Untitled

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truuée, assez escarpée, laisse couler la rivière. Deux villages
considérables flanqueni ce défilé : l'un, sur la droite de l'eau,
plus rapproché de nous est Temda ; sur la gauche, la route
aboutit à Mécla. Nous nous y acheminons, après une pose de
deux heures, au milieu d'un riche jardin de figuiers, quia pro
tégé notre déjeuner contre une température de 32° à l'ombre.
En reprenant sa route, la colonne croise plusieurs pelotons
de cavaliers qui défilent un par un, précédés de guidons aux
couleurs variées, Les portes-fanions sont les Bach Amar (con
ducteurs en chef) des convoyeurs auxiliaires dont il a été
question tout à l'heure, La contenance de ces escadrons indi
gènes rappelle l'aspect de nos cavaleries d'Europe les mieux
disciplinées : elle fait honneur aux capitaines Wolf et Colon -
nieu qui les ont organisées. Elle témoigne surtout des instincts
d'onlre et de discipline propres au caractère kabyle.
Mais entrons dans Mécla, A l'extrémité gauche du plateau, un
épais bouquet de trembles couvre le marabout et une fontaine,
que le sentier contourne, avant de s'effacer dans le lit du Se-
baou. Du haut de la berge perpendiculaire, fraîchement tail
lée par la violence des eaux, les habitants du village, accourus
en foule, nous regardent passer. Comme Tizi Ouzou, Mécla
a reçu un dépôt de vivres emmagasinés sous des gourbis. Dix
kilomètres plus loin, il est cinq heures, nous voici à Chaoffa,
où nous attend ifc général Bosc, venu la veille, d'Aumale,
avec mille hommes d'infanierie,
Chaoffa échelon inférieur du versant septentrional des
montagnes d,es Beni-Fraoueen, s'étend entre la puissante tri
bu des Béni Raten, à l'Ouest, et les Béni Khettili eu Amont.
Ce vaste plateau, cultivé surtout dans sa portion élevée, se
prêterait merveilleusement au campement et aux manœuvres
d'un corps d'armée considérable. L'eau et le fourrage y
abondent, Un sentier le traverse, qui mène à Djemdu Saharidj,
mosquée d'un marabout vénéré, et plus haut à Mouça ou Bra-
Mm. Eu face de Chaoffa, de l'autre côté de la rivière, se
dressent les crêles dénudées de«s Béni Djennad et des