Untitled

sidéré ainsi d'une manière absolue, proclamé indispensable,
surtout — pour conjurer les symplômes inflammatoires ei
ramener une plaie contuse à l'étal de plaie simple, —
le
débridement préventif n'a pas lieu d'être imposé à la généra
lité des plaies pénétrantes par armes à feu ; il y a humanité el
bénéfice à s'en abstenir.
Chacun le sait, par l'expérience; un coup
de feu, qui tra
verse les pariies molles, sans y produire d'autres dégâts qu'un
écanement el une certaine altrition des lissus, ne s'accompa
gne pas fatalement d'iofiammalion, d'étranglement, d'eschar-
rificalion, tels qu'il faille impérieusement, par des incisions,
agrandir le champ du désordre, sous prétexte de le modifier,
doubler l'étendue des surfaces de suppuration el compliquer
d'autant le travail de réparation. L'inflammation est-elle à
craindre? Les moyens de l'arrêter, de la contenir dans de ju
tes limites, ne manquent pas ; les irrigations froides, la glaces
le repos, l'immobilisation des membres suffisent presque tou
jours et de reae : quant à l'élimination des escharres, la na
ture en fait parfaitement les liais, seule, ou aidée de quelques
topiques excitants.
M. Baudens, nous aimons à lui rendre cetle justice, a porté
le coup de grâce, à t l'inutile el barbare » prophylaxie du dé
bridement préventif, et on ne saurait trop reconnaître le ser
vice signalé qu'il a*endu, en cela, à la thérapeutique des
plaies d'armes à feu.
Mais la réforme que l'éminent chirurgien a le plus conlri-
bué à vulgariser, s'esi-elle partout renfermée dans les termes
qu'il lui avait assignés? N'a-t on pas faussé la doctrine, en
s'absienanl du débridemeut, avec autant de rigorisme qu'on
en mettait naguères à l'appliquer toujours et quand même '!
En somme, si on débridait trop fl y a trente ans, ne pourrait-
on pas dire, aussi exaciemeni, qu'on ne débride pas assez au
jourd'hui ?
C'est pour avoir conslalé mainles fois celte fâcheuse tendan
ce à compromettre par l'exagération une heureuse conquête