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Zerkhfama : de notre droite, coule le Sébaou, devenu
l'Oued Sàfsaf, dans son bassin supérieur.
Le 2 au malin, M. le Gouverneur-Général, qui a quitté Al
ger le 31 mai, rejoint la première division et passe aussitôt la
revue des troupes rassemblées au bivouac. Il traverse égale
ment, au bruit des salves de l'artillerie, les rangs des contin
gents kabyles et des goums, ayant à leur tête le bach agha
Bel Kassem : l'altitude silencieuse, le maintien sévère* l'ali
gnement régulier, dans lesquels ces hommes à demi-sauvages
s'efforcent de figurer à la solennité, indiquent assez l'ambi
tion d'imiter,'
nos bataillons.
autant qu'il est en eux, la tenue imposante de
Les journées du 2 et du 3 juin furent consacrées à des pré
liminaires politiques et militaires (1). Le général en chef se mil
en relations avec la division de Constantine qui, depuis le 1er
du mois, étail campée au col de Ksar Kébouch, entre le bas
sin de V'Oued Sahel et celui dû Sébaou. De ce point culminant,
ses forces menaçaient le centre du pays insoumis, contigu en
grande partie, d'un côté au littoral, de l'autre aux Flisset el
Bahafei aux Béni Hidjer. Des ordres enjoignirent au général
Mac Mahon de visiter, à l'Oaest, les Béni Bbcemet de venir
ensuite se réunir à la colonne d'Alger. Celte dernière, dont M.
le Gouverneur Général comie Randon s'était réservé la direo»
tiott, devait se porter au devant de ce mouvement, en péné
trant, de vive force, chez les Béni Djennad.
Uu repos de quarante huit heures , à la veille d'une action ,
(1) Me Voici parvenu à ce point de ma relation,
où je devrai nécessiat-
renient mentionner les épisodes de guerre accomplis pendant l'expédition
dont j'ai entrepris l'histoire médico-chirurgicale. Est-il besoin dédire
que je n'ai voulu consigner ici ni mes impressions, ni mon jugement, sur
des faits totalement en dehors de ma compétence? Les récils obligés que
j'en ferai quelquefois seront toujours, aussi succinctement et fidèlement
que possible, transcrits du Ioorsai de marche et opérations, docu
ment officiel, obligeamment mis à ma disposition, au retour de la colonne,
par le chef d'état-major de l'armée, mon noble et à jamais regretta
ble ami, le brave général Rivet, glorieusement tué depuis, à l'assaut de
Sébaslopol !