Untitled

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et des plus boueux. Le convoi y éprouve beaucoup de difficul
tés. Après trois heufe's d'une marche pénible, la colonne se
masse enfin dans une maguifique vallée, aux herbes hautes et
odorantes. Sur le coteau à gauche, poindeni les ruines du
vieux Bordj Sébaou, bâti par lés Turcs, pour surveiller ce
coude important de ta rivière : un peu en arrière, un village
arabe ; à droite,
au fond des flancs ravinés de la montagne,
des quinconces de figuiers et d'oliviers, doni l'ensemble rap
pelle, par sa régularité, nos beaux vergers de Normandie. Plus
nous avançons, du res'te, plus le travail de la terre s'étale in
génieux et assidu. Ici des champs de fèves, là des plants de
courges ; à l'enlour, d'immenses prairies de trèfle ou de lu
zerne en fleurs, des eén^ales aux épis jaunissants. Ce n'est
plus la culture superficielle, ébauchée des Bédouins de la
plaine d'Alger, le labour indécis des plateaux du Hôdna, des
AVdelnour ou de la Médjana. Uue ceinture de haies sèches,
quelquefois vives, où la ronce et le liseron enchevêtrent le
lenti&que, le jujubier et le ricin, limite chaque possession ; la
route que nous parcourons se trouve elle-même bornée ainsi,
de chaque côté; bien mieux.de dislance en dislance, un Kabyle,
posté en vedéfte, dérend l'inviolabilité de son bien contre les
excursions que nos soldats pourraient être tentés d'y opéter,
au profit âe l'ordinaire. Le Kabyle est propriétaire ; son
champ, sa Tnaisonwa basse-cour, son jardin, ses olives, ses
figues, sont des objets de transaction : la conservation de ces
biens intmei/bles et cessibles, lui importe bien autrement qu'à
l'Arabe, qui ne possède lui, que ses troupeaux errants, ses
grains récollés, en passant, sur un territoire emprunté, sa
tente mobile ei vagabonde comme son chameau, comme sa
famille, comme toute son existence en un mot !
A midi, nous traversons, à gué,
un affluent notable du Sé
baou, en un lieu appelé Phraoun. Une usine, destinée à la
fabrication de l'huile d'olives, achève son installation contre ce
ruisseau, qui parait descendre des Flissel oumél Lifl, et coule
du midi au nord, Sur la rive opposée, s'étend un assca vaste