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— -- 182<br />

tète de nos éclaireuis, arrive au village des Ighill-Imoula<br />

L'altitude de ces nouveaux visités est toute pacifique. Les<br />

notables du lieu, réunis sur une petite place ombragée d'un<br />

olivier séculaire, en avant de la bourgade, témoignent, du<br />

geste et de la parole, de leurs plus amicales dispositions.<br />

Tandis que des corbeilles, d'où débordent de luxuriantes grap<br />

pes de raisin, circulent dans lés rangs de l'escorte qui a mis<br />

pied à terre, les femmes el les enfants kabyles s'empres<br />

sent autour de nos soldats, auxquels ils offrent, dans les po<br />

teries originales du pays, l'eau la plus pure el la plus fraîche<br />

des fontaines. Parmi plusieurs groupes de vieillards, specta<br />

— teurs ébahis et muets -<br />

de celte réception fort inattendue, ima<br />

ginons-nous, des deux parts — notre curiosité est surtout frap<br />

pée de la vue d'un jeune Kabyle porteur d'une jambe de bois.<br />

Grâce à l'intermédiaire obligeant d'un interprète, nous appre<br />

nons que la mutilation de ce brave homme est le résultat<br />

d'unaccidentarrivéau pays. La portion de membre écrasée esl<br />

tombée d'elle-même, laissant un moignon recouvert ulté<br />

rieurement d'une bonne cicatrice : la guérison a élé la ter<br />

minaison heureuse de cette sorte d'ampùlation spontanée,<br />

dont la guerre de Crimée a permis d'observer des exemples<br />

assez nombreux,<br />

parmi les congelés du plateau de Cher-<br />

sonèse, après le rude-hiver de 1833-1856. Notre Kabyle avait<br />

trouvé, chez un menuSierdu village, ses moyens de prothèse:<br />

son pilon, pour manquer peut-être d'élégance, n'en réunis<br />

sait pas moins toutes les conditions désirables de soli.iilé et<br />

de légèreté.<br />

Après deux heures consacrées au repos et au déjeuner.<br />

les troupes complètement ralliées, se remettent en marche<br />

à midi el s'élèvent insensiblement, par les contours intermi<br />

nables qui enlacent des mamelons successifs jusqu'à l'Arba<br />

des Beni-Douela. II est trois heures quand les premiers ar<br />

rivés mettent sac à terre. Aucune cartouche n'a été brûlée<br />

de toute la journée. Mais, des pilons qui dominent le bivouac.<br />

il est aisé de reconnaître qu'une grande agitation règne dans

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