Untitled

pas été oubliée, car il faudra souvent laire jouer la -mine
pour abréger le labeur cl triompher d'obstacles majeurs,
qui résisteraient à lous autres efforts Le temps presse : vingt-
cinq mille hommes coûtent à ravitailler, à une telle distance
de leurs garnisons, et sur des hauteurs d'un accès aussi dif
ficile! Et puis, la saison des chaleurs avance,
avec ses
ardeurs de soleil qui vont mettre à sec le Sébaou et faire
monter jusqu'à nous ses effluves empestées. A vol d'oiseau,
il n'y a pas huit kilomètres de Souk-el-Arba à Sikh-ou-Med
dour. Mais la configuration accidentée du sol, la nécessité de
racheter par des lacets une différence de niveau de près de
neuf cents mètres, ont porté plus qu'au double la longueur
du parcours. En définitive, dix-sept kilomètres de terrasse
ments et de iravaux d'art, telle est la tâche patriotique im
posée au zèle et au dévouement de nos soldats.
Ils n'y failliront pas, vous pouvez l'affirmer, rien qu'à les
voir, au coup de tambour de la diane, se lever alertes de
dessous leurs lente-abris, jeter à la hâte un présent! accen
tué à l'appel des sous-officiers, se presser autour de la ga
melle, pour avaler plus vite encore leur part de lurlutine (1),
et, le fusil au dos en bandoulière, la pelle ou la pioche sur
s'acheminer vers le chantier, au son cadencé d'un
l'épaule,
yai refrain. Celte vie d'exercice el d'entrain, sagement
coupée par des jou^ées intercalaires de repos, allégée
aux jours de travail par une sieste méridienne de quaire
heures, est on ne peut plus profitable au développement phy
sique el à la santé du soldat. Aussi les rapports des ambu
lances ne relatent-ils que de rares entrées d'hommes indis
posés ou légèrement blessés par le fait même de leurs occu
pations manuelles. Les postes de médecine autant que de
chirurgie sonl devenus de véritables sinécures.
(1) Les soldats «le
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