Untitled

—
— r>i
«ulbulé avec ses contingents. A gauche, à Tuoueii t-el-Kelba ,
deg tranchées, el les barricades d'oliviers renversés qui en obs
truaient l'abord, semblaient devoir nous arrêter plus long
temps. Mais les Kabyles déchargent leurs armes el fuient de
vant les bayonnettes de nos soldats dédaigneux de riposter
par la poudre. La flamme dévore d'insignifiantes palissades et
présage à l'ennemi le sort réservé à ses demeures abandon
nées sans défense.
Pendant que le général de division Camou prend position
en avant des jardins, la brigade Pâté pénètre dans la capitale
des Beni-Mengttillet, enfonce les habitations, pille, disperse
les silos, crève les outres, les jarres d'huile, sape les murs,
arrache les impostes, les madriers, el de ces bois, transportés
de toutes parts dans le sanctuaire de la Mosquée, dresse uu
immense bûcher qui doit en activer l'incendie.
Les vainqueurs se complaisent à ces apprêts de vengeance,
qui demandent un certain temps. L'occasion élait belle pour
visiter en détail, le premier établissement kabyle important
que le sort de la guerre menait à notre discrétion. Nous nous
arrêterons donc qelques instants à Taourirt-el-Kelba, dont la
description,
applicable d'ailleurs à presque tous les villages
de la contrée, nous évitera, par la suite, de fastidieuses répé
titions.
Qu'on se figure un mamelon surélevé à l'entrecroisement
de deux pu trois crêtes ; contre les flancs de la pyramide, ICO
à 200 maisons, échelonnées de la base au sommet, d'où s'é
lance la flèche resplendissante d'un minaret blanchi à la
chaux. Hormis la mosquée qui les dépasse un peu en hauteur,
toules ces habitations ont même forme, mêmes dimensions,
même teinte bistiée, mêmes murs de pierres mal scellées en
terre jaune, même comble fléchissant sous une lourde carapace
de tuiles rouges. Dans l'intérieur du village, d'étroites ruelles
sinueuses, au sol inégal et rocailleux. Point de places publi
ques; plusieurs carrefours aux larges bancs de dalles, circulai-
remcnl disposées autour d'un figuier portiques ombreux, de