Françoise Minkowska, les personnes<br />

en prison, etc. Ça a été d’une grande<br />

richesse et une complémentarité entre les<br />

interventions des uns et des autres. Merci<br />

beaucoup.<br />

Applaudissements.<br />

128 AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

AUTONOMISATION / EMPOWERMENT : AGIR AUTREMENT - 4 ème rencontre internationale du CCOMS (Lille, France)<br />

129

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!